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Métamorphose de Jean

Commentaire de texte : Métamorphose de Jean. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2013  •  Commentaire de texte  •  547 Mots (3 Pages)  •  713 Vues

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Rhinocéros de Ionesco – La métamorphose de Jean

BÉRENGER : Réfléchissez, voyons, vous vous rendez bien compte que nous avons une philosophie que ces animaux n’ont pas, un système de valeurs irremplaçable. Des siècles de civilisation humaine l’ont bâti !…

JEAN, toujours dans la salle de bains. Démolissons tout cela, on s’en portera mieux.

BÉRENGER : Je ne vous prends pas au sérieux. Vous plaisantez, vous faites de la poésie.

JEAN : Brrr… (Il barrit presque.)

BÉRENGER : Je ne savais pas que vous étiez poète.

JEAN, (Il sort de la salle de bains.) Brrr… (Il barrit de nouveau.)

BÉRENGER : Je vous connais trop bien pour croire que c’est là votre pensée profonde. Car, vous le savez aussi bien que moi, l’homme…

JEAN, l’interrompant. L’homme… Ne prononcez plus ce mot !

BÉRENGER : Je veux dire l’être humain, l’humanisme…

JEAN : L’humanisme est périmé ! Vous êtes un vieux sentimental ridicule. (Il entre dans la salle de bains.)

BÉRENGER : Enfin, tout de même, l’esprit…

JEAN, dans la salle de bains : Des clichés ! Vous me racontez des bêtises.

BÉRENGER : Des bêtises !

JEAN, de la salle de bains, d’une voix très rauque, difficilement compréhensible : Absolument.

BÉRENGER : Je suis étonné de vous entendre dire cela, mon cher Jean ! Perdez-vous la tête ? Enfin, aimeriez-vous être rhinocéros ?

JEAN : Pourquoi pas ? Je n’ai pas vos préjugés.

BÉRENGER : Parlez plus distinctement. Je ne vous comprends pas. Vous articulez mal.

JEAN, toujours de la salle de bains : Ouvrez vos oreilles !

BÉRENGER : Comment ?

JEAN : Ouvrez vos oreilles. J’ai dit : pourquoi ne pas être rhinocéros ? J’aime les changements.

BÉRENGER : De telles affirmations venant de votre part… (Bérenger s’interrompt, car Jean fait une apparition effrayante. En effet, Jean est devenu tout à fait vert. La bosse de son front est presque devenue une corne de rhinocéros.) Oh ! Vous semblez vraiment perdre la tête ! (Jean se précipite vers son lit, jette les couvertures par terre, prononce des paroles furieuses et incompréhensibles, fait entendre des sons inouïs.) Mais ne soyez pas si furieux, calmez-vous ! Je ne vous reconnais plus.

JEAN, à peine distinctement : Chaud… trop chaud. Démolir tout cela, vêtements, ça gratte, vêtements, ça gratte. (Il fait tomber le pantalon de son pyjama.)

BÉRENGER : Que faites-vous ? Je ne vous reconnais plus ! Vous si pudique d’habitude !

JEAN : Les marécages ! Les marécages !

BÉRENGER : Regardez-moi ! Vous ne semblez plus me voir ! Vous ne semblez plus m’entendre !

JEAN

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