LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La lecture analytique : methodologie

Dissertations Gratuits : La lecture analytique : methodologie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2012  •  7 157 Mots (29 Pages)  •  1 997 Vues

Page 1 sur 29

LA LECTURE ANALYTIQUE : METHODOLOGIE

La lecture analytique a pour but de mettre en évidence l’originalité et la singularité d’un texte littéraire :

 dans son sujet (situation, personnages, idées…)

 dans les intentions, les objectifs, les buts de l’auteur

 dans les moyens que l’auteur a utilisés pour atteindre son/ses but/s : genre littéraire, procédés de style, registres…

Le principe de la lecture analytique est d’expliquer et de commenter un texte littéraire en regroupant les remarques autour de centres d’intérêt qui donnent son originalité au texte :

 La lecture analytique repose sur deux ou trois idées directrices à développer et à argumenter, à illustrer d’exemples comme des thèses successives qui éclairent le texte.

 Toute lecture qui ne propose pas d’idées directrices est à proscrire

Attention : une idée directrice n’est pas un thème, mais une thèse, un jugement porté sur ce qui caractérise le texte et fait son intérêt

PROCEDER AVEC METHODE (plan)

Etape 1: travail de recherche des idées directrices

 Méthode A : du relevé-repérage à la synthèse

 Méthode B : des impressions de lecture à leur vérification dans le texte

Etape 2 : construction et mise en œuvre de la lecture analytique

Texte d’étude : Rousseau Les Confessions

En 1867, Jean-Jacques Rousseau, âgé de plus de cinquante ans, commence à écrire son autobiographie, les Confessions, pour se défendre de ses détracteurs et pour revivre des temps heureux, jalonnant son œuvre des aveux de ses fautes depuis son enfance.

Un souvenir qui me fait frémir encore et rire tout à la fois, est celui d’une chasse aux pommes qui me coûta cher. Ces pommes étaient au fond d’une dépense (pièce où l’on range les provisions) qui, par une jalousie (fenêtre grillagée) élevée, recevait du jour de la cuisine. Un jour que j’étais seul dans la maison, je montai sur la maie (huche à pain) pour regarder dans le jardin des Hespérides (allusion mythologique = arbre aux pommes d’or) ce précieux fruit dont je ne pouvais approcher. J’allai chercher la broche pour voir si elle y pourrait atteindre : elle était trop courte. Je l’allongeai par une autre petite broche qui servait pour le menu gibier; car mon maître (artisan chez qui le jeune Rousseau était en apprentissage) aimait la chasse. Je piquai plusieurs fois sans succès; enfin je sentis avec transport que j’amenais une pomme. Je tirai très doucement : déjà la pomme touchait à la jalousie; j’étais prêt à la saisir. Qui dira ma douleur ? La pomme était trop grosse, elle ne put passer par le trou. Que d’inventions ne mis-je point en usage pour la tirer ! Il fallut trouver des supports pour tenir la broche en état, un couteau assez long pour fendre la pomme, une latte pour la soutenir. A force d’adresse et de temps je parvins à la partager, espérant tirer ensuite les pièces l’une après l’autre; mais à peine furent-elles séparées, qu’elles tombèrent toutes deux dans la dépense. Lecteur pitoyable (accessible à la pitié) , partagez mon affliction.

Je ne perdis point courage ; mais j’avais perdu beaucoup de temps. Je craignais d’être surpris; je renvoie au lendemain une tentative plus heureuse, et je me remets à l’ouvrage tout aussi tranquillement que si je n’avais rien fait, sans songer aux deux témoins indiscrets (les deux moitiés de la pomme tombées dans la dépense) qui déposaient contre moi dans la dépense.

Le lendemain, retrouvant l’occasion belle, je tente un nouvel essai. Je monte sur mes tréteaux, j’allonge la broche, je l’ajuste; j’étais prêt à piquer…Malheureusement le dragon ne dormait pas; tout à coup la porte de la dépense s’ouvre : mon maître en sort, croise les bras, me regarde et me dit : « Courage! »…La plume me tombe des mains.

Jean-Jacques Rousseau Les Confessions, I

(1767, publication posthume en 1781)

Etape 1: travail de recherche des idées directrices

 Méthode A : du relevé-repérage à la synthèse

Lignes Mots et expressions du texte Commentaires (observation et interprétation)

Un souvenir qui me fait frémir encore et rire tout à la fois Temps du verbe : le présent de l’autobiographe. Regard contrasté de l’autobiographie

Chasse aux pommes Situation d’aventure, rappel mythologique. Objet de la quête du héros

Me coûta cher Temps du verbe : passé simple, retour dans le passé (narration). Enjeu de l’anecdote sur la vie de Rousseau

Ces pommes étaient Temps du verbe : imparfait, retour dans le passé (description). Situation initiale

Au fond d’une dépense qui, par une jalousie élevée recevait du jour de la cuisine Précision spatiale et cadre de l’aventure

Un jour que j’étais seul Caractère exceptionnel de l’aventure. Caractère dramatique : solitude de héros face à l’épreuve, risque

Jardin des Hespérides Rappel et image mythologique (situation épique)

Précieux fruit Périphrase; valeur symbolique de la pomme. Épithète homérique

La broche Arme du héros, un peu ridicule parce que peu noble (humour)

Trop courte Péripétie, premier obstacle à la quête

Je montai sur la maie…J’allai…Je l’allongeai…Je piquai….Je tirai… Juxtaposition de phrases, amplification épique et accélération (rythme vif). Verbes de mouvement : « exploits » du héros, suspense

Je l’allongeai par une autre petite broche Ingéniosité du héros. Mimétisme de l’écriture ( la phrase s’allonge, comme la broche)

Avec transport Exagération, hyperbole

Déjà la pomme touchait à la jalousie; j’étais prêt à la saisir Suspense dans le récit

Qui dira ma douleur? Modalité de phrase : interrogation rhétorique

...

Télécharger au format  txt (50.3 Kb)   pdf (413.2 Kb)   docx (32.2 Kb)  
Voir 28 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com