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Molière, Dom Juan

Commentaire de texte : Molière, Dom Juan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 543 Mots (7 Pages)  •  548 Vues

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Français                                                                                                                

Le 18/03/20                                                                                                                            

Commentaire littéraire Molière, Dom Juan, acte V, scène 2 de « Il n’y a plus de honte » à « vices de son siècle » :

    Molière est l’un des plus illustres dramaturges du XVIIème siècle. Auteur de nombreuses comédies à succès, certaines d’entre-elles ont toutefois eu a subir l’intransigeance et l’intolérance des dévots. C’est ainsi qu’en 1664 son Tartuffe est interdit. Dom Juan constitue en quelque sorte une réponse, et cela est d’autant plus manifeste si l’on considère la scène 2 de l’acte V où Dom Juan, s’adressant à Sganarelle, prononce une longue tirade faisant l’éloge de l’hypocrisie, après avoir promis à son père, dans la scène précédente, de s’amender.

Nous pouvons ainsi nous demander quelles valeurs accorder à cette tirade. Il conviendra alors de souligner les talents oratoires de Dom Juan, qui prononce un éloge paradoxal de l’hypocrisie, éloge ayant ici une portée très polémique.

   

    Dom Juan s’adresse à Sganarelle dans une tirade argumentative. Dans la première partie de son discours, il utilise le présent de l’indicatif : « on lie » (l.44), « qu’on la découvre » (l.39)  mais aussi le pronom indéfini « on » qui domine comme dans les exemples suivants : « qu’on puisse » (l.36), « on n’ose » (l.39) ou bien encore « l’on sait » (l.36). Ce choix de temps verbal et de pronom conduit à conclure que Dom Juan fait une généralité et qu’il inclut le ou les destinataires de son discours dans ses propos. Dans la seconde partie de sa tirade, Dom Juan utilise le pronom personnel « je » : « dis-je » (l.48), « je veux » (l.60) ou « je viens » (l.62). Par la suite on remarque un changement du temps verbal, on passe du présent au futur de l’indicatif : « je ne quitterai » (l.61), « j’aurai » (l.61), « je verrai » (l.63). On en conclue que le discours prend une tournure plus personnelle. Dom Juan s’implique et s’inclut dans ses paroles.

Le présent de vérité générale est un type de présent utilisé pour énoncer des faits réels et concrets : « l’hypocrisie est un vice » (l.33-34), « Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages » (l.35-36). Les tournures impersonnelles comme « il » (l.33) ou bien « qui » (l.38) mais aussi « ceux » (l.46) montre que Dom Juan ne se sent pas seul dans cette situation. Le présent qu’il utilise montre qu’il est sur de lui et qu’il n’y a pas de raisons d’en douter ; Dom Juan essaie de convaincre Sganarelle qu’il n’y a pas de mal à l’hypocrisie.

A travers sa tirade Dom Juan fait un véritable discours argumentatif, sa thèse est : « il n’y a pas de mal à utiliser l’hypocrisie pour arrivé à ses fins ». Pour convaincre son auditoire de la qualité de son point de vue, il utilise trois arguments. Le premier est que, selon lui, l’hypocrisie n’est qu’un effet de mode, quelque chose de banal que tout le monde fait et utilise sans scrupules : « l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. » (l.33-35). Le deuxième est que l’hypocrisie reste un vice mais qu’elle apporte quand même certains privilèges, elle permet de mettre tout le monde d’accord et sur la même longueur d’onde : « l’hypocrisie est un vice privilégié, qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde » (l.41-43). On remarque aussi dans cet extrait la personnification de l’hypocrisie, Dom Juan apporte des qualités humaines à l’hypocrisie : « de sa main » (l.42) pour souligner son importance. Pour finir le troisième argument de l’orateur est que l’hypocrisie est une sorte de protection qui convient à tout le monde car elle permet de poursuivre ou d’entamer ce qui pourrait être considéré comme un pêché sans faire de tord ou choquer les personnes qui nous sont chères ou pas : « Je ne quitterai point mes douces habitudes ; mais j’aurai soin de me cacher et me divertirai à petit bruit. » (l.61-62).

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