Mettre En Scene La Mort D'Oedipe De Sophocle

LE METTEUR EN SCÈNE : Bonjour à tous, aujourd’hui nous allons continuer la mise en scène d’Œdipus Rex de Sophocle. Nous en étions au moment où le messager annonce la mort d’Iokaste. Bien, alors je vais vous expliquer comment je voudrai qu’on représente cette partie, avec mes explications bien sûr, (style redondant) et vous pourrez poser des questions ou me donner des suggestions quand j’aurai fini. Tout d’abord, je vous rappelle le décor général de la scène : pour avoir une atmosphère de Grèce Antique, il y a un mur blanc avec des colonnes pour le fond et c’est tout, un fond simple permettra au spectateur de rester concentré sur ce qui ce passe sur scène notamment qu’on va garder l’éclairage concentré sur le messager, rendant le reste de la scène presque invisible, juste assez pour voir le chœur. Bref, vous le saviez déjà tout ça donc passons aux personnages. Le messager, donc toi Jean, aura un simple chiton blanc (une sorte de vêtement de la Grèce Antique je vais te montrer plus tard) pour rester un homme simple et ça aidera à imposer le personnage pendant sa tirade avec le jeu des lumières. Les personnages du chœur, vous autres, seront en noir, la peau et le visage peint en noir aussi, pour représenter le peuple de Thèbes entier qui est toujours en proie à une peste. La disposition des personnages j’avais pensé au messager au milieu et le chœur en demi-cercle autour de lui, à 2 ou 3 mètres on verra, pour donner cette impression d’écoute attentive au révélateur de la fin d’Iokaste et d’Œdipe. Tout va bien jusqu’ici ? Bien, commençons le vrai travail. On commence aujourd’hui sur le messager qui annonce la mort de la reine, je veux qu’il fasse un crescendo très rapide et intense après qu’il ait dit « que vous sachiez » jusqu’à « morte », ça aura un effet d’accentuation de la tension. Dès que le chœur entend ça, il recule d’un pas en disant « Ô malheureuse » pour montrer la surprise et le désespoir puis s’avance d’un pas en posant la question qui suit, ça permet de bien montrer sa curiosité. Le messager hésite ensuite à révéler tout ce qui s’est passé mais engage quand même avec comme un soupir attristé en disant « Elle-même ». Il continue, en parlant lentement, articulant bien sur chaque mot, et en respectant bien les pauses, peut être en exagérant, comme les virgules ou les points. Il accentuera sur certain mots, je te les cite donc note-les Jean : « lamentable » ; « chose » ; « Cependant » ; « misérable » et « fureur », tout ça pour bien intensifier la peine. Après ce dernier mot que je t’ai donné par contre, le messager commencera à accélérer son discours, pas trop quand même et toujours en respectant les pauses, car il entame une énumération des actions d’Iokaste. Il retourne brusquement à la lenteur précédente à « sa propre mère devait enfanter » jusqu'à « aucun de nous qui étions là » rendant une atmosphère attristée à la scène avec un certain pathétique. Là commence pour ce même messager une augmentation de ton, grave et forte, presque en criant, ce qui suit ayant la

nécessité d’être dramatisée plus qu’attristée, c’est ce moment où Œdipe se crève les yeux. Il va donc accentuer les « r » dans « horribles cris » ; « arrachant » ; « rua » et « étranglait » pour faire sentir au spectateur cette souffrance. Le messager se calme un

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