Maupassant, la folle et la Mère sauvage

Cloé Lagacé

Groupe : 013

Le courant réaliste et naturaliste sont complémentaires et ils se lient pour étudier l’Homme et le monde. Le réalisme prend place en 1848 lorsque Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la 2e République et qu’il procède à un coup d’État du Second Empire. Les nouvelles de Maupassant prennent racine afin d’étudier les réactions de l’Homme à la façon d’un journaliste ou en faisant des recherches en bibliothèque. Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste littéraire français dont les œuvres retiennent du courant réaliste, mais aussi par sa maitrise stylistique. La folle (1882) ainsi que la Mère Sauvage (1884) sont des nouvelles de Maupassant de l’époque de la guerre franco-prussienne, ces deux nouvelles utilisent une vision sombre pour exprimer leurs histoires. D’un côté, La folle démontre une façon intense de percevoir le chagrin. D’un autre côté, La Mère Sauvage justifie l’amour qu’une mère porte pour son enfant. 

En premier lieu, Maupassant présente bien la vision sombre dans sa nouvelle La folle puisqu’il nous divulgue une façon intense de percevoir le chagrin. En effet, dès que la mort entre dans notre vie, le chagrin que celle-ci apporte reste gravé, pour toujours, dans notre âme. Par exemple, le narrateur, M. Mathieu d’Endolin explique la situation intense de la jeune victime du deuil de trois de ses proches : « La pauvre jeune femme, foudroyée par le chagrin, prit le lit, délira pendant six semaines. » (l.10) Cette citation prouve que le deuil a un grand impact sur la vie, car, la folle décide de se plonger dans le chagrin au lieu de reprendre sa vie en main. De plus, il est vrai que le deuil de plusieurs proches anéantis jusqu’au moment où il n’y a plus d’espoir pour se battre. Le narrateur est surpris de ce qu’il trouve dans la forêt : « Ils l’avaient abandonnée sur ce matelas […] et, fidèle à son idée fixe, elle s’était laissé mourir […] et sans remuer le bras ou la jambe. » (l.80) Ce passage affirme que peu importe les efforts donnés pour aider la folle, elle ne bougera pas, car, elle n’a plus de raison de vivre sans ses proches. Somme toute, il est vrai que la nouvelle La folle de Maupassant démontre bien la vision sombre dans le deuil qui reste gravé pour la vie ainsi que dans le manque de force pour reprendre sa vie en main. 

En deuxième lieu, la vision sombre exprimée dans la nouvelle de Maupassant intitulée La mère sauvage est représentée de façon que l’on comprenne l’amour d’une mère envers son enfant. En effet, laisser une mère être sans nouvelle de son fils parti à la guerre est une des pires tortures. Serval, le narrateur, explique que malgré le fait que la dame s’occupait de ses gardes comme ses propres fils, elle ne pensait qu’à savoir où son fils était : « Savez-vous où est parti le régiment français, vingt-troisième de marche ? Mon garçon est dedans. » (l.19) Serval déclare que Victoire Simon, la sauvage, aime plus que tout son fils et qu’en dépit de son départ à la guerre, sa mère ne l’oublie pas et ne l’oubliera jamais. De plus, la douleur de perdre son fils pour une mère est si grande que celle-ci peut prendre le contrôle de ses actes. En effet, la mère sauvage surprend les lecteurs par son action : « Une clarté violente illumina en quelques secondes tout l’intérieur de la chaumière, […] un gigantesque four ardent, dont la lueur jaillissait par l’étroite fenêtre et jetais sur la neige un éclatant rayon. » (l.97) Cette phrase démontre que l’incendie que cette femme a démarré est le résultat de sa peine pour avoir perdu son fils. Une autre preuve que lorsque la douleur est si intense, celle-ci peut parfois nous faire perdre le contrôle est qu’après avoir amorcé l’incendie et avoué ses actes, la mère sauvage était déjà prête et sereine à se faire tuer par les Allemands, car elle n’avait plus de raison de vivre sans son fils : « On la jeta sur les murs encore chauds de son logis. […] Elle ne bougea point. Elle avait compris ; elle attendait. » (l.135) La mère du fils Sauvage est maintenant prête à aller le rejoindre au paradis. Ainsi, il est pertinent de mentionner que la vision sombre est bien exploitée lorsque Maupassant démontre que laisser une mère sans nouvelle de son fils est pénible et que, cette douleur peut même prendre le dessus de nos actes.

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