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Marcel Proust

Note de Recherches : Marcel Proust. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mars 2014  •  2 319 Mots (10 Pages)  •  747 Vues

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Marcel Proust, auteur du XXème siècle n'écrira qu'une seule œuvre : A la recherche du temps perdu, à laquelle il se consacra jusqu'à la fin de sa vie. Le passage que nous étudierons est l'excipit d'Un Amour de Swann, partie médiane du premier volume Du côté de chez Swann, situé après Combray et qui précède Nom de pays: un nom. Le passage se situe immédiatement après le second rêve du protagoniste, lequel le libère de son amour pour Odette en lui révélant la véritable nature de cette dernière. Nous assistons alors à son réveil, évènement qui constitue la clôture de ce roman.

Nous pouvons nous demander en quoi ce passage remplit-il sa fonction d'excipit ?

Nous étudierons dans un premier temps la clôture de cette partie de l'histoire des personnages, puis celle de l'intrigue. Enfin nous nous intéresserons à l'ouverture vers le reste de l'œuvre.

I) Les personnages

a) Odette (le départ)

C'est dans ce passage que l'on évoque Odette pour la dernière fois. El effet Swann entend « une dernière fois le bruit d'une des vagues de la mer qui s'éloignait » , c'est-à-dire une dernière image romantique liée à Odette.

Ainsi Odette semble définitivement sortie de la vie de Swann, mais on apprendra dans la suite de La Recherche, A l'ombre des jeunes filles en fleur , soit 20 ans plus tard, qu'ils vivront ensemble et auront une fille, Gilberte, dont le narrateur tombera amoureux. Il s'agit alors de la fin de l'histoire de l'Odette demi castor, car plus tard, influencée par Swann, elle fondera un salon qui deviendra au fur et à mesure l'un des plus brillant du « monde ». Ses goûts artistiques auparavant vulgaires vont s'affiner. A la mort de Swann, elle n'a pas de difficultés à terminer son ascension sociale en se mariant au comte de Forcheville.

b) Swann (un nouveau départ)

Le rêve dont Swann se réveille ici l'a délivré de son amour pour Odette. Ce réveil marque donc pour lui un nouveau départ. Dès cet instant il projette de rendre visite à une femme : Mme de Cambremer qu'il a vu pour la dernière fois lors de la soirée Ste Euverte, « il irait dans l'après midi à Combray, ayant appris que Mme de Cambremer devait y passer quelques jours ».

D'autre part il évoquera « les charmes de ce jeune visage » qui lui rappelle un souvenir heureux et paisible de Combray « associant au charme de ce jeune visage celui d'une campagne où n'était pas allé depuis si longtemps ».

Il fait à nouveau preuve de lucidité. Il est en effet capable de prendre du recul et d'analyser sa relation avec Odette. Il émet différentes hypothèses pour conclure que sa relation avec Odette n'est finalement que le fruit du hasard.

Pour ce faire, le conditionnel (temps de l'irréel) est utilisé à différentes reprises «qui sait même, dans le cas où, ce soir-là, il se fût trouvé ailleurs, si d'autres bonheurs, d'autres chagrins ne lui seraient pas arrivés, et qui ensuite lui eussent paru avoir été inévitable ? »

Dans cette phrase interrogative Swann s'interroge lui-même sur la naissance de son amour pour Odette, ce qui prouve sa lucidité. Dans ce cas particulier il fait des réflexions général sur l'amour en utilisant le présent de vérité général « Comme les différents hasards qui nous mettent en présence de certaines personnes ne coïncident pas avec le temps où nous les aimons, mais, le dépassant, peuvent se produire avant qu'il commence et se répéter après qu'il a fini, les premières apparitions que fait dans notre vie un être destiné plus tard à nous plaire, prennent rétrospectivement à nos yeux une valeur d'avertissement, de présage. »

Il a donc tiré une leçon de son expérience avec Odette.

Aussi la dernière phrase du roman est cette exclamation de Swann :

« Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! »

C'est une phrase rythmée, fractionnée en six propositions juxtaposées. On remarque aussi une construction anaphoriques (« que j'ai »).

Dans cette phrase on peut aussi observer que Swann est le sujet des trois premières affirmations (qui sont des hyperboles) et Odette celui des trois dernières.

D'ailleurs Odette n'est même plus appelée Odette, c'est « une femme » devenue anonyme.

On peut voir l'exagération qu'il y a sur le fait que Swann s'est trompé, qu'il a raté sa vie « j'ai gâché des années de ma vie ».

II) Dénouement de l'intrigue

Ici Swann se réveille après avoir fait un rêve qui le délivre de son amour pour Odette, ainsi que de la jalousie et de la souffrance qui y sont associées.

Mais il ne sort pas seulement di sommeil, il exécute un retour progressif à la réalité. L'excipit a pour rôle de présenter le dénouement de cette intrigue.

a) Le retour progressif à la réalité

Le réveil est progressif : les deux premières lignes sont une phase de confusion où se mêlent des éléments du rêve et d'autres de la réalité.

Il y a donc une mise en relation d'éléments réels et d'éléments oniriques comme par exemple le bruit de la sonnette et la sonorité du tocsin dont découle l'épisode de l'incendie dans le rêve. On remarque alors qu'un élément réel provoque un évènement chimérique.

Les connecteurs logiques qui marquent l'aversion et la contradiction « mais, cependant, pourtant » révèlent l'extrême confusion du protagoniste.

Une énallage temporelle est utilisée pour coller rêve et réalité.

En effet on a une série de verbes au plus que parfait qui sont utilisés principalement pour la description du rêve puis des imparfaits et des passés simples pour désigner des actions encrées dans la réalité.

L'aspect progressif du réveil est marqué par le fait qu'il fasse appel aux différents sens un à un : l'ouïe (« parole, le bruit de la sonnette, une sonorité de tocsins »), la vue (« il ouvrit les yeux »), puis le toucher (« il toucha sa joue, elle était sèche, la sensation

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