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Manon Lescaut

Rapports de Stage : Manon Lescaut. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2013  •  1 338 Mots (6 Pages)  •  1 250 Vues

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Extrait n°3 : (p.52-54, lignes 877 à 926)

Problématique : Montrer comment le récit traduit, de façon théâtrale, le rapide renversement de situation.

Manon vient voir Des Grieux au séminaire (Sorbonne) lorsqu’il présente sa thèse à Paris. Cela fait 2 ans qu’ils ne se sont pas vus. Contrairement aux autres extraits, c’est Manon qui vient à la rencontre de Des Grieux

Introduction :

Deux ans se sont écoulés depuis leur première rencontre. Des Grieux a été enfermé pendent 6 mois par son père et a renoncé à Manon. Désormais, il entre au séminaire de Saint-Sulpice et se dévoue à la religion. Manon, qui ne l’a pas revue depuis deux ans demande à le rencontrer. Dans cet extrait, Des Grieux raconte cette rencontre inattendue et on constate vite que ce dernier passe rapidement de l’indépendance à la soumission à la puissante Manon. Cette progression transparaît dans la théâtralité de la scène, les références à la puissance de Manon à laquelle Des Grieux ne peut résister et à travers le mélange du lexique de l’amour et de la religion.

Développement :

I- Une scène théâtrale

La théâtralité est marquée par les mouvements du corps.

L’opposition entre les deux personnages est marquée dès le départ « elle s’assit » tandis que Des Grieux reste « debout, le corps à demi tourné ». Des indications scéniques très précises sont données au lecteur « n’osant l’envisager directement ». Dans la suite, Des Grieux ne répond pas à la tentative de rapprochement issue du mouvement de Manon qui se lève « avec transport » pour venir « l’embrasser », « je n’y répondais encore qu’avec langueur ». La symétrie reviendra pourtant parfaite, témoignant déjà du pardon de Des Grieux «  nous nous assîmes l’un près de l’autre ». Le geste dont il aura finalement l’initiative « je pris ses mains dans les miennes » marque sa reddition.

 Opposition, pulsion/ répulsion, symétrie, reddition !

La parole est bien sûr essentielle dans cette scène.

Dans le passage précédent l’extrait, c’est Manon qui avait l’initiative de la parole. Ici, Des Grieux peine à engager le dialogue. C’est pour lui quelque chose de douloureux « je fis un effort pour m’écrier douloureusement ». Les propos de Manon ne sont pas rapportés au discours direct à l’exception de sa déclaration « je prétends mourir…que je vive ». Ses mots caressants ne sont pas rapportés, ils sont justes évoqués de même que ses promesses de fidélité. En revanche, Des Grieux parle directement, il interpelle, questionne et demande des garanties. Ses répliques s’allongent tout au long du passage, ce qui marque sa reddition.

Le narrateur rend compte de la progression dramatique.

La tension est très forte au départ (marquée par les références au corps et les intervalles de Des Grieux « Perfide », « infidèle »). La fin de la phrase « car mon cœur n’a jamais cessé d’être à toi » crée alors un effet de surprise. Les commentaires qui suivent, expriment une agitation extrême «  ces mouvements tumultueux suggère une lutte intérieure ». Par la suite, Des Grieux n’adresse plus d’invectives (reproches) à Manon mais constate la perfection de son propre amour. Il évoque sa soumission et son interrogation est déjà pleine de douceur « dites-moi si vous serez plus fidèle ». Cette douceur se transforme en exaltation amoureuse dont la fin se traduit par la capitulation totale «  enfin tous les biens différents…un seul de tes regards ». Cette évolution est visible également dans l’usage du vouvoiement et du tutoiement. Le « vous » initial marque la distance. Les deux impératifs « demande » et « être à toi » exprime à la fois animosité et son amour. Le retour au « vous » rétablit la distance nécessaire pour obtenir de Manon l’engagement à la fidélité. Les dernières paroles de Des Grieux « contre un seul de tes regards » traduit sa capitulation définitive.

II- La puissance de Manon

Sans faire de véritable portrait de Manon, le narrateur traduit sa présence, lui donne vie davantage qu’il ne l’a fait précédemment.

Il faut d’abord rappeler que c’est elle qui est à l’initiative des retrouvailles, le texte la met en scène par ses gestes et par son discours même si celui-ci est rapporté indirectement. Cela permet au narrateur d’insister sur l’intonation et l’effet de ses paroles sur Des Grieux personnage. L'émotion de Manon est perceptible à plusieurs reprises « en pleurant à chaudes larmes », « mille caresses passionnées », « tendresses » et « si touchantes ».

Le langage de l’amour, qu’il soit physique ou verbal, est marqué par l’amplification.

L’amplification

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