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Madame Bovary : l'abandon de Rodolphe

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Par   •  6 Mars 2016  •  Analyse sectorielle  •  2 332 Mots (10 Pages)  •  1 497 Vues

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« L’amour est comme l’opéra, on s’y ennuie, mais on y retourne. », ces mots sont ceux de Gustave Flaubert, auteur du roman du 19e siècle, Madame Bovary. Il écrivit durant 5 années afin d’achever le roman tel que nous le connaissons aujourd’hui, de 1851 à 1856. Afin de répondre à la question « comment caractériser l’abandon de Rodolphe subi par Emma ? », nous verrons que s’il est vrai que cet abandon était d’une part prévisible, et d’autre part lâche, Rodolphe semble éprouver un semblant remords. Afin de traiter ce sujet, nous étudierons spécifiquement les chapitres 12 et 13 de la seconde partie.

I) Un abandon prévisible

a) Par le lecteur

• Dès la 1ère phrase du chapitre 12 de la seconde partie du roman, le caractère des 2 protagonistes s’exprime très clairement : « ils recommencèrent à s’aimer »  éclaire sur la nature de leur relation  assez tumultueuse (comme celle de Flaubert et Louise).

• De plus, cet abandon n’a rien de surprenant, car le lecteur voit qu’Emma vit hors de la réalité. En effet, l’abandon se fait petit à petit, mais Emma ne vivant pas dans la réalité, n’a pas su anticiper les évènements  CH 12 : elle met à l’extérieure un petit chiffon de papier blanc, signe d’un évènement extraordinaire  elle attend trois quart d’heures que Rodolphe arrive, l’aperçoit, puis disparait quasiment de suite. Il reparait plus tard  elle lui raconte alors ses malheureux en « exagérant les faits, en inventant plusieurs ».

• Rodolphe a des accessoires bien représentatifs de ce perso de chasseur  gants de chasse jaunes, habit de velours. Le sens de chasseur est ici à comprendre dans le sens, et de l’activité de chasser les animaux, mais également les femmes, il leur court après, c’est un véritable Dom juan, qui se sert des femmes, de l’amour qu’Emma éprouve pour lui  « Il la traita sans façon. Il en fit quelque chose de souple et de corrompu », car il sait qu’elle serait incapable de le quitter. Dès qu’il aura eu ce qu’il voulait, il passera à autre chose, comme une collection.

• Ce qui l’attire d’ailleurs chez Emma, est son charme, surtout ceux « de son corsage »  attirance purement physique, qui ne risque donc pas de durer.

• Il décide de séduire Emma afin d’en faire sa maîtresse pour remplacer une comédienne de Rouen devenu trop grosse à son goût, mais dès le départ  se demande comment s’en débarrasser après avoir assouvi ses désirs.

• Rodolphe incarne une typologie d’amant, il est lâche, le prototype de la vanité masculine, il sera l’amant viril et physique.

• Il sait comment s’y prendre car il sait qu’elle est romantique, et Rodolphe est un véritable séducteur.

• Il retrouvera cependant la position du mari envers Emma, et se verra relégué, lui aussi, tout comme Léon, au rôle de « maîtresse », rôle qu’il ne pourra supporter de par son caractère.

• « Rodolphe aurait retenu les places, pris des passeports, et même écrit à Paris … » accumulation de conditionnels.

• Lors de la déclaration d’Emma à Rodolphe  je t’aime, je t’aime à ne pouvoir me passer de toi, il y en a de plus belles (autres F) mais moi je sais mieux aimer/ Je suis ta servante et ta concubine ! Tu es mon roi et mon idole ! tu es bon ! tu es beau ! tu es intelligent ! tu es fort !  réaction de Rodolphe : « Il s'était tant de fois entendu dire ces choses, qu'elles n'avaient pour lui rien d'original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l'éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. »  Rodolphe s’est lassé d’Emma, à partir de ce moment-là il va chercher par tous les moyens de se débarrasser cette maîtresse devenue trop envahissante à son goût.

b) Par les personnages eux-mêmes

• En outre, Emma et Rodolphe pouvaient eux-mêmes prédire que cela arriverait. Emma aurait elle aussi pu se douter que Rodolphe l’abandonnerait tôt ou tard, en effet, lors du chapitre 12 Rodolphe lui rend visite sous sa demande  elle se plaint alors de son mari, sa vie ennuyeuse  ce à quoi il rétorque qu’il ne peut y faire, on le dit « impatienté ». Elle lui fait alors une proposition assez vague : « nous irons vivre ailleurs … quelque part… »  ce à quoi il rit et lui dit qu’elle est folle, il change alors de sujet, car pour lui c’est inconcevable.

• De plus, quand elle lui demande s’il l’aime  « mais oui je t’aime ! »  exclamation qui peut signifier l’agacement + la conjonction « mais ».

• Emma ressent quelque chose qu’elle ne peut exprimer « pourquoi ai-je le cœur triste, cependant ? Est-ce l’appréhension de l’inconnu … l’effet des habitudes quittées …, ou plutôt … ? Non, c’est l’excès de bonheur ! »  elle nie une fois de plus la réalité.

• De même lorsqu’ils envisagent de s’enfuit sérieusement, Rodolphe se rend compte assez vite de son erreur et rétorque tout de suite  « mais … » / « et ta fille ?»  incertitude se fait sentir, mais Emma choisit de l’ignorer une fois de plus.

• Rodolphe demandera 2 semaines de plus « pour terminer quelque dispositions », 8 jours après en demande 15 autres, puis se dit malade, ensuite part en voyage … au final le mois d’aout est déjà passé : date définitive sera alors le 4 sept  Emma ne se pose pas de questions, du fait que Rodolphe ne cesse de repousser la date de leur fuite.

• Rodolphe ne parle que très peu « Il répondait à intervalles réguliers », « oui », « non », « certainement »  0 émotions. L’avant-veille  Rodolphe arrive en avance, qd elle lui demande si tt est prêt « oui », pas d’émotions.

II) Un abandon lâche

a) La raison

• Rodolphe l’éloigne une première fois quand elle devient trop envahissante, mais quand elle exige une fuite commune  rupture définitive.

• A la suite d’une querelle avec sa belle-mère, elle lui demande de la sauver  « Ses yeux, pleins de larmes, étincelaient comme des flammes sous l’onde ; sa gorge haletait à coups rapides ; jamais il ne l’avait tant aimée ; si bien qu’il en perdit la tête »  il lui demande alors ce qu’il peut faire

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