L’école des femmes , Molière
Mémoires Gratuits : L’école des femmes , Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Jankos • 28 Mars 2015 • 1 305 Mots (6 Pages) • 892 Vues
L’école des femmes , Molière
Problématique : comment Molière utilise la scène pour dénoncer le mariage forcé ?
I. Une relation déséquilibrée entre homme et femme
1. la femme, possession de lhomme
La femme a la position hiérarchique la plus basse dans la société du XVII : elle est encore plus docile et soumise que tous les autres membres de la société (le valet, lenfant, le soldat, le frère). A noter également lalexandrin 703 : « Lune est moitié suprême et lautre moitié subalterne ». Les mots « suprême » (placé à la césure) et subalterne (placé à la rime) occupent une position forte du point de vue prosodique. Lacteur doit insister sur leur prononciation : cela met en valeur la dichotomie entre lhomme et la femme.
La femme na pas pour Arnolphe dexistence propre : elle nexiste que pour lhomme : elle est sa possession (voir la maxime un et deux).
2. le mariage dintérêt : la jeunesse contre la fortune
La scène souvre par la tirade dArnolphe qui rappelle à Agnès son origine paysanne. Cest donc un honneur pour elle de devenir sa femme : « Je vous épouse, Agnès ; et cent fois la journée Vous devez bénir lheur de votre destinée » (V. 679-680)
Le mariage ici est donc un mariage dintérêt : Agnès na comme dot que sa jeunesse et le barbon Arnolphe uniquement largent. Cette relation entre les personnages rend compte des mariages dintérêt qui permet à Arnolphe de légitimer son projet de mariage auprès de la jeune fille. Arnolphe lui fait une faveur en lépousant : « du vil état de villageoise » elle devient une « honorable bourgeoise ». (A noter les mots à la rime sur lesquels lacteur peut insister).
3. « lobligation en mariage »
Il ny a pas de demande en mariage de la part dArnolphe : il oblige Agnès à lépouser. Il nest jamais question damour ni de séduction. Arnolphe contraint Agnès à lépouser :
Ex : la tirade et les maximes (deux discours visant à lui présenter le mariage et ses préceptes) ont une orientation argumentative et morale. Elles donnent à Agnès le chemin à suivre : elles ont une valeur prescriptive.
Le mariage dans la bouche dArnolphe nest pas un plaisir mais une contrainte, un pensum quil faut subir. Il faut dailleurs observer quAgnès se tait mis à part pour lire les maximes.
Transition : la scène 2 entre Arnolphe et Agnès donne loccasion à Molière de montrer linégalité qui règne entre homme et femme. Mais au-delà des simples individus, cette scène dresse le portrait de toute une société.
II. une satire de la société
1. un comique satirique
Le registre satirique « sen prend à son objet pour le condamner » E. Souriau,Vocabulaire de lesthétique. Ici Molière à travers le personnage dArnolphe fait la satire dune partie de la société quil juge obsolète. Cet extrait se caractérise par sa fonction argumentative : elle véhicule un message aux spectateurs. Il sagit ici denseigner (« docere »). Le comique ici sexerce encore une fois aux dépens dArnolphe qui incarne les défauts dune société trop rigoriste. Les maximes du temps et lattitude dArnolphe sont aux yeux des spectateurs de lépoque un miroir de la société.
2. l’instrumentalisation de la religion
Arnolphe représente dans cette scène larchétype de celui qui utilise la religion pour son profit personnel tel Tartuffe le faux dévot dans Tartuffe ou Limposteur. Dans la tirade, Arnolphe a recours au lexique de la religion et plus particulièrement au thème de lEnfer qui attend Agnès si elle succombe aux avances du jeune « blondin », Horace. (enfers, chaudières bouillantes, diable). La religion est ici un instrument de domination. Molière, à travers la bouche dArnolphe condamne une société reposant sur la peur et la contrainte.
3. deux types de société qui saffrontent : dévots contre libertins
Comme dans lensemble de la pièce, on retrouve dans cette
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