L’univers créé autour du roman a-t-il pour objectif de montrer au public une représentation fidèle à notre monde ?

        Le genre romanesque, par ses différentes formes, offre des visions du monde multiples. Olivier Adam, auteur de notre époque, affirme que « Vous trouvez pessimistes mes romans. La réalité est beaucoup plus dure ». L’univers crée autour du roman a-t-il pour objectif de montrer au public une représentation fidèle à notre monde ?

        Tout d’abord, nous verrons que le roman que le roman est un miroir qui reflète le monde réel ; mais qu’il peut aussi favoriser la mise en place d’un univers crée de toute pièces, et pour finir, qu’il va exposer la réalité tout en y ajoutant des éléments fictifs.

        D’une part, le roman a pour objectif de représenter la réalité.

        En effet, les romans sont inspirés de la réalité, ou de certaines facettes du monde réel. L’Espoir, datant du 20e siècle par André Malraux ou encore Une évidence, de l’auteur du 21e siècle Agnès Martin-Lugand, ces romans ont été inspirés du monde réel, tout comme tous les autres romans non cités, et ce quelle que soit l’époque de parution de l’oeuvre. Chaque roman comporte effectivement une partie de réel, puisque sans lui il n’aurait pas de sens. C’est la réalité qui permet au roman d’être compris et d’être imaginé, puisque l’imagination dépend du vécu de l’auteur et du lecteur, de son expérience de vie.

        Aussi, le roman cherche à expliquer la société. De la société traditionnelle à la société moderne, le roman a cherché à trouver un sens à la société et à l’analyser, ils cherchent à la comprendre et à lui trouver un sens. Guy de Maupassant, à travers son roman Bel-Ami paru au 19e siècle, critique la société et fait comprendre que, pour lui, il faut être vu pour avoir sa place dans la société. Il montre qu’il est facile d’avoir une ascension sociale rapide en jouant de ses atouts, en l’occurrence la séduction des femmes. Cet objectif d’analyse de la société est également confirmé par Honoré de Balzac, auteur du 19e siècle, qui, grâce à ses nombreuses œuvres regroupées sous le nom de La Comédie Humaine, cherche à dresser le portait de la société de son époque. Il la critique en comparant les groupes sociaux à des espèces animales, mais en touchant également à tous les sujets comme les pratiques sociales ou encore les vêtements.

        Enfin, le genre romanesque va chercher à toucher le lecteur en y exposant la réalité.  En effet, le lecteur va se sentir d’autant plus concerné lorsque l’auteur ancre dans ses ouvrages littéraires des évènements connus du lecteur, ou des situations qui vont le toucher et lui permette de s’identifier à celles-ci, ce que va faciliter, pour l’auteur, la compréhension du message du roman. Ceci est possible notamment grâce à la mouvance réaliste du 19e siècle, visant à représenter des choses réelles. C’est, par exemple, ce qu’a chercher de faire Stendhal dans son roman Le Rouge et le Noir, en y ajoutant des évènements ayant marqué son époque. Il s’inspire notamment, dans son récit, de l’affaire Berthet, ayant condamné à mort Antoine Berthet, pour avoir tiré un coup de pistolet sur son ancienne maîtresse dans l’église de son village, puis qui essaye après de se suicider. L’affaire Lafargue est également une source d’inspiration pour lui, puisque M. Lafargue a tiré à deux reprises sur sa maîtresse puis l’a décapitée. Aussi, il s’inspire de l’histoire de l’époque, en y peignant l’histoire de France avec les oppositions entre noblesse et bourgeoisie, ou encore entre Paris et la province. Aussi, dans son roman Madame Bovary paru au 19e siècle, Gustave Flaubert

s’inspire de Delphine Delamare, une femme qui s’est suicidée par injection de cyanure, et dont le mari meurt l’année suivante, Delphine représentant Emma et son mari représentant Charles.

        Cependant, il échoue incontestablement.

        Effectivement, certains récits ne peuvent être intéressants que si on y introduit un univers inventé, car la réalité ne propose pas d’éléments propices au divertissement du lecteur. Dans son roman Le Seigneur des anneaux paru au 20e siècle, J. R. R. Tolkien est forcé à ajouter des éléments créés de toutes pièces, puisque sans eux le roman serait inintéressant. L’ajout de créatures plus ou moins fantastiques tel que les elfes, les trolls des cavernes, ou encore l’invention d’une toute nouvelle astronomie avec des planètes comme Carnil ou des constellations comme Valacirca ont pour objectif d’intéresser le lecteur et d’apporter un sens à l’histoire, puisque le récit se déroule uniquement autour de ce monde nouveau, sans lequel l’histoire serait banale. Le fait que l’Anneau unique recherché par le personne principal, Frodo, soit magique, donne tous son sens à l’histoire. Si ce serait un simple anneau, aucune importance ne lui serait accordée et donc l’histoire n’aurait pas lieu d’être. Cette création d’un univers nouveau se confirme par le roman La Princesse et le Gobelin, écrit par George MacDonald au 19e siècle. Dans ce roman, la princesse Irene est confrontée aux gobelins qui vivent près de son château, et qui, après avoir prévu de l’enlever, finissent par mourir dans le château de la princesse. Le récit de cette histoire est intéressant par la découverte des gobelins, créatures imaginaires attirant l’attention du lecteur par leur raisonnement différent de celui des humains. Le lecteur cherche à les connaître, à les imaginer, et est intéressé par l’histoire pour découvrir la suite de leurs pensées, très contradictoires à celles des humains.

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