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Louise Labé, Sonnet XX

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Par   •  20 Juin 2020  •  Commentaire de texte  •  1 375 Mots (6 Pages)  •  2 204 Vues

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Sonnet XX

Louise Labé

        

Louise Labé, poétesse du milieu du XVIè siècle, est une femme militante et de caractère. Sa culture et son goût pour les arts ont d’elle une femme reconnue par la société lyonnaise. De plus, elle réinvente le discours amoureux en lui donnant un ton sincère et intime. Dans son recueil, ses Œuvres, éditées en 1555 et 1556 par Jean de Tours, un éditeur humaniste à Lyon, ce qui n’en fait pas une édition populaire comme celle de Rabelais avec Gargantua et Pantagruel, elle n’hésite pas à évoquer un amant hors mariage, quitte à scandaliser son audience.

Le sonnet « Prédit me fut que devait fermement… » est évidemment composé de deux quatrains et de deux tercets mais adopte un schéma de rime un peu différent, ABBA ABBA | CCD EDE alternant ainsi entre des rimes embrassées, plus propice à l’évocation amoureuse, puis des rimes suivies et enfin des rimes croisées. Ce sonnet se situe juste après « Diane étant en l’épaisseur d’un bois… » qui pose la question a Louise Labé pourquoi cette dernière ne s’est pas tournée vers une vie sauvage mais néanmoins éloignée de tout amour envers les hommes, et prend place juste avant « Quelle grandeur rend l’homme vénérable ? ... » qui s’interroge lui sur la valeur de l’homme.

Nous allons voir tout d’abord l’amour et l’évolution de la situation du sonnet, la conception originale de Labé pour l’amour et enfin l’importance de la fatalité.

        L’amour est un thème récurrent chez Louise Labé et elle le décrit bien assez dans ses différents poèmes. Nous allons en premier lieu voir les différents lexiques utilisés puis les temps verbaux et les articulations logiques pour le côté technique.

        Le verbe « aimer », au centre du poème, apparaît trois fois, dès le deuxième vers. Les deux autres itérations se trouvent dans le second quatrain et se placent toutes deux juste après la césure, suivies juste après d’un adverbe fort, insistant sur la fatalité. Par ailleurs, le sujet du verbe n’est pas toujours le même, signifiant la présence d’amour réciproque ou non. Cependant cela laisse tout de même une promesse d’espoir. Le lexique pourtant, évolue et commence à se tourner vers une sorte de fatalité à venir. L’amour dans un premier temps est le fait de l’autre mais la narratrice elle, se place comme prenant en pitié cet homme. Toujours est-il que la réciprocité de l’amour prend le pas avec le comparatif « autant que » mais à partir du vers 11, un changement s’opère. Les « nébuleux apprêts », « vents si cruels », « horrible orage » et autre « naufrage » retourne d’un amour chaotique, tel la nature déchaînée. Le désordre succède à l’ordre et transmet l’évolution de cet amour avec les deux champs lexicaux, qui eux se transposent à la forme du poème.

        Deuxièmement, ce poème comporte 3 temps de conjugaison : le passé simple, le futur et le présent. On notera également la présence d’un subjonctif plus-que-parfait, avec « eût pensé ». Dans les quatrains, c’est le passé simple qui domine « vis », « reconnus », exprimant des actions se succédant les unes à la suite des autres. Aux vers 6 et 7, les conjonctions marquent les différentes étapes de la situation amoureuse et soulignent qu’il s’agit d’un temps révolu. Il y a rupture de la progression des sentiments amoureux avec la phrase interrogative au vers 10, provoquant un schisme dans le poème lui-même. Le présent met en position d’analyse, de réflexion sur l’amour, a un retour à la réalité de la poétesse, vivant une forme de désillusion. Le « mais » oppose les dix premiers vers aux quatre derniers, les tercets faisant office de constat du destin orageux. Tout le sonnet raconte un expérience vécue, sur un mode narratif, qui passe par plusieurs étapes : la prédiction du vers 1 ; l’identification de l’être aimé des vers 2, 3, 4 ; l’acceptation de cet amour à partir du vers 6 ; et du vers 9 à la fin, la découverte des orages et que la relation ne va pas forcément durer.

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