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Lorenzaccio de Musset

Commentaire de texte : Lorenzaccio de Musset. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2013  •  Commentaire de texte  •  634 Mots (3 Pages)  •  810 Vues

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Après avoir relu les quatre monologues de l'acte IV, vous direz si l'on peut comprendre qu'ils soient supprimés ou abrégés à la représentation.

Alfred de Musset publie Lorenzaccio en 1834 dans le premier des deux tomes d'Un spectacle dans un fauteuil. La spécificité de cette œuvre repose dans le titre de son volume puisque celui ci laisse entendre que cette pièce est écrite pour le fauteuil du lecteur uniquement. Musset a donc écrit sa pièce contre la tyrannie de la scène, assumant totalement son geste de rébellion contre les codes sclérosants. L’œuvre est un drame de la parole dans lequel le « mono logos » est un type de discours tout particulièrement employé. Le rôle du monologue est néanmoins souvent controversé puisque à la fois apprécié et attendu cependant il est parfois jugé comme anti-dramatique et susceptible d'ennuyer le spectateur, s'opposant ainsi à l'action principale. Son importance dans la représentation de la pièce est donc remis en cause. Nous sommes donc amenés à nous demander s'il est compréhensible que ces monologues soient abrégés ou supprimés à la représentation ? Ne serait il pas dommage d'altérer la théâtralité de l’œuvre ? Pouvons nous considérer que Musset, qui écrit pour le fauteuil du lecteur, oubli quelques fois dans sa pièce, en particulier dans les monologues, l'essence même du théâtre ? Dans un premier temps nous verrons en quoi ces monologues outrepassent les conditions mêmes de l'écriture théâtrale puis dans un second temps nous verrons que Musset nous montre toutefois qu'il reste un homme de théâtre.

Le texte de Musset paraît défier les règles du théâtre en concevant un vagabondage métaphysique mais ses scènes sont aussi hautement théâtrales et conviennent à la représentation. L'usage de ces discours suspend nettement l'action, le spectateur languie puisque le meurtre n'a lieu que dans la scène 11 de l'acte IV. On retrouve à la fois un mélange d'action et de lenteur à travers cette profusion de paroles. C'est d'ailleurs dans la scène 9 de l'acte IV que Lorenzo condamne le discours « Ah ! Les mots, les mots, les éternelles paroles ! S'il y a quelqu'un là haut, il doit bien rire de nous tous ; cela est très comique, très comique, vraiment. » alors que celui ci s'adonne à l'exercice. Le lecteur se retrouve donc confronté à ce paradoxe tout particulièrement dans la scène 9 de l'acte IV de Lorenzaccio. Ce monologue est en effet, le plus long ce qui retarde fortement l'action, il demeure néanmoins d'une théâtralité achevée grâce aux nombreuses interrogations qui donnent du dynamisme au discours « Où diable vais je donc ? », «  qu'aurais-je pu y faire ? ».

Nous pouvons également ajouter que les monologues sont répétitifs, en effet ceux ci n'apportent rien sur le plan de l'action puisque dans le reste de la pièce Musset nous montre un Lorenzo en pleine possession de sa décision. Dans la scène 3 de l'acte IV, l'utilisation du plus que parfait dans la citation suivante « Que m'avait fait cet homme ? » nous laisse entendre que le meurtre, l'action, a déjà eu lieu, il exprime par ailleurs une certaine forme de regret de l'acte qu'il aurait accompli.

La

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