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Lettres persanes ( XCIX )

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Par   •  17 Octobre 2013  •  Lettre type  •  1 591 Mots (7 Pages)  •  721 Vues

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Lettres Persanes (XCIX)

Né le 18 janvier 1689, Charles-Louis de Secondat du château de La Brède, futur baron de Montesquieu est l’un des plus éminent philosophe français des Lumières. Notamment connu pour « De l’esprit des lois » (1748), œuvre colossale de trente tomes rédigée sur plus de vingt années, il sera ensuite reconnu comme étant le pionnier du libéralisme en politique. En 1717, trop poli pour ennuyer ses contemporains avec un traité aride, il cherche une façon plus plaisante de transmettre son aversion envers les travers de la société. S’en suit, en 1721, la publication à Amsterdam des Lettres Persanes, roman épistolaire qui, malgré le fait qu’il soit publié anonymement, ne trompera personne quand à l’identité de son auteur.

Le texte suivant est extrait de la lettre XCIX du roman. Il s’agit là d’un courrier envoyé par Rica à son ami Rhédi. Il y décrit avec humour les changements continuels de la mode et la superficialité occidentale.

Aussi pouvons-nous nous demander comment Montesquieu s’y prend t’il pour critiquer cet aspect de la société.

Nous verrons dans un premier temps l’expression des changements de modes, avant de porter notre attention sur la dimension caricaturale de cette lettre. Nous remarquons enfin la portée politique de celle-ci.

Cette lettre se compose de cinq paragraphes. Dans le premier, Montesquieu nous fait part de son regard sur la mode française : « Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants ». De plus, dès les premières lignes, l’idée de rapidité des changements de la mode s’exprime. En effet, on remarque une mise en relation entre deux indices temporels « ils étaient habillés cet été » et « ils le seront cet hiver ». Ceux-ci sont joint à « ont oublié » et « ignorent », verbes synonymes qui expriment la superficialité des français et la rapidité des changements. En effet, cette phrase laisse à penser qu’entre l’été et l’hiver, une multitude de modes a pu apparaître et disparaître. D’autant plus que cette phrase vient après « les caprices de la mode ».

Dans le second paragraphe, l’auteur explique qu’une mode suit une autre rapidement et de manière continuelle. Pour se faire, il utilise l’image d’une description sur « leur habillement et [...] leurs parures » où l’on note l’expression du temps avec « une mode nouvelle » et « avant que tu eusses reçu ma lettre ». De plus la forte ponctuation (virgules), qui articule la pensée de l’auteur, les articulateurs logiques (« que », « et », « comme ») et le futur hypothétique avec « viendrait » (conditionnel) et « serait changé » (futur antérieur), donne une idée de mouvement autour de la mode.

Dans le paragraphe suivant (le troisième), Montesquieu donne un nouvel exemple avec une femme qui quitte Paris pendant « six mois » et revient « antique » comme si elle était partie durant « trente ans ». Cette exagération due à l’articulateur « que » appuie l’idée de changements continuels de la mode parisienne.

Dans le quatrième paragraphe, l’auteur dépeint les différentes modes autour des coiffes et des talons tout en utilisant des connecteurs temporels comme « quelquefois », « autrefois », « souvent ». Le temps se manifeste aussi par « une révolution » (événement historique), « un temps », « dans un autre » (situation temporel indéfinie), « le lendemain », « aujourd’hui », « tout à coup » etc. qui insistent sur le changement au cours du temps. Celui-ci se remarque aussi par « cette changeante nation » et une comparaison entre les générations avec « les filles se trouvent autrement faites que leurs mères ». De plus, ce paragraphe mêle une très importante ponctuation qui donne au texte un rythme binaire (points, virgules, points-virgules, points d’interrogations, deux points...). Le ton et le rythme changeant se manifeste aussi avec la présence de nombreux « et ».

Ainsi, Montesquieu dépeint les fantaisies de la mode parisienne par le biais d’expressions, d’articulateurs logiques, d’une forte ponctuation et d’un rythme soutenu dont le but est de donner l’impression d’une mode en continuelle mutation. Mais peut-on parler d’une caricature de la vie parisienne ? C’est ce que nous verrons dans un second temps.

La première image ironique que nous pouvons remarquer dans cette lettre se situe à la fin du premier paragraphe avec « Ils ont oublié [...] ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. » On remarque en effet une hyperbole avec l’emploi de « encore plus » qui, mêlé à la mise en relation de l’été et de l’hiver, accentue la caricature de la superficialité parisienne.

« Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode ». L’aspect humoristique de cette phrase repose sur « Mais, surtout », connecteur

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