Lettres Persanes
Commentaires Composés : Lettres Persanes. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar melaa26 • 16 Mai 2013 • 1 218 Mots (5 Pages) • 4 164 Vues
Objet d'étude: La question de l'homme dans les genres de l'argumentation du XVIème siècle à nos jours.
Texte: Montesquieu, Lettres Persanes, Lettre XXXVIII, 1721.
Au XVIIIème siècle, les Lumières diffusent un éclairage nouveau sur l'homme, en nette opposition
avec l'obscurantisme. Ce sont des philosophes qui abordent de nombreux thèmes politiques, sociaux et
philosophiques, en se basant sur des valeurs telles que le progrès, la raison et la liberté. C'est ainsi qu'ils
contestent les privilèges, notamment les abus de l'Église ou des nobles et qu'ils s'interrogent sur l'égalité
des sexes et la condition féminine.
Il n'est donc pas étonnant que Montesquieu, dans son roman épistolaire Lettres Persanes, consacre l'une
d'entre elles, la « Lettre XXXVIII », écrite par Rica à son ami Ibben, à la liberté féminine.
Nous pouvons nous demander en quoi cette lettre fictive argumentative présente la thèse de l'auteur au
sujet de la liberté féminine et des ses rapports avec l'homme.
Dans un premier temps, nous verrons que ce texte est bel et bien une lettre argumentative puis nous
examinerons le fait que l'auteur soutient ainsi la liberté des femmes.
D'une part, ce texte présente une correspondance fictive et annonce une certaine argumentation, en
apparence délibérative.
En effet, les caractéristiques propres à la forme épistolaire sont cl,airement visibles. Tout d'abord, on
peut voir le lieu d'expédition, correspondant à la ville de « Smyrne» clairement indiqué, ainsi que divers
déictiques tel que « ce pays-ci» qui suggèrent un discours direct. De plus, la situation d'énonciation est
clairement déterminée, notamment grâce à l'expression « Rica à Ibben » qui nous permet d'identifier
explicitement le locuteur et le destinataire, ou bien grâce au terme « Mon cher Ibben » qui symbolise une
certaine familiarité entre les deux personnages. Le destinataire est impliqué dans le discours comme en
témoigne l'emploi de la deuxième personne du singulier dans l'expression « Tu vois» mais le locuteur est
également présent à travers la première personne du singulier, comme dans l'expression « me disait l'autre
jour un philosophe très galant ». Cyst ainsi qu'il modalise son texte par des expressions comme « il me
semble» et « il faut l'avouer ». Le locuteur exprime également clairement ses sentiments, ce qui est
visible dans l'expression «j'ai pris la goût» par exemple. Dans cette lettre, on remarque aussi que
l'expéditeur, Rica, recourt à de nombreuses citations, puisqu'il rapporte les paroles de différents
personnages entre lesquels il établit un réel dialogue, notamment à l'aide des phrases « les Européens
disent [... ] nos Asiatiques répondent».
Ensuite, l'argumentation de cette lettre est explicite. En effet, le personnage ne manque pas de
l'annoncer grâce à la répétition de la phrase emphatique « C'est une grande question» qu'il associe tout
d'abord à « savoir s'il est plus avantageux d'ôter aux femmes la liberté, que de la leur laisser» ou bien de
« savoir si la loi naturelle soumet les femmes aux hommes ». La délibération est ensuite enclenchée par
l'expression « il y a bien des raisons pour et contre ». Rica renforce cette idée par l'expression « soutenir
des opinions extraordinaires et [... ] réduire tout en paradoxe ». f
Donc, ce texte de Montesquieu est une lettre porteuse d'une argumentation, en apparence délibérative.
Maintenant que nous avons vu qu'il s'agissait d'un apologue, c'est-à-dire d'un récit à visée
argumentative, voyons en quoi l'auteur défend la liberté des femmes au moyen de discours rapportés.
D'une part, certains affirment que la femme doit être libre et l'auteur accorde à ces personnes une place
majoritaire et une argumentation solide, fondée sur des arguments valables.
En effet, les Européens, basés sur la « générosité », affirment qu'il ne faut pas « rendre malheureuses les
personnes que l'on aime », ils utilisent ici un premier argument de valeur. Ils dénoncent ensuite
l'emprisonnement des femmes à l'aide
...