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Les femmes savantes cas

Commentaire de texte : Les femmes savantes cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Octobre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 338 Mots (6 Pages)  •  1 403 Vues

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Les Femmes Savantes

La pièce comporte cinq actes, comme dans les tragédies classiques. Cette composition est considérée comme la meilleure par les théoriciens classiques, avec l’exposition dans l’acte I, le nœud à l’acte III et le dénouement à l’acte V.

La comédie est écrite en vers, en alexandrins, comme la tragédie. La forme poétique est tenue pour plus noble que la prose et apporte à son auteur plus de considération en ce qu’elle suppose un plus grand travail littéraire.

À travers les dialogues entre les deux sœurs puis entre les deux sœurs et Clitandre, les scènes 1 et 2 fournissent au spectateur les informations essentielles pour comprendre l’intrigue. Armande et Henriette sont sœurs et éprises du même jeune homme, Clitandre. Le cœur de ce dernier allait initialement à Armande, mais celle-ci ayant repoussé sa flamme pour se consacrer toute entière aux choses de l’esprit, il s’est tourné vers Henriette et lui a demandé sa main. Armande prétend trouver honteux que sa sœur dédaigne la philosophie pour se marier, mais on comprend qu’elle est en fait jalouse d’Henriette. On devine qu’elle sera un obstacle à cette union et qu’elle ne plaidera pas le parti d’Henriette auprès de leur mère, qu’on imagine d’après ce qu’en disent ses filles, vouée, comme Armande, au culte de l’esprit. Le cœur de l’action sera donc, on le comprend, de savoir si Henriette et Clitandre pourront se marier comme ils le souhaitent. On prévoit de multiples péripéties venant entraver cette union.

À travers la discussion entre les deux sœurs, Molière aborde les questions de l’éducation des femmes et de la condition féminine. Les deux sœurs et leur mère apparaissent émancipées et la figure du père et du mari non tyrannique. Certes, Armande rappelle à Henriette qu’elle a besoin du consentement « de ceux qui [lui] ont donné l’être; mais, dans le reste de l’échange, il n’est question que de leur mère. On imagine que c’est d’elle, surtout, que dépend le sort d’Henriette et que le père est plus effacé. La mère est, en outre, présentée comme une femme entièrement dédiée à la culture de l’esprit. Si le thème abordé est identique à celui de L’École des femmes, la problématique est donc bien différente : loin de condamner les pères et maris qui laissent les femmes ignares, Molière critique, par une présentation ridicule d’Armande, l’aspiration de certaines femmes à n’être qu’esprit ! Par là, Les femmes savantes se rapprochent davantage des Précieuses ridicules, comédie donnée en 1659, avant L’École des femmes, où Molière raille le mouvement de la préciosité, ou tout au moins la recherche excessive d’élégance et de spiritualité de certaines précieuses

Dans ces deux scènes, le comique naît du caractère de Philaminte, de son extravagance et de ses contradictions : éprise de Clitandre et aimée en retour, elle a refusé de l’épouser, considérant le mariage comme une aliénation ; à présent que Clitandre a trouvé une femme qui répond à sa flamme et à ses vœux, elle cherche à empêcher leur union, par jalousie, tout en refusant de reconnaître qu’elle puisse céder à pareil sentiment. La démesure, pour ne pas dire la folie, de ce personnage éclate dans les expressions qu’elle emploie pour elle « un mal de cœur » (v.6), ce « mot » est « à l’esprit » « dégoûtant » (v. 10), «bless[e] » (v.11), fait « frissonn[er] » (v.13) ! ; elle souligne la vulgarité et la bassesse de « tels attachements » (v. 27-35), qui « aux bêtes ravale [l’homme] » (v.48) et engage sa sœur à se rendre sensible aux « charmantes douceurs / Que l’amour de l’étude épanche dans les cœurs » ! Son pédantisme, les multiples hyperboles, le recours au champ lexical du dégoût et de l’horreur à propos du mariage et de l’amour au sujet de la philosophie ajoute en outre un comique de mots, qui achève de rendre le personnage parfaitement ridicule. Comme Chrysalde, dans la scène liminaire de L’École des femmes, Henriette apparaît comme le parti de la raison, du bon sens face à un personnage qui se veut l’incarnation de la raison ! Comme dans L’École des femmes, le contraste entre les deux sœurs fait davantage ressortir la fantaisie, l’illogisme, et partant, le ridicule d’Armande. Ainsi Henriette a-t-elle toujours un argument convaincant à opposer à sa sœur : en particulier, lorsqu’Armande lui donne leur mère pour exemple, elle a l’esprit de rétorquer qu’elle « ne ser[ait] point ce dont [elle se] vant[e] » si leur mère n’avait point cédé à certaines « bassesses »... (v. 77) Ces deux personnages ne sont pas de ceux que l’on trouve dans la farce ou la commedia dell’arte ; en outre le comique est subtil et vise l’édification des spectateurs : par la présentation d’une femme ridicule, Molière prévient le public, féminin en particulier, contre la folle passion qu’elle incarne. On peut donc parler de comédie de caractère. De plus, Armande rappelle certaines précieuses contemporaines de Molière. On peut donc aussi parler de comédie de mœurs.

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