Les contrerimes, Paul Jean Toulet, analyse.

Les Contrerimes, Paul-Jean Toulet, Analyse.

Pour commencer, nous pouvons déjà noter l'absence de titre, nous ne pourrons donc pas nous en aider pour construire notre analyse. Le poème est écrit en rimes embrassées et nous remarquons tout de suite la construction particulière de celui-ci, nous y reviendrons plus tard.

“Molle rive dont le dessin est d’un bras qui se plie” ouvre le poème. L’épithète “molle” associée au sujet “rive”  nous décrit un paysage humide voir marécageux, nous pouvons tout de suite imaginer que cette rive est malléable voir boueuse. Le poète ne nous dépeint pas ici un paysage rocheux par exemple. Le mot “rive” nous indique également la présence d’une étendue d’eau dont le poète choisit de ne pas parler. Ensuite, en poursuivant avec “dont le dessin est d’un bras qui se plie”, le poète continue sur une métaphore ou la forme du rivage est comparée au mouvement d’un bras qui se plie.

Ce passage continue, comme le précédent, à décrire un paysage, à nous aider à mieux imaginer la forme de celui-ci alors qu’il est regardé par le poète. Il donne également une idée de vie au paysage, de mouvement, de nonchalance peut-être si on le rapporte au mot “molle”, qui vient ici rappeler la texture du bras. Notons également que ces deux premiers vers est écrit au présent de l’indicatif qui exprime ici une description sur le moment, le poète nous décrit ce qu’il voit à un moment donné.

Viennent ensuite les deux vers suivants de la première strophe :  “Colline de brume embellie comme se voile un sein”

Le poète continue à nous décrire ce qu’il voit, nous explique que la colline est plus belle enveloppée par la brume que sans elle. Nous comprenons pourquoi grâce à la suite du poème qui poursuit avec une comparaison entre la colline et un sein voilé. La comparaison se base sur la forme d’un sein qu’on peut facilement rapprocher de celle d’une colline. Ici, la brume est comparée à un tissu qui viendrait camoufler un sein. Cette comparaison est dans la continuité de la précédente métaphore car elle donne un effet, encore une fois de vie au paysage en choisissant de le comparer à un être humain. De plus, en choisissant l’image du sein, et donc, celle de la femme, il y a un effet érotisant qui s’accentue en décidant de dire que le sein est voilé. Nous pouvons imaginer que pour le poète, un attribut érotique caché est encore plus attrayant que s’il était directement mis à nu. Ici, le verbe “se voiler” est conjugué au présent de l’indicatif pour exprimer une généralité. De plus, le participe passé “embellie” exprime, lui, une idée de transformation :la colline s’est vue embellie par la brume, elle l’était moins avant que celle-ci ne la recouvre.

La première strophe s’achève ainsi. Notons également la construction particulière de cette strophe, le premier ainsi que le troisième vers décrivent le paysage alors que le deuxième et le quatrième sont des métaphores. La différence entre ces vers est d’ailleurs marquée par un alinéa des deuxième et quatrième vers. Le nombre de syllabe est également différent, le premier et le troisième vers ont huit syllabes tandis que le deuxième et le quatrième en ont six.

La deuxième strophe est différente de la première, en effet, ici le poète ne se contente plus de simplement décrire le paysage qu’il voit, il lui parle, s’adresse à lui.

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