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Les cahiers de douai cas

Lettre type : Les cahiers de douai cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2016  •  Lettre type  •  7 602 Mots (31 Pages)  •  1 368 Vues

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Histoire des « Cahiers De Douai » Avant Douai. Rimbaud écrit plusieurs lettres au poète Théodore de Banville. Dans l’une de ses lettres il joint «Par les beaux soirs d’été » qui sera publié sous le nom « Sensations ». Il envoie aussi « Ophélie » et « Credo In Unam » (qui deviendra, après quelques modificattions, « Soleil et Chair »). Sa correspondance avec Izambard contient des poèmes tels que « Les reparties de Nina », et « À la Musique ». À Douai. Le 29 août 1870 Arthur Rimbaud fait sa première fugue. Il prend le train pour Paris, mais il n’a pas d’argent et est arrêté pour vagabondage, puis enfermé dans la prison de Mazas, qui est connue pour être une prison politique où sont incarcérés alors de nombreux opposants républicains au régime de Napoléon III. Il écrit à son professeur Izambard, qui le fait libérer et l’accueille dans sa maison familiale de Douai. Il reste à Douai jusqu’à la fin du mois de septembre (26 ou 27). Entre-temps, il fait connaissance avec Paul Demeny, auteur du recueil Les Glaneuses. Rimbaud, peut-être dans l’espoir d’être publié, recopie quinze poèmes qu’il a déjà écrits : c’est ce qu’on peut appeler le premier « cahier ». Moins de deux semaines après être rentré à Charlesville, le 7 octobre, Rimbaud s’enfuit à nouveau, à pied cette fois, et en passant par la Belgique. Pendant le voyage sans doute il écrit sept poèmes, des sonnets : « Le Dormeur du val », « Au CabaretVert », « La Maline », « L’éclatante victoire de Sarrebrück », « Rêvé pour l’hiver », « Le buffet » et « Ma bohême ». Il arrive après une semaine de marche à Douai, où il recopie les poèmes. Avant d’être « raccompagné » à Charleville, sans doute par les gendarmes, Rimbaud confie à Demeny l’ensemble de ses poèmes recopiés. Il écrit un message hâtivement griffonné au dos de « Soleil et Chair »: « Je viens pour vous dire adieu, je ne vous trouve pas chez vous… » Ce paquet est appelé « Le Recueil de Demeny ». Plus tard. Le 10 octobre 1871 Arthur Rimbaud écrit à Paul Demeny en lui demandant de brûler ses poèmes. Demeny ne brûle pas les poèmes et les vend à Rodolphe Darzens qui connaissait l’existence des manuscrits grâce à Izambard. Les manuscrits sont publiés en 1891 par Léon Genonceaux. Le « Recueil de Demeny » se trouve dans la British Library depuis 1986. Cette présentation, de Mario Rousselin, se trouve sur Internet à l’adresse suivante : http://web.me.com/laurentgachet/Arthur_Rimbaud/Blog/Blog.html

Biographie de Rimbaud – A rédiger vous-même en quelques lignes. Evitez absolument le copier-coller aveugle qui n’apprend rien (si cela me satisfaisait, je le ferai tout seul !!!) Au contraire, feuilletez quelques notices et efforcez-vous d’entirer ce qui vous paraît essentiel : grandes dates, étapes, œuvres…

Lire Rimbaud, c’est plonger dans l’écriture d’un poète de 16-17 ans. Votre âge ! Si j’ai choisi de travailler sur ce recueil, c’est qu’encore inachevé, à l’état de manuscrit, il permet de découvrir ce qui fait l’essence de la poésie de Rimbaud. Tout est soigneusement recopié dans des cahiers d’écolier, prêt à être proposé aux auteurs qu’admire Rimbaud ou à son professeur de lycée, Georges Izambard avec qui l’adolescent s’est lié d’amitié. Mais l’ensemble n’est pas pour autant achevé. Des ratures subsistent, des hésitations, des doutes… La retranscription des poèmes se trouve à l’adresse suivante : http://michel.balmont.free.fr/pedago/rimbaudouai/tr-douai/index.htm Les poèmes étant dans le domaine public, je les ai moi-même mis en page dans ce recueil. Il me semblait important de vous offrir à la fois les textes et la reproduction, même partielle, de ces cahiers. Marc Séassau, Lycée Georges Duby, 13080 Luynes

 3

 

Premier

 cahier

 

  Première soirée « - Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins. - Je regardai, couleur de cire Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, - mouche au rosier - Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal Qui s'égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! » - La première audace permise, Le rire feignait de punir ! - Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux : - Elle jeta sa tête mièvre En arrière : « Oh ! c'est encor mieux !... Monsieur, j'ai deux mots à te dire... » - Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien... - Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée

Malinement, tout près, tout près.

 4

 

Sensation Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme. Arthur Rimbaud Mars 1870.

Palais des Tuileries, vers le 10 août [17]92

Le Forgeron Le bras sur un marteau gigantesque, effrayant D'ivresse et de grandeur, le front vaste, riant Comme un clairon d'airain, avec toute sa bouche, Et prenant ce gros-là dans son regard farouche, Le Forgeron parlait à Louis Seize, un jour Que le Peuple était là, se tordant tout autour, Et sur les lambris d'or traînant sa veste sale. Or le bon roi, debout sur son ventre, était pâle Pâle comme un vaincu qu'on prend pour le gibet, Et, soumis comme un chien, jamais ne regimbait Car ce maraud de forge aux énormes épaules Lui disait de vieux mots et des choses si drôles, Que cela l'empoignait au front, comme cela ! « Or, tu sais bien, Monsieur, nous chantions tra la la Et nous piquions les boeufs vers les sillons des autres : Le Chanoine au soleil filait des patenôtres Sur des chapelets clairs grenés de pièces d'or Le Seigneur, à cheval, passait, sonnant du cor Et l'un avec la hart, l'autre

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