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Les Frères Karamazov, Analyse

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Par   •  1 Juillet 2019  •  Commentaire de texte  •  1 694 Mots (7 Pages)  •  1 213 Vues

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Les Frères Karamazov

Les Frères Karamazov est l’œuvre capitale de Dostoïevski. Dans l’esprit de l’auteur, il devait former la première partie d’une vaste biographie consacrée au cadet des frères, Alexei (ou Aliocha). Les Frères Karamazov expose donc la génèse des faits qui devaient marquer la vie d’adulte d’Aliocha, mais l’œuvre restera inachevée, et Dostoïevski meurt un an après avoir publié le roman.

On pourrait résumer Les Frères Karamazov en une simple histoire policière : un père, affreux débauché, est assassiné en pleine nuit. Le fils aîné, qui semble avoir hérité du caractère de son père, est le suspect idéal. L’enquête commence alors. Sur plusieurs points, Dostoïevski est un maître du roman policier ; la scène où l’on découvre le cords de Fedor Pavlovitch, le père, en pleine nuit, avec le serviteur Grigori en sang et le présumé fils bâtard en pleine crise d’épilepsie est un moment de tension dramatique extraordinaire. Mais confiner l’œuvre à un roman policier serait commettre une erreur. Ce qui importe surtout à Dostoïevski, c’est la description psychologique de personnages à la complexité humaine rare, et ce à travers l’histoire de la violente inimité qui oppose un père et ses fils.

La famille Karamazov est composée du vieux Fédor, de Mitia, Ivan et Aliocha, ses fils légitimes, et Smerdiakov, fils illégitime qui vit comme serviteur chez son père. A eux quatre, les frères semblent décrire les caractéristiques de l’espèce humaine. Aliocha est le seul qui semble être exempt des tares paternelles ; il est élevé dans une atmosphère religieuse par le staretz Zosime. Incarnation du bien, il est le saint du roman. L’ainé, Dmitri, est le double de son père,, il est impulsif, orgueilleux, cruel, sensuel, mais en même temps capable de bonté et éternel romantique. Il met à la disposition de Katia, dont il est amoureux, l’argent nécessaire pour sauver son père, allant outre son intention première de l’humilier. Ils finissent par se fiancer, bien qu’il voie bien que l’amour de Katia ne soit en réalité que reconnaissance. Lui-même ne tarde d’ailleurs pas à être ébranlé par un nouvel amour pour Groucha, une belle femme capricieuse et infidèle qui charme également le vieux Fédor.

Aux deux frères s’ajoute Ivan, l’ainé de la seconde femme de Fedor, profond nihiliste, représente l’intellectuel sceptique qui énonce la célèbre citation « Si Dieu n’existe pas, tout est permis. », et dont l’amour qu’il porte à Katia fait naître en lui une haine secrète pour Dmitri. Enfin le bâtard Smerdiakov, épileptique (encore un), porte pour son père qui l’a rendu domestique une haine profonde qui, alimentée par Ivan, le poussera au parricide, confirmant les cyniques théories de ce dernier.

En effet, ce qui lie trois de ces frères, c’est la haine qu’ils éprouvent pour leur vieux père. Il est un rival pour l’un (Mitia), méprisable pour l’autre (Ivan), un maître sévère pour le dernier (Smerdia) et, pour tous, il est détenteur de la fortune qu’ils voient leur revenir de droit.

Ce parricide, que Mitia, profondément sentimental, ne pourrait accomplir, prend naissance dans l’esprit d’Ivan. Smerdiakov découvre cette pensée et le confronte, mais Ivan, feignant l’ignorance, parvient à pousser le bâtard à commettre le crime qui hantait sa conscience.

Pourtant, ce ne fut ni l’un ni l’autre qui fut accusé du crime, mais bien Mitia, toutes les apparences étant contre lui. Peu après le crime, Smerdiakov se tue. Au dernier moment, Ivan (sortant d’une torpeur spirituelle pour retomber dans un délire extravagant) cherche à sauver Mitia, mais ce dernier est condamné aux travaux forcés. Le roman s’interrompt là, laissant le destin des personnages en suspens.

Aliocha, qui paraissait aux premiers abords comme le personnage principal, se retrouve rapidement relégué au rôle de spectateur. Il reçoit les confessions de ses frère mais est incapable de les aider. Il se trouve plus à sa place dans les bonnes œuvres, et nous livre un épisode réellement beau où, rassemblant un groupe de jeunes gens, ils parviennent à soulager un de leurs compagnons que la mort attend, puis sa famille, sur un hymne de foi qui solidifie les liens entre les jeunes gens.

Dans son ensemble, cette œuvre est une vaste analyse de l’âme humaine sous un angle moral. Mitia : « Le cœur des hommes n’est qu’un champ de bataille où luttent Dieu et le diable. »

Cette dualité est présente tout au long du récit et même jusque dans les personnages. Nous avons d’un côté Aliocha, touché par la grâce mais non épargné des tares paternelles, et de l’autre Smerdianov, parfaitement envahi par la gangrène et totalement privé du sens des responsabilités, mais pourtant capable de réaliser, au dernier moment, sa profonde nullité au point de se suicider. Entre les deux se dressent Ivan et Dmitri, tous deux également inefficients, dépassés par le drame qui nait dans leur famille. Dmitri est incapable de dominer les circonstances qui se retournent contre lui et le condamnent et Ivan, dépassé par la folie de ses idées, ne trouve plus comment s’exprimer autrement qu’en lisant à Aliocha une de ses compositions.

Le Grand Inquisiteur

Le personnage est hérité de Don Carlos de Schiller, auteur ayant grandement influencé Dosto : « C’est un grand vieillard, presque nonagénaire, avec un visage desséché, des yeux caves, mais où luit encore une étincelle. »

Le Grand Inquisiteur, c’est le chef d’œuvre dans le chef d’œuvre, le livre dans le livre.

Il pose la question du rapport qu’entretient la liberté avec l’épreuve même de la foi. A travers le miracle, le grand inquisiteur chercher à substituer à la croyance par la liberté une croyance par contrainte, à la liberté de la foi une foi imposée par la peur. On peut penser qu’il y transparaît une critique de Dosto à l’égard du catholicisme, seule l’orthodoxie étant, à ses yeux, fidèle au message originel.

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