Les Amours de Cassancre, Ronsard

        Ce poème est un sonnet qui fait partie du recueil, les Amours de Cassandre écrit par Pierre de Ronsard et publié en 1552. Ronsard est un poète de la Renaissance, il s'inspire du pétrarquisme et fait partie de la Pléiade un groupe de poètes dont l’œuvre se nourrit de la redécouverte de la poésie antique. Les Amours de Cassandre est un recueil de poèmes d'amour dédié à Cassandre comme le montre le titre.

        Ce sonnet parle de Cassandre Salviati, la femme aimée et désirée par le poète. Il décrit la relation qu'il souhaiterait partager avec elle et exprime ses sentiments et son désir, c'est un poème de 14 décasyllabes divisés en deux quatrains et deux tercets. En quoi les procédés stylistiques de ce sonnet permettent-ils de définir l’esthétique pétrarquisante de Ronsard ? L'étude de ce poème se distingue en trois parties, les thèmes de la nature et de la mythologie associés à la femme aimée reprenant le pétrarquisme, la dimension érotique du poème et la sublimation de la peine servant l'écriture poétique.

        Dans ce sonnet, le poète exprime son désir d'étreindre la femme aimée et de partager un moment avec elle. Chaque strophe du poème commence par la répétition de l'anaphore «je voudrais bien » ( v.1, 5, 9 ) seule la dernière strophe offre une nuance avec le vers « Et voudrais bien » (v.12). Le verbe « vouloir » indique qu'il s'agit d'un souhait. L'utilisation du conditionnel montre la crainte du poète que son désir ne trouve pas de réalisation malgré la force de celui-ci, comme le montre l'adverbe « bien » qui renforce le verbe.

        Le thème de la nature est très présent dans le poème. Les termes : « jaunissant » ( v.1 ) , « herbe » ( v.7 ) , « taureau » ( v.5 ), « pluie » ( v.2 ) , « nuit » ( v.12 ) peignent un tableau bucolique. La beauté de la femme aimée est rapprochée de celle de la nature, associant ainsi Cassandre aux nymphes, divinités de la nature. Le poète s'identifie lui-même à la nature lorsqu'il souhaite se transformer en pluie d'or comme dans le mythe de Danaé ou en taureau. L'assonance entre les adjectifs « richement » ( v.1 ) et « jaunissant » ( v.1 ) donne une tonalité musicale au poème. Les métaphores : « en pluie d'or goutte à goutte descendre »  ( v.2 ) et « le somme va glissant » ( v.4 ) mettent le poème en mouvement comme s'il coulait lentement. Les termes « richement » et « pluie d'or » appartiennent au lexique de la richesse ; ce lexique noble permet au poète d'honorer Cassandre.

        La deuxième strophe a une structure similaire à la première. Il y a un parallélisme entre la transformation en pluie et en taureau. Ces deux transformations font référence aux transformations de Jupiter dans la mythologie romaine : en pluie d'or pour s'unir à Danaé et en taureau blanc pour enlever Europe. Ces inspirations mythologiques sont représentatives du style pétrarquiste repris par Ronsard .

        Ce poème met en valeur la beauté de la femme aimée. La synecdoque « beau sein de ma belle Cassandre » (v. 3) donne une dimension érotique à la femme qui est définie par ses formes. La répétition de l'adjectif au masculin : « beau » ( v.3) et au féminin : « belle » (v.3) insiste sur la beauté physique. Le verbe à l'infinitif « prendre » (v.6) rappelle  le verbe

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