Lecture analytique de l'Essais livre III, chapitre 2, du Repentir de Montaigne
Note de Recherches : Lecture analytique de l'Essais livre III, chapitre 2, du Repentir de Montaigne. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar chewca • 24 Avril 2015 • 6 561 Mots (27 Pages) • 4 341 Vues
MONTAIGNE ESSAIS Livre III, chapitre 2 '' Du repentir ''
DÉTAIL DE LA LECTURE ANALYTIQUE
I) UNE ÉCRITURE À L'IMAGE DE SON OBJET
→ Autrement dit, une écriture qui rend compte de l'instabilité de la nature
humaine : '' Certes, c'est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant
que l'homme '' ( Essais, I,1 )
=> 1)La différence :
→ d'entrée de jeu, Montaigne refuse d'adopter une posture de maître à penser :
'' Les autres forment l'homme ; je le récite, et en représente un particulier, bien mal
formé (… ) ''
→ '' former l'homme '', c'est lui imposer une loi selon laquelle il doit se
former = c'est le voir dans sa norme plutôt que dans son mouvement
= le contraire en somme du processus de l'essayiste – dont le
domaine est le non-formé, voire l'informe
→ '' réciter l'homme '', c'est détailler un ensemble, viser à une forme
particulière
→ donc lutte entre l'un et le multiple :
= l'essayiste qui détaille, va au devant d'une vérité mouvante,
à découvrir : '' si je parle diversement de moi, c'est que je me
regarde diversement ''
= les autres qui écartent l'irrésolution
→ Au lieu de dire, comme on pourrait s'y attendre, '' Je récite l'homme,
alors que les autres le forment '', Montaigne renverse l'ordre logique :
→ dès les 1ères phrases du chapitre, crée une sorte de division
= insolite grammatical qui détermine d'emblée un mouvement
de contraste :
les autres / je
former / réciter
formé mal formé
→ En se détachant des autres, Montaigne commence de fait de diviser
son sujet
= division renforcée par l'irruption de la 1ère pers. : '' je le récite ''
→ et lui donne un statut imparfait : '' bien mal formé ''
→ en tant qu'homme, sa forme est universelle, mais en tant que
particulier, elle est variable, irrégulière, donc matière informe :
les autres sont invariables / '' je '' se situe dans le changement
Remarque :
→ À cet égard, montaigne se distingue également des auteurs de '' formes brèves '' :
les auteurs de '' maximes '', de ''pensées '', de '' caractères '' ont , par la forme qu'ils ont
choisie, opté pour la généralisation :
= la maxime demande une unification, un dépouillement de la pensée, une
résolution des différences
= donc ramène le côté divers de la nature humaine à une constante
→ La forme brève, chez les moralistes du XVIIè , resserre plutôt que divise
→ chez Montaigne, c'est le pluriel, la différence qui domine .
=> 2) Les figures d'analogie qui marquent cette différence :
→ la métaphore de la balançoire :
= les polyptotes ( '' branloire '', '' branlent '', ''branle '' ) assimilent les
incertitudes des postures humaines aux mouvement généraux de l'univers
= métaphore déterminante : désigne à la fois l'inconstance du sujet et la
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