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Lecture analytique d'une partie du roman "Nana" d'Emile Zola : En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

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Par   •  17 Avril 2018  •  Analyse sectorielle  •  1 275 Mots (6 Pages)  •  1 774 Vues

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Le texte que nous allons analyser est un extrait du roman “Nana”, écrit par Emile Zola en 1880.

Dans cette extrait est mis en scène le personnage de Nana, une comédienne et prostituée de luxe décédée à cause de la syphilis, et ses amies découvrant son corps putride dans sa chambre d'hôtel située dans le quartier des grands boulevards à Paris.

Nous allons chercher à savoir en quoi le dernier portrait de Nana dépasse le traitement naturaliste. Cette analyse sera divisée en deux axes : le premier traitera le naturalisme du portrait de Nana et le deuxième expliquera en quoi ce portrait dépasse la dimension du naturalisme.

On va premièrement s'intéresser à ce qui rend le portrait de Nana naturaliste. On passera par l'ancrage spatio-temporel, les personnages et la façon dont son corps est évoqué.

Premièrement, l'encrage spatio-temporel. L'extrait se déroule donc dans la chambre d'hôtel de Nana, au XIXe siècle. Ce qui apporte du réalisme est d'abord le fait que rien n'est embelli. On retrouve des objets anodins (rideau, coussin) qui ne sont pas non plus idéaux : « cette lampe n'est pas convenable ». Ces objets sont aussi d'époque. Par exemple, au lieu d'allumer la lumière comme on le ferait de nos jours, les personnages utilisent un cierge, ce qui apporte de la cohérence par rapport à l'époque où se déroule ce texte.

Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère réaliste. Elles sont identifiables socialement : il s'agit de cinq courtisanes, représentatives de leur époque. En effet, il n'est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n'entretienne une courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy, Caroline, Blanche et Rose Mignon. L'utilisation du discours direct permet à Zola de "faire entendre" de façon immédiate les personnages par le lecteur et d'imiter les tournures familières de leur milieu : "filons, filons, mes petites chattes". Enfin, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement d'une "longue insouciance" à la "panique" en apercevant le corps de leur amie en train de se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste. Les mots "panique" et "insouciance" utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent soudain conscience de la situation.

La façon dont Nana est décrite a également un côté presque médical.

La façon dont elle est portraite est très précise. L'auteur donne énormément de détails pour permettre au lecteur de s'imaginer l'apparence de la femme. « C'était un charnier, un tas d'humeur et de sang ». Elle est complètement défigurée, « les pustules avaient envahi la figure entière ». Il évoque également le fait que son œil gauche « avait complètement sombré dans le bouillonnement de la purulence » et que « toute une croûte rougeâtre partait d'une joue, evahissait la bouche, que'elle tirait dans un rire abominable ». L'auteur emploie également des métaphores pour accentuer à quel point le visage de Nana est ruiné. Il réfère à elle en tant que « bouillie informe » et « chair corrompue », et appelle toutes les atrocités de son visage un « masque horrible et grotesque du néant ». Finalement, on apprend que ses cheveux « gardant leur flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d'or ». Ce dernier détail ajoute au réalisme car il donne l'impression que l'auteur ne cherchait pas seulement à créer une image horrifiante, mais une description cohérente.

Cette description de Nana pourrait rappeller un rapport médical post-mortem écrit par un médecin voulant étudier la maladie qui l'a atteinte.

Maintenant, on va voir que le portrait de Nana dépasse la dimension naturaliste. Pour ce faire, on se penchera sur le portrait hyperbolique crée par l'auteur, le travail de mise en scène et la symbolique du portrait de Nana.

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