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Lecture analytique Bel Ami de Maupassant

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Par   •  28 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 880 Mots (8 Pages)  •  1 381 Vues

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Sequence IV : Bel-Ami, Maupassant

Texte n°1 : L'incipit (du début jusqu'à « mauvais sujets des romans populaires » pages 29/30)

Possibilités de problématiques :

  • En quoi cet extrait se présente t-il comme l'incipit d'un roman réaliste?
  • Comment l'auteur met-il en exergue son personnage éponyme ?

  1. Une entrée en matière réaliste (« L'illusion du réel »)

a- Un cadre réel (où et quand)

        Le texte s'ouvre par la présentation implicite d'un lieu (c.à.d Paris) :

  • « La rue Notre Dame-de-Lorette »
  • Référence aux boulevards qui sont associés aux grands plaisirs des nuits.

Il s'agit ici plus précisément des boulevards des capucines et des Italiens. (Paris arrondissement 9 = Arrondissement des grands axes, des théâtres, des cafés. Lieux de déambulation, de consommation, de plaisir : il s'agit d'un quartier populaire. « trois petites ouvrières » (l.10))

Le nom de la capital est donné hors extrait.

        Par ailleurs, Maupassant propose un certains nombres d'ancrages temporels même si l'année n'est pas donnée :

 - l.18 : « le 28 juin » on est en été

 - l.7 : L'expression « les dinners attardés » suggèrent donc la soirée.

        

        L'auteur semble raconter l'histoire de ses contemporains et de nombreux éléments renvoient à la vie contemporaine : « Cargottes à prix fixe », « bocks » (l.26), « chapeau à haute forme » (l.35)

Les évocations de la monnaie et des prix en vigueur permettent de situer l'action : « pièces de cent sous » (l.2), « trois franc quarante » (l.19), « le repas du matin, 22sous et celui du soir 30sous » (l.22/23), « un franc vingt de boni » (l.24), « soixante francs » (l.40).

        b- Une ouverture in medias res (au cœur de l'action)

        Dans cet incipit, on a une entrée de plein pied dans l'intrigue d'où le nom in medias res.

Alors que dans bien des romans du même courant (réalisme) mais antérieur, le personnage principal apparaît après une longue mise en situation (Thérèse Raquin de Zola, Le Père Goriot de Balzac). Ici, dès la première lignes, le narrateur rattache l'action à quelque chose de déjà commencé : « Quand la caissière lui eut rendu la monnaie ». La proposition subordonnée conjonctive comporte un passé antérieur qui renvois d'emblée à une action qui s'est produite avant que ne débute le roman.

Par ailleurs, l'incipit propose une entrée du protagoniste qui ait comme l'image de l'entrée du lecteur dans la fiction romanesque.

On assiste à une ouverture dynamique avec un personnage qui est en mouvement : « il sortit » (l.2), « un instant mobile » (l.16/17). Cette pause permet d'impulser un mouvement encore plus net; Le personnage se met donc en marche dans la ville : « il se mit à descendre la rue » (l.27/28), « il marchait » (l.29), « il avançait » (l.32), « il battait le pavé de son talon » (l.36). Le champs lexical de la marche contribue au dynamisme de cette entrée.

De plus, il passe d'un lieu clos à un lieu ouvert correspondant au champ des possibles typique des romans d'apprentissage.

        c- La présentation du protagoniste

        La situation et les actions du personnage sont présentées par un narrateur omniscient. Ce narrateur révèle de suite le nom du personnage. Le lecteur est donc amener à s'interroger sur le rapport avec le titre.

        Par ailleurs, le narrateur nous révèle son passé militaire, « geste militaire » (l.6), « uniforme des hussards » (l.29/30), « beau soldat tombé dans le civil » (l.38/39). On assiste donc a une dégringolade sociale.

En outre, sa situation financière est délicate (l.21). On a à faire ici à du style indirect-libre  qui révèlent les pensées du personnage, toutes tournées sur la délicatesse de sa situation.

Ce manque d'argent se traduit par de véritables calculs, l'extrait est jalonné par le champs lexical de l'argent. Il doit se contenter d'un seul repas par jours. Il porte « un chapeau assez défraichie » (l.36) et « un complet de soixante franc » (l.40).

        Le cadre réaliste est rapidement planté, posé par l'auteur et on constate que le personnage principal occupe une place prépondérante. La narration omnisciente laisse à l'auteur toute latitude pour jeter sur son héros un regard sans concession qui ouvre des perspectives éclairantes au lecteur.

  1. Une entrée en matière réaliste (« L'illusion du réel »)

        a. Un homme séduisant

        Immédiatement, la place de la gent féminine dans la vie du héros est évoquée. Il y a déjà 7 femmes dans le passage. Dans le manuscrit initial, Maupassant avait écrit le patron qu'il a remplacé par la caissière.

On a donc trois petites ouvrières, une maitresse de musique et deux bourgeoise (l.10 à 14). L'auteur les évoque tout d'abord dans la formule « les femmes » (l.10). Cette expression montre la séduction totale exercé par le personnage « les femmes avaient levé la tête vers lui » (l.10). Il s'agit donc d'un mouvement collectif puisque c'est toute les femmes.

Bel-Ami produit le même effet sur toute les femmes. Il séduit toute les femmes quelque soit leur classe sociale : « deux bourgeoises avec leurs maris » (l.14). On voit ici l'apparition du thème de l'adultère. Bel-Ami aura des liaisons avec des femmes mariées.

Par ailleurs, George Duroy est une figure traditionnelle du héros du roman d'apprentissage (Le Père  Goriot de Balzac avec Rastignac ou bien Julien Sorel dans Le Rouge et Le Noir de Stendhal). Le roman d'apprentissage est un roman où le personnage va devoir gravir les échelons de la société.

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