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Lecture Analytique Autorité Politique De Diderot

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Par   •  2 Octobre 2014  •  1 836 Mots (8 Pages)  •  1 930 Vues

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Cet article prend place au sein de l’Encyclopédie. Une encyclopédie est un ouvrage couvrant tous les champs du savoir. Diderot: « Le but d’une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre : d’en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous ». L’Encyclopédie est une entreprise philosophique et scientifique des Lumières. Il se situe au cœur d’un débat important, la légitimité du pouvoir. Pour donner une définition de l’autorité politique, Remise en cause du pouvoir et conception de l'autorité politique. Discours convaincant (démonstration logique).

Etymologie : autorité vient du latin « auctoritas » c à dire « pouvoir d'imposer l'obéissance » »droit de commander.

I/ La mise à l'écart des formes d'autorité instables : la puissance paternelle, la loi du plus fort

1°) la contestation d'une autorité naturelle.

Diderot part d'un constat: l'autorité n'est pas naturelle et la seule autorité qui en découle, l'autorité paternelle, ne peut être prise en compte. Début presque agressif, Diderot annonce sa thèse par une négation : « Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres ». Son postulat est affirmé comme une réfutation : le droit de commander ne vient pas de la nature, n'est pas naturel. Ton polémique. Cette réfutation est suivie d'une affirmation « la liberté est un présent du Ciel » (association nature/ciel équivalent de Dieu). La nature distribue équitablement ses biens à tous, « raison » et « liberté » « chaque individu a le doit de jouir [de la liberté] aussitôt qu'il jouit de la raison ». La liberté ne dépend pas du statut social mais du statut d'être humain et (préfiguration de la DDHC, remise en cause de l'esclavage). Idée force des Lumières. Il oppose la liberté, distribuée équitablement à tous, à une autorité naturelle contestable. Mais la nature a décidé d'une forme d'autorité : « Si la nature a établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle »: système concessif, (argument à la partie adverse). Il va en montrer les limites : « la puissance paternelle a ses bornes, et dans l'état de nature, elle finirait aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire » Forme instable, passe d'une génération à l’autre. Conditionnel (elle finirait). Réservée à l' « état de nature », celui d'un homme non civilisé. Cette forme de pouvoir est donc dépassée.

2°) La récusation de la violence

Diderot oppose l'autorité naturelle à « toute autre forme d'autorité » autorité non naturelle. Il présente une alternative « ou la force et la violence de celui qui s'en est emparé, ou le consentement de ceux qui s'y sont soumis ». Le consentement des peuples va devenir sa conception de l'autorité politique. Gradation de « force » à « violence », dimension polémique de l'extrait. Diderot veut dénoncer toute forme violente du pouvoir. Il développe l'idée de violence associé au pouvoir, qu'il qualifie de « puissance » (peut évoquer la force physique). La syntaxe est nette : « La puissance qui s'acquiert par la violence n'est qu'une usurpation et ne dure qu'autant que la force de celui qui commande l'emporte sur celle de ceux qui obéissent »=> la puissance est définie par « une usurpation » avec négation restrictive : « n’est que » C'est la loi du plus fort. Diderot expose 2 motifs à la condamnation de la « puissance ». C'est une usurpation. Dimension polémique. La loi du plus fort est réversible: « en sorte que, si ces derniers deviennent à leur tour les plus forts […] le leur avait imposé ». Puissance acquise par la violence est usurpation + sans légitimité autre

que force. Pas de morale (ni bien ni mal, contraire à la logique). Il veut convaincre. La première autorité: celle qui est acquise par la force et qui ne peut prétendre à fonder une société stable.

II/ Une critique de la monarchie absolue

1°) Au travers de l'allusion à Dieu.

Le cœur de l'argumentaire est à un argument d'autorité inattendu : Dieu lui-même. Introduit par une relation de causalité : « car l'homme ne doit ni ne peut se donner entièrement et sans réserve à un autre homme, parce qu'il a un maître supérieur au-dessus de tout ». Vocabulaire superlatif insiste sur cette souveraineté supérieure: maître supérieur, à qui seul l'homme appartient tout entier. Absolu avec toujours, jamais absolu, point, jaloux. Il retourne l'argument des partisans de l'autorité royale contre eux : seul Dieu a les pouvoirs que l'on attribue au monarque de droit divin.

Le débat se porte sur le plan théologique. La créature ne peut s’arroger « les droits du créateur » Il utilise le vocabulaire religieux (créature, Créateur) le pouvoir est l'affaire de Dieu. Considérer un seul homme comme le détenteur du pouvoir sur terre est une transgression d'un des dix commandements « Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout. ». Il va jusqu'à condamner, au nom de Dieu, le pouvoir acquis de droit divin. « Toute autre soumission est un véritable crime de l'idolâtrie ». Les termes sont forts, la phrase est courte, presque brutale. Par une ironie à peine voilée: il y a là une pointe contre le discours religieux «autrement, ce pouvoir de Dieu dont on parle tant ne serait qu'un vain bruit dont la politique humaine userait à sa fantaisie». Une conception erronée de l'autorité réduit le pouvoir de Dieu à des paroles.

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