Le théâtre selon Aristote

Les genres

Pour Aristote, la tragédie est l' « imitation d'une action noble, conduite jusqu'à sa fin et ayant une certaine étendue (…) et qui, par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre ».

Les grands auteurs respectent les genres en apparence mais ils aiment en explorer les limites comme s'ils réinventaient chaque fois des formes plus subtiles.

Imiter des gens qui font quelque chose

Pour Roland Barthes, le théâtre « raconte par l'action ». Cependant dans les tragédies, les épisodes ne sont pas des actions, c'est-à-dire des modifications immédiates des situations. L'action est réfractée à travers des modes intermédiaires d'exposition qui la distancient en la racontant : récits de meurtre, de bataille...

Des sources de parole diversifiées et nommées

On attribue l'origine du théâtre à Thespis qui aurait crée la tragédie en adjoignant un premier acteur à l'ancienne structure strictement chorale et en inventant donc le dialogue entre l'acteur et le chœur.

Le théâtre se donne des faux airs de conversation. Cependant, le jeu du dialogue est truqué par la présence d'un interlocuteur de taille : le public qui permet la double énonciation. Dans la tragédie classique, le public est ignoré.

Agir sur le spectateur

Pour Aristote, la crainte et la pitié doivent naître de l'agencement des faits accomplis. Sans les voir, le spectateur doit frissonner, et ceci, grâce à une bonne mise en scène.

Directement du texte à la scène

Pour certains metteurs en scène, il faut que le texte soit immédiatement lié au travail de l'acteur, sans intermédiaire. Ils procèdent ainsi à de nombreux essais directement sur scène. Le travail de saisie du texte et de la scène se fait dans un même mouvement. Toutefois, aucune mise en scène n'épuise le texte.

Le théâtre dans le fauteuil

Certaines pièces sont dites par habitude injouables car elles nécessitaient trop de moyens. Aujourd'hui, cette acception n'est plus valable et a eu pour conséquence de supprimer une idée d'absolu théâtral. La scène ne dicte plus ses règles à l'écriture.

Chaque mise en scène a pour conséquence une fermeture d'une des significations du texte.

La parole et l'action

Il est admis par convention tacite que tout discours des personnages est action parlée, donc que parler c'est faire : la parole peut être action (Beckett), la parole peut être instrument de l'action en la déclenchant ou en la commentant (théâtre classique)

L'analyse conversationnelle

En tant que rituel social, la conversation s'établit en fonction du cadre social dont les individus ont une connaissance appropriée. Elle se développe selon des codes de relation déjà établis.

Le

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