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Le symbole de l’Océan

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Par   •  1 Mars 2013  •  1 143 Mots (5 Pages)  •  4 527 Vues

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«La mer. Il faut l’imaginer, la voir avec le regard d’un homme de jadis : comme une barrière étendue jusqu’à l’horizon, comme une immensité obsédante, omniprésente, merveilleuse, énigmatique…À elle seule, elle est un univers, une planète.» Fernand Braudel

Critique Novecento : pianiste

Le symbole de l’Océan comme espace mystique, illimité, est au cœur de Novecento : pianiste. Alessandro Baricco, musicologue, nous l’expose, avec une telle musicalité, qu’il donne l’impression d’une insondable splendeur et de calme à certains moments, d’angoisse et de vertiges à la lecture d’autres passages. L’horizon, l’océan et la mer, peignent l’immensité et l’infinie grandeur du monde. Baricco s’engage et parvient à tracer ces réalités mouvantes dans chacune des pages de ce monologue, à lire à voix haute. L’univers qui y est déployé est étrange et onirique.

Ce récit est une confrontation entre la condition de l’homme, délimitée dans le temps et l’infinie grandeur de la terre. Baricco excave en profondeur l’âme de l’homme ébahi devant l’infinitude de la mer, du monde. Novecento ne descendra jamais de son bateau-univers pour saluer les endroits que les passagers de l’embarcation visiteront. Rien qu’en les observant, il y parvient, il croit que « Dans les yeux des gens, on voit ce qu’ils verront, pas ce qu’ils ont vu ». C’est un personnage mystérieux, il arrive à parler de plusieurs endroits en détails sans jamais y être allé. À force de rencontres, le pianiste né et mort sur le VIRGINIAN, arrive à se dessiner sa propre carte du monde sur laquelle il voyage, en caressant les touches noires et blanches de son piano. Orphelin et marin, en constant déplacement, Novecento n’a pas de racines familiales, d’attachements patriotiques, il ne répond à aucun de ces liens. N’ayant ni passé, ni futur, en dehors du navire, il représente en quelques sortes, le vide.

« […] devant moi se déroule un clavier de millions de touches, [... ] / Des millions et des milliards de touches, qui ne finissent jamais, c'est la vérité vraie, qu'elles ne finissent jamais, et ce clavier-là, il est infini / Et si ce clavier est infini, alors / Sur ce clavier-là, il n'y a aucune musique que tu puisses jouer. Tu n'es pas assis sur le bon tabouret: ce piano-là, c'est Dieu qui y joue. »

N’étant jamais descendu de son microcosme, Novecento n’a expérimenté rien d’autre que son navire et la musique. Son piano, et les morceaux souvent improvisés, qu’il joue avec tant de sensibilité, est le seul espace qu’il habite à part entière, lieu teinté de sa sensibilité, le seul dans lequel il existe réellement. En parcourant les touches de son piano, il voyage, il aime, il crée, il se raconte. Lorsqu’il se met à jouer, une magie s’opère, les passagers et ses confrères sont ébahis. Il joue une musique que personne n’arrive à nommer, «Il y avait de tout, là-dedans : toutes les musiques de la terre réunies ensemble». Si Novecento n’arrive jamais à mettre le pied par terre, c’est que l’infinité de l’horizon lui fait peur. Le monde en dehors du VIRGINIAN est trop immense pour lui. L’homme se fait petit et incrédule face à la grandeur du monde. En laissant ses mains danser sur le piano, le musicien est sécurisé puisque «Les touches commencent. Et les touches finissent. Tu sais qu’il y en a quatre-vingt-huit, personne ne peut te dire le contraire. Elles ne sont pas infinies, elles. Toi, tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer

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