Le rôle Des Femmes Dans Lorenzaccio

I – Utilité de la présence féminine

La pièce d’Alfred de Musset est assez pauvre en personnages féminins qui y figurent au nombre de quatre: Marie Soderini, Catherine Ginori, La Marquise de Cibo et Louise Strozzi. On peut remarquer que même si ces dernières semblent en retrait tout au long de l'oeuvre, elles tiennent malgré tout des rôles particuliers, et ne sont pas sans importance dans le déroulement de l'histoire.

D'abord la liste des personnages établie par Musset suit un ordre hiérarchique : on peut voir que les femmes sont toutes à la fin de la liste, après un simple écuyer comme Giomo. Tout à la fin il y a "Deux dames de la cour et un officier allemand", la présence des femmes de la cour sur le même plan syntaxique que l'officier signifie le mépris à l'égard des femmes. Au sein même de leur clan elles n'ont que peu d'influence, elles ne sont pas maîtresses de leur destin et ne sont que des jouets de l'intrigue. (ex: Louise Strozzi) Elles s'effacent en permanence, par exemple dans la scène 4 de l'acte 2: quand Bindo et Venturi entrent dans la pièce pour parler à Lorenzo, Marie Soderini et Catherine Ginori partent. Cela souligne qu'elles n'ont aucun impact, qu'elles ne sont pas jugées dignes de participer à la conversation. Le fait que les femmes n'ont pas d'impact est aussi lié à la marquise de Cibo qui va essayer d'avoir une influence sur Alexandre en couchant avec lui mais sans succès.

De plus, elles sont manipulées : Catherine sert à Lorenzaccio à tuer le Duc, et la marquise sert au Cardinal à manipuler Alexandre.

Marie Soderini est un rare personnage a voir le mal-être de Lorenzo son fils envers qui elle est aimante même si elle ne le reconnaît plus et ne voit plus que son masque du vice. C'est un personnage non-souillé par le mal qui ronge florence. Chacune de ses interventions nous révèle des choses à propos de Lorenzo et de son passé; elle nous permet de ressentir la dégradation de son fils notamment lors de l'apparition du spectre de ce dernier.

Catherine Ginori, la tante de Lorenzo est un personnage très proche de Marie, sa soeur. Pure et vertueuse elle est le lien qui raccroche encore Lorenzo à croire en un avenir pour la ville de Florence. Avec Marie, Catherine va suivre la déchéance de Lorenzo à travers la pièce et le déplorer. Son rôle dans l'avancement de l'histoire sera de donner une raison et une occasion à Lorenzo de passer à l'acte et de tuer le duc Alexandre, en effet celui ci la convoitant va donner à Lorenzo la possibilité de s'en servir contre lui et ainsi on peut suggérer qu'elle fait un tant soit peu avancer l'action.

Elles ont donc un rôle mais pas réellement important.

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