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Le roman doit-il ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou au contraire lui permettre d'échapper à la réalité ?

Dissertation : Le roman doit-il ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou au contraire lui permettre d'échapper à la réalité ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2018  •  Dissertation  •  1 764 Mots (8 Pages)  •  4 592 Vues

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Anna VESTA                                                                            2nd

Le roman

Le roman est un genre littéraire polymorphe qui traverse le temps depuis le Moyen Age. Il est très apprécié des lecteurs en général car il permet au lecteur de s’identifier à un personnage qui peut avoir une vie diamétralement opposée à la sienne, ainsi que de pénétrer dans des lieux et des situations nouvelles  qui lui permettent d’échapper, le temps de la lecture, à son quotidien et à ses problèmes (aussi futiles soient ils). Mais le contexte de l’histoire pousse le lecteur à réfléchir et à changer  sa vision du monde en lui faisant comprendre certaines situations sociales ou en jouant sur son empathie. Ainsi le roman est une source de divertissement qui peut faire évader le lecteur tout en lui ouvrant les yeux sur la vie. Ce qui nous amène à la question suivante : Pensez-vous qu’un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou au contraire lui permettre d’échapper à la réalité ? Quelles sont les fonctions du roman ? En premier lieu nous verrons que le roman a les moyens de nous aider à comprendre notre vie et celle des autres, puis nous verrons comment il peut nous faire échapper à la réalité, enfin nous verrons que c’est au lecteur de choisir en fonction de ses besoins  la fonctionnalité du roman.

 

«Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur» disait Stendhal, grand écrivain français du XIXème siècle. Nous pouvons considérer que le roman qui « nous ouvre les yeux sur la vie » est un roman d’apprentissage au bout duquel le héros, et donc par intermédiaire le lecteur, tire des leçons de ses mésaventures et de ses erreurs, ce qui le conduit à une moralité qui le fait raisonner sur la nature humaine et la société dans laquelle il vit. Ainsi, dans «Candide» de Voltaire, qui est un conte philosophique, nous suivons le parcours initiatique d’un héros sympathique, mais qui est d’un optimisme aveuglant, ainsi que les étapes de son éducation intellectuelle et morale. Au fur et à mesure de l’avancée de son voyage, Candide voit beaucoup de ses préjugés remis en question face à la violence et la cruauté des hommes. Il va de déception en déception et s’extrait de plus en plus de l’influence de son précepteur Pangloss dont il acceptait les idées optimistes sans aucun esprit critique. Il donnera alors une nouvelle définition de l’optimisme «la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal». A travers ce conte philosophique, Voltaire nous présente une critique de la société du XVIIIème siècle et de ses abus, tout en nous faisant réfléchir à comment le roman peut-il « ouvrir les yeux » du lecteur sur la vie ?

Le roman doit s’inspirer de la réalité, car il doit rester crédible, et pour que le lecteur adhère à l’histoire, il doit pouvoir vivre la situation du héros et s’identifier à lui. De même, il peut mettre en scène des situations sociales et historiques ayant vraiment eu lieu car cela peut permettre de changer la mentalité du lecteur et son point de vue. Par exemple, «Germinal » de Emile Zola nous présente le monde des mineurs ainsi que le contraste entre les deux classes sociales : celle des bourgeois et celle des travailleurs. Zola évoque dans son roman les luttes sociales à la fin du second Empire auxquelles se sont rajoutées la révolte des mineurs. Il a utilisé le contexte historique et social pour écrire son œuvre et il nous a permis de comprendre les conditions de vie affreuses des mineurs. Il a touché la sensibilité de ses lecteurs et leur a fait prendre conscience de leur ignorance, il a usé ce qui fait de Germinal une œuvre historique et mythique encore aujourd’hui.

De même, dans un roman, le lecteur est acteur et il peut se mettre à la place du personnage de son choix, les personnages étant fictifs. Le lecteur devient donc empathique et vit  les aventures au même rythme que son héros, il ressent des sensations et des émotions. Il peut être à la fois frustré, heureux, ému, choqué, hilare …etc, que ce soit un roman fictif ou réaliste. Le roman a cette force de pouvoir nous aider à comprendre différents points de vue, de remettre en questions nos préjugés et de nous faire réfléchir. Il peut nous faire comprendre certaines conditions de vie humaines et sociales qui sont totalement inconnues ou que l’on peut dans certains cas mépriser, comme par exemple le handicap, la maladie, la pauvreté, la différence, la solitude, le mal être, le harcèlement, la prostitution… Ainsi, un roman paru il y a peu de temps, « Inséparables », de Sarah Crossan nous raconte la vie de deux sœurs siamoises, Grace et Tippi qui entrent dans l’adolescence, comparées à des bêtes de foire et qui subissent depuis toujours la curiosité des gens sur leur anatomie. Pour subvenir aux besoins de leur famille qui manque d’argent, elles vont devoir accepter ce qu’elles refusent depuis toujours, à savoir être constamment filmées par la télévision dans le but de faire de leur vie quotidienne, une émission de télé-réalité. Aussi, lire des romans qui nous expliquent et nous décrivent la vie de gens à qui on ne prêterait pas attention en temps normal ou qui souffrent de la société nous permet de mieux comprendre la vie des autres et nous ouvre les yeux sur la nôtre.

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