Le roman de Sylvia Germain

Résumé :

Le roman de Sylvie Germain est librement inspiré du Livre de Tobie dans l'Ancien Testament. L'auteur avait été frappée et attirée par la dimension romanesque de cet épisode biblique.

L'intrigue se passe de nos jours, et met en scène toute une famille sur plusieurs générations. La construction du roman n'est pas linéaire ni chronologique, et effectue des va-et-vient entre différents lieux et époques.

Le roman s'ouvre sur une scène frappante, une scène d'apocalypse dans le cadre bien identifié et rassurant de la campagne poitevine. Un garçonnet de 5 ans pédale comme un forcené sur son tricycle, sous un orage épouvantable. Aux deux automobilistes qui réussissent à l'attraper, il crie à travers ses larmes que son père l'a envoyé au diable. Les pages suivantes donnent l'explication : la jument Obsidienne a ramené dans la cour de la maison familiale le corps décapité de la mère. Le père, Théodore, rendu fou de douleur et voulant protéger l'enfant, l'envoie « au diable », puis tombe, foudroyé par une attaque cardiaque qui le laissera paralysé. C'est alors Déborah, la grand-mère de Théodore, qui va les prendre en charge malgré son grand âge.

Une longue analepse raconte alors le destin de Déborah, sa fuite de Pologne avec sa mère et son frère, l'immigration râtée aux Etats-Unis, où ses yeux gonflés de larmes laissent croire à un trachome, puis la longue chaîne de morts sans sépulture qui vont jalonner sa vie, et dont elle sera le tombeau : son mari, mort dans la boue des tranchées, sa fille, exécutée d'une balle dans la nuque dans une forêt polonaise avec son fiancé... Lorsque Déborah à son tour s'éteint, Tobie n'a plus personne sur qui compter.

Il rencontre alors Raphaël, personnage énigmatique, qui va l'accompagner à Bordeaux où il doit recouvrer une dette pour son père. En chemin vers lui-même, grâce à Raphaël, il délivrera Sarra, fille du célèbre peintre Ragouël, de la malédiction qui la frappe : les 7 garçons qui ont essayé de l'embrasser sont morts dans les heures qui ont suivi.

Par la force de l'amour et de l'espoir et grâce à Raphaël, Tobie terminera son voyage initiatique par la découverte de la tête de sa mère : le père et le fils pourront alors donner une vraie sépulture à Anna, et comprendre les leçons du passé, pour s'ouvrir à demain. La dernière scène de l'œuvre est une « danse des adieux », ridicule et bouleversante, entre le père et le fils.

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