Le roman de Le Torrn Ann Eber

Cette analyse porte sur l'autorité maternelle abusive d'une mère envers son fils, extrait du roman d'Anne Hébert Le Torrent paru en 1950. Cet extrait est constitué des dialogues couplés de la narration dans un langage familier. Nous parlerons de la relation entre les deux protagonistes, des traits de caractères de la mère, de l'autorité abusive qu'elle exerce sur son enfant, et nous conclurons par les conséquences de cet abus d'autorité sur son fils.

Dans ce texte, il y a bien une relation entre mère et fils. Le fils établit clairement par une répétition lexicale (ma mère) ce que l'autre protagoniste représente pour lui. Cette relation semble être à sens unique puisque la mère ne le reconnait pas comme son enfant, elle ne l'appelle ni par son nom ni par des termes affectueux. Elle établit une distance entre elle et cet enfant comme s'il ne serait pas à elle. Les rapports entre les deux se dégradent au point que le fils désigne sa mère à la fin du texte par «cette longue femme». Il semble qu'il y a fissure dans cette relation maternelle. Le fils réalise que cette relation n'est pas vraiment maternelle. Cela ressemble plutôt à celle d'une maitresse et son serviteur. La femme est décrite dans ses traits, ses gestes et ses paroles comme une personne autoritaire, insensible, souple, forte, et au visage hideux. Le narrateur utilise des comparaisons pour parler de ses gestes violents puisqu'elle bondit comme une tigresse et qu'elle frappe son fils avec un trousseau de clés métallique dont l'éclat est comme un éclair tellement c'est violent et rapide. Il y a abus car la mère exploite son fils. Elle le fait travailler pour pouvoir payer ses propres études alors que ce dernier est encore un enfant. On trouve aussi quelques archaïsmes (combien de prix, j'ai gagné la bourse, je lui tendis les livres) qui font référence à l'argent et à la vielle mentalité de l'époque de faire travailler les enfants. Il s'agit d'une mère blessée qui veut redorer sa réputation. Elle s'acharne contre son fils, ce qui laisse sous entendre qu'il serait responsable de son déshonneur. La mère ne s'adresse à son fils qu'à l'impératif ce qui témoigne d'une relation autoritaire (montre! donne l'argent! avance donc! change-toi!). Il y a surtout une répétition iconique du point d'exclamation qui sert à indiquer des sentiments forts de crainte, de colère et d'animosité entre les deux. Malgré la violence dont il est l'objet et la haine qu'il éprouve pour elle, cette femme reste sa mère.

Leur relation se caractérise par la haine et la violence tant verbale que physique. La maman frappe son fils à la tête et le champ lexical lié aux parties du corps ( yeux, tête, cou, talons, front, genoux, mains, visage) semble être une illustration de leurs rapports physiques. Le fils utilise des phrases négatives dans ses répliques pour montrer sa rébellion et son opposition (je ne bronchai pas, je ne retournerai pas au collège, je n'irai jamais au séminaire, tu ferais mieux de ne pas compter sur moi). Tout au long du texte on voit des mots négatifs qui montrent à quel point les rapports entre les deux personnes sont toxiques (ridicule, dérisoire, irrémissible, servitude, mort, haine). Un

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