Le roman de Laclos est-il une œuvre libertine ou édifiante ?

Français : Dissertation

Le roman de Laclos est-il une œuvre libertine ou édifiante ?

Plan :

1. Un roman à l’apparence libertin

1. Une intrigue mettant en avant des personnages libertins
2. Des personnages séducteurs pour qui le plaisir est un jeu
   

1. Mais qui se révèle  être une critique du libertinage

1. Marqué par des victimes aux caractéristiques particulières
2. Le libertinage un ensemble de piège vicieux

1. Une critique dont la morale peut être remise en cause

1. Un épilogue émettant le doute
2. Amenant à une réflexion sur le destin et la fonction de chaque personnage

Les liaisons dangereuses est un roman dans lequel complots et trahisons s’entremêlent néanmoins un thème principale ressort : le libertinage.

Le roman de Laclos est construit de telle manière que l’on peut avoir l’impression qu’il s’agit d’un roman libertin mais la fin du livre nous amène à l’envisager différemment.

Alors cette question se pose : Le roman de Laclos est-il une œuvre libertine ou édifiante (à visée morale) ? Il s’agit là d’un point extrêmement important auquel il est important de répondre. Ainsi, nous verrons dans un premier temps en quoi ce roman à une apparence libertine.

Dans un second temps nous étudierons l’aspect critique du roman.

Enfin, nous finirons par voir comment nous pouvons remettre la morale de cette critique en cause.

Il semblerait que les intentions des personnages, leurs caractères et tout ce qui les concernes soit présentée tout au long du développement et de gue du roman. Ces différents aspects sont nettement plus visibles avec le film. En effet, leurs pensées et objectifs sont exposées directement et clairement. Les cartes sont révélées, dans le sens où les « complots » de Mme de Merteuil et de Valmont sont « dévoilés » dès le début du long métrage. Ainsi, le jeu est mis en place et peut commencer.

Grâce notamment à l’intrigue, on apprend que nos deux protagonistes ont eu de nombreuses conquêtes auparavant, que Valmont profite pleinement de cette réputation de conquérant tandis que Merteuil se cache derrière un masque, elle n’hésite pas à utiliser ses atouts féminins ainsi que sa réputation pour assouvir ses besoins.

Pour eux le monde, la société dans laquelle ils évoluent est un jeu, où chacun joue un rôle. Dans ce jeu, ces deux libertins se jouent de la société et des règles de leurs époques. Ils assouvissent leurs désirs en séduisant les autres : c’est le jeu de la séduction, l’un des plaisirs du libertinage.

Chaque personnage est un acteur dans cette grande pièce de théâtre. Et tout comme au théâtre, ils ont tous un rôle différent.

Certains sont des confidents, d’autres sont des victimes et c’est malheureusement le cas d’un grand nombre de personnages. Valmont et Merteuil vont se servir d’eux pour assouvir leurs désirs de libertin. Et pour combler une vie d’oisiveté (pour Valmont) et assouvir une revanche (pour Merteuil).

Prenons l’exemple de Cécile de Volanges : nous avons là une victime directe du fait qu’elle est la personne que Merteuil voulait manipuler ; elle va faire une fausse couche et va finalement retourner au couvent. Valmont lui, décèdera à la fin du récit et est donc une victime indirecte, pris au piège de son propre jeu. En effet, Merteuil, probablement par jalousie, va révéler la liaison de Cécile et Valmont, et Danceny va alors provoquer Valmont en duel.

Ce dernier va se laisser mourir car il souffre énormément de sa rupture d’avec Mme de Tourvel, provoqué par Merteuil qui l’a poussé à envoyer sa lettre de rupture. On a là une situation semblable à celle de Valmont,  d’autant plus ironique  que ce dernier était de base un manipulateur.

L’exemple de Valmont illustre très bien cette théorie des pièges vicieux. Le libertin c’est lui-même retrouvé piégé et à force de jouer il s’est perdu dans ses actions, dans ses intentions et y a trouvér la mort.

Plus globalement le libertinage, et ce jeu des apparences, n’ont mené qu’à la mort (Valmont, Tourvel), à la déchéance (entre-autre pour Merteuil qui se retrouvera déchue socialement et en partie ruinée) et a gâcher, beaucoup  de vies …

Laclos va plus loin en montrant que la situation finale correspond partiellement à la situation de départ (Cécile retourne au couvent…).

Il met cet aspect en avant afin de démontrer que le libertinage de cette époque est un style de vie qui n’apporte absolument rien si ce n’est la « destruction » de soi-même et des autres.

Ce roman qui a pour visée de dénoncer les stratégies corruptrices des personnes immorales qui n'ont que pour unique de corrompre les personnes vertueuses, illustre bien un certain milieu aristocratique. Laclos apporte ici une critique sociale complète et développée, propre à son époque comme nous l’évoque cette citation : " J'ai vu les moeurs de mon temps et j'ai publié ces lettres".

En effet, la définition du libertinage n’est pas la même d’un siècle à l’autre.

L’auteur met en avant l’immoralité des libertins du XVIIIème siècle et met en garde ses contemporains contre ces dangers, les amitiés feintes et du piège des confidences auprès de personnes mal intentionnées.

Dés lors ce livre pourrait être considéré comme un manuel indispensable pour l'éducation des jeunes filles car il possède une critique sous-jacente de l’éducation des femmes au XVIIIème siècle en France.

Mme de Merteuil perd son procès, elle est défigurée par la petite vérole, mais pour autant ces déconvenues ne sont pas la conséquence de sa perfidie et de son machiavélisme, et ne peuvent être considérées comme des "punitions" directes et bien méritées.

Seule l'opprobre général dont elle est l'objet à l'opéra lors de sa dernière sortie publique, ainsi que sa peine lors de la mort de Valmont, illustre bien sa défaite. Mais elle n'est jugée que par ses contemporains et par les gens de son milieu. Par ailleurs, sa chute n'est pas aussi abyssale qu'il y paraît, puisque qu'elle réussit à partir avec son argent et ses bijoux, ce qui lui assure une vie confortable et son exil volontaire en Hollande, loin des tumultes parisiens, est une opportunité de se refaire une réputation.

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