Le problème : en quoi ce monologue est-il particulièrement tragique ?

Commentaire de texte : Caligula, Albert Camus

Problématique : En quoi ce monologue est particulièrement tragique ?

I/ Un monologue pathétique & lyrique

A) Un dédoublement pathétique :

- Le miroir objet du dédoublement

Caligula a fait le vide autour de lui et n’a plus que le miroir, cad lui-même comme

spectateur et interlocuteur

Dédoublement en paroles :

- Apostrophe à lui-même + alternance de JE-me/TU-toi ("toi en face de moi" marque

l’opposition des 2 aspects de sa personnalité) ; "toi aussi" x2 -> "NOUS serons

coupables à jamais" + caractéristique de la phrase au rythme binaire avec répétition :

"je sais pourtant/ et tu le sais aussi"

- Didascalies soulignent cette autoscopie (se voir et s'analyser soit même) : "avec tout

l’accent de la détresse" il prend à témoin le miroir : "tu le vois bien" -> déclaration

de "haine" à cet autre lui-même

Dédoublement en gestes :

- Les didascalies insistent sur sa gestuelle pathétique : "se pressant contre le miroir"

"tendant les mains vers le miroir", "s’agenouillant devant le miroir"

- Emotion appuyée par la répétition des larmes : "(en) pleurant" x2 +finalement

"criant". Mise en valeur son dégoût de lui-même qu’il ne supporte plus.

- Gradation de l’intensité de l’émotion jusqu’au bris du miroir : "dans la glace lance son

siège à toute volée en hurlant"

B) Déception devant un constat d’échec :

Sentiments négatifs :

- Sentiment d’être incompris : "qu’il est dur d’avoir raison et de devoir aller jusqu’à la consommation" (= euphémisme de la mort)

- Regret : "que ne suis-je à leur place"

- Peur x3: "j’ai peur de la consommation" ; "j’ai peur", "la peur non plus ne dure pas"

- Dégoût de sa "lâcheté" qu’il a toujours reprochée aux autres

Bilan dépréciatif de son passé :

- Il n’a pas eu la lune et sait qu’il ne l’aura plus (: « Hélicon n’est pas venu.. »)

- Regrets exprimés avec anaphores et irréels du passé au rythme ternaire : "si j’avais eu

L’amour, / si l’amour suffisait,/ tout serait changé", "il suffirait…"

- L’impossible n’est pas réalisable : "je l’ai cherché"

- Reprise du thème de la culpabilité ("tout le monde est coupable" I.9) associé à

L’absence de dieu (métaphore) : "ce monde sans juge" + hyperbole et euphémisme :

"où personne n’est innocent"

Constat d’échec :

- Répétition de « rien » x 4 = pessimisme : "rien dans ce monde ni dans l’autre qui soit à

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