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Le poète s'en va dans les champs... Victor Hugo.

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Par   •  25 Février 2017  •  Cours  •  1 739 Mots (7 Pages)  •  11 702 Vues

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« Le poëte s’en va dans les champs… »

La figure du poète qui est en osmose avec la nature a, pour archétype, le personnage d’Orphée qui, par son chant, arrive à captiver les animaux et à soumettre la Nature à sa volonté. Il semble que ce soit cette figure que Victor Hugo convoque implicitement dans le texte que nous allons étudier. Ce poème est le second de la section intitulée « Aurore », qui se trouve dans le recueil intitulé Les Contemplations. Dans ce dernier, on voit la Nature rendre hommage au poète qui passe devant les arbres et les fleures. Tout se passe comme si la Nature était animée d’une sorte de principe vital et qu’elle possédait une forme d’intelligence qui lui permettrait de distinguer le poète parmi la multitude des êtres. Toute la question, pour nous, sera de savoir comment Victor Hugo arrive à rendre ce lien entre la nature et l’homme palpable. Dans un premier temps, nous verrons que la nature est perçue comme une notion humanisée, dans un second temps, nous analyserons les rapports que cette même nature entretient avec le poète.

L’humanisation de la nature passe par une logique du mouvement que l’on retrouve tout au long du poème, ainsi que par des attributs spécifiquement humains qui sont appliqués à la flore environnante.

La première mention d’un verbe de mouvement, appliqué à la nature, est le verbe agiter au participe présent (indiquant qu’une action secondaire se déroule en même temps qu’une action principale) : « Prennent pour l’accueillir agitant leur bouquet, » (v. 7). On peut donc déjà voir que s’ébauche ici une première tentative d’humaniser la nature. Victor Hugo cherche à donner l’impression du mouvement pour faire en sorte que la nature soit animé d’une conscience qui lui fasse se rendre compte que le poète est entré au sein du champs. De plus, ce verbe particulier (agiter) est mis en relief par le fait qu’il soit placé au début second hémistiche et juste après la césure, ce qui pourrait nous renseigner sur son importance. Cette notion dominante du mouvement est renforcée par le fait que l’adjectif « penchés » s’appliquant au substantif « airs », s’appliquant lui aussi aux fleurs se trouve à la fin du premièr hémistiche. Ainsi, sur deux vers, nous avons déjà deux se rapportant au mouvement et placés respectivement à des « endroits stratégiques » du vers pour les mettre en relief. Un peu plus loin dans le poème, vers 12, nous avons encore un verbe qui pourrait aussi signifier le mouvement. Le verbe vivre, qui se trouve dans la subordonnée relative, pris hors de tout contexte, pourrait renvoyer au principe vital qui anime chaque être, mais, en l’occurrence, c’est avec le sens « d’habiter un endroit » que Hugo s’en sert. Cependant, on pourrait légitimement se demander s’il ne jouerait sur l’ambigüité du sens à donner à ce verbe particulier et aussi s’il ne chercherait pas à pousser le lecteur à supprimer le complément circonstanciel de lieu « dans les bois », pour faire en sorte que le verbe vivre désigne des arbres vivants au sens littéral et non pas des arbre « habitant » quelque part. L’emploi du verbe courber (v. 17) renvoie lui aussi à l’impression de mouvement et laisse supposer que le poète soumet la nature à sa volonté, à la manière d’Orphée. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le nom commun « salut » termine l’hémistiche. Un nom appartenant donc au champ lexical du respect et de la solennité se trouve à un endroit clef du vers.

Plus que le mouvement c’est aussi la parole qui confirme que la Nature est animée d’un principe vital qui l’humanise. La première occurrence est au vers 10. On remarquera que les deux phrases sont de tonalité exclamative et qu’elle sert à donner une dimension emphatique à la phrase : la Nature tient à souligner le respect qu’elle voue au poète. De plus, le substantif « amoureux » clôt le premier hémistiche, c’est un lien presque charnel qui unit la Nature et ce dernier. La dimension emphatique de la parole, par le biais de la tonalité exclamative, est encore redoublée à la fin du poème par les deux phrases exclamatives qui terminent le poème, vers 20. On remarquera la similitude des structure avec, tout comme dans le vers 10, la présence du présentatif « c’est » qui à sert désigner le poète et à souligner sa présence. Les deux régimes du présentatif sont un pronom, pour la première phrase (« lui »), et un nom commun, pour la seconde (« le rêveur »). On remarquera ici que la figure du poète n’est pas désignée directement, elle ne l’est que par périphrase, ce qui serait un moyen pour marquer une distance respectueuse entre lui et la nature.

Mais, l’humanisation de la Nature passe aussi par la mise en valeur d’éléments physiques propres aux êtres humains et non pas aux végétaux. On peut voir, au vers 9, que le substantif « belles »

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