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Le meutre de l'arabe, Albert Camus , l'étranger

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Par   •  5 Décembre 2019  •  Cours  •  2 946 Mots (12 Pages)  •  1 189 Vues

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SEANCE 3 :

Le meurtre de l’Arabe

Document : - L’Étranger, Albert CAMUS (1942) (I, chapitre 6 : « C’était le même soleil […] la porte du malheur. »)

I- Préparation à la lecture analytique

        × Introduction à l’extrait :

        Meursault a été invité à la plage, chez un ami à Raymond. Tous les trois vont se promener, et vont se rapprocher d’un groupe arabe (l’un deux et le frère d’une ex de Raymond), éclate une bagarre entre les deux camps il y a bagarre à l’issu Raymond est blessé. Après être retourné au cabanon Meursault repart se promener seul avec le revolver de Raymond (récupérer avant la première altercation pour éviter quelle dégénère).

        × Question sur l’extrait :

1. Quel est le champs lexical dominant ?

2. Quelles sont les sensations exprimées ?

3. Pourquoi Meursault tue-t-il ?

4. À quel genre littéraire peut-on rapprocher cet extrait ? Pourquoi ?

5. À quel moment entre-t-il dans l’analyse de ses actes ?

6. Quel élément a un rôle prédominant ?

× Plan et problématique :

Problématique : Par quels procédés ce passage met-il en œuvre un effacement du personnage pour placer au 1er plan le soleil, faisant de Meursault une victime de l’absurde ?

I- L’importance du soleil

        A) Un soleil agressif

        B) Le soleil qui le guide

        C) Une perception du monde faussée à cause du soleil

II- La place du destin

        A) Meursault n’est pas maître de ses actes

        B) La place de la tragédie

III- La dimension symbolique du meurtre

        A) Meursault face à son destin

        B) La rupture

II- Lecture analytique

        Né à Alger en 1913, dans un milieu modeste, et orphelin de père, Albert Camus connaît la pauvreté, la maladie (tuberculose) et enfin la guerre, en 1939. S’il n’a pas pris part à celle-ci en tant que combattant, son métier de journalis-te et son départ pour la métropole lui ont permis d’y participer indirectement. Les prises de conscience induites par ces expériences douloureuses l’amènent à attacher son nom à une doctrine personnelle : la philosophie de l’absurde, qu’il définit dans Le Mythe de Sisyphe en 1942.

        Quelque heures plus tard, alors qu’il marche sur la plage, Meursault voit l’arabe allongé sur le sable et tire sur lui sans mobile apparent. Le récit de ce meurtre « gratuit » est un moment décisif et dramatique dans la vie de Meursault. Par quels procédés ce passage met-il en œuvre un effacement du personnage pour placer au 1er plan le soleil, faisant de Meursault une victime de l’absurde ? Tout d’abord comme le soleil a une place importante dans le livre on va étudier son importance dans cet extrait, puis la place du destin qui guide la vie de Meursault et enfin la dimension symbolique du meurtre.

        Comme dit précédemment le soleil a une place importante dans le récit, il est même présent dans son prénom : Meursault est mort (Meur) par le soleil (Sault).

        Meursault, comme on l’a déjà évoqué, est très dépendant de ses sensa-tions physiques. On pourrait presque dire que le soleil est le troisième person-nage de l’extrait : il le domine de toute sa présence comme en témoignent les six occurrences du mot. Ce soleil est insupportable. Les formules « un souffle épais et ardent » et « pleuvoir du feu » renforcent cette  présence du soleil jusqu’à l’assimiler à un brasier. Mais le soleil est également « lumière » et l’int-ensité de celle-ci est aussi insupportable que celle de la chaleur, comme le sug-gèrent les deux adjectifs « étincelante » et « éclatant ».

Le soleil joue un rôle dans la scène dans la mesure où il modifie la perception de Meursault. Cette présence du soleil est pour lui source de souffrance, comme le montre le champ lexical « douloureux », « m’atteignait ». D’ailleurs, ce caractè-re agressif de la lumière est renforcé par des verbes exprimant une action ins-tantanée comme « giclé », « jailli ». De ce fait, la souffrance devient torture :

les verbes « rongeait » et « fouillait » donnent l’idée d’une souffrance tarau-

dante qui s’exerce sur Meursault.

        On est dans un long récit où Meursault raconte comment des circonstan-ces indépendantes de ses volontés l’ont amené au meurtre. Meursault est reve-nu vers la source parce qu’il avait trop chaud : en effet, il vit au niveau de son corps et donc au niveau de ses envies. Meursault a personnifié la chaleur pour souligner le fait qu’elle était atroce : « La mer a charrié un souffle épais et ardent » (l.21-22). La personnification donne l’idée de quelque chose de vivant qui peut avoir une influence néfaste sur Meursault. Il hyperbolise la chaleur : « air enflammé » (p.61), « laisser pleuvoir du feu » (l.23-24) pour montrer à quel point le soleil le brûle. D’autres métaphores et hyperboles sont employées pour bien nous faire ressentir ce que ressent le personnage : « brûlure » (l.5), « les cymbales du soleil » (l.17), « la mer a charrié un souffle épais et ardent » (l.21-22), « le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu » (l.23-24). L’évocation, à plusieurs reprises, d’une « brûlure » fait du personnage une victime. C’est cette brûlure qui le force à avancer vers l’Arabe : « À cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j’ai fait un mouvement en avant ». Le lien logique « à cause de » montre bien la relation de cause à effet entre la chaleur et le premier pas vers le drame. Cependant tout l’environnem-ent lui est hostile et attaque le regard du personnage : « ronger », « sel ».

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