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Le jeu de l'amour et du hasard de Maivaux

Fiche de lecture : Le jeu de l'amour et du hasard de Maivaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2015  •  Fiche de lecture  •  1 072 Mots (5 Pages)  •  1 071 Vues

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Marivaux Acte I scene 8

Le jeu de l'amour et du hasard est une comédie en prose de Marivaux. On y retrouve le travestissement comme dans "L'île des esclaves", mais il est ici ignoré des personnages (du moins pour la moitié). C'est une pièce originale dans l'oeuvre de Marivaux, puisque c'est la première fois que le jeu du déguisement amoureux est poursuivi jusqu'au bout.

Dorante est le maître mais apparaît ici comme un valet nommé Bourguignon pour mieux observer sa fiancée. Arlequin, le valet de Dorante, apparaît ici comme étant le maître. Silvia est la maîtresse mais, elle aussi, apparaît comme une servante nommée Lisette pour mieux observer son fiancée et, Lisette, sa servante, prend sa place.

Le but est de déjouer les pièges de l'apparence, voir l'autre tel qu'il est vraiment, pour pouvoir éventuellement faire un mariage d'amour et non de raison ; ce qui est très audacieux à l'époque. Y a-t-il une confusion ? Non car les personnages gardent leur langage, et cela les rend reconnaissables, du moins par le spectateur, au courant du subterfuge. Ici, les façons des deux hommes étonnent progressivement Silvia, également déguisée.

I) Un langage qui ne trompe pas

A. Difficultés lexicales et syntaxiques

De ce point de vue là, on note dès le début de la scène l'opposition entre maître et valet.

Dorante utilise l'imparfait du subjonctif : "qu'on me reçut" ; Arlequin, lui, manque d'aisance : interjections comme s'il avait du mal à parler.

Il n'y a pas de liens logiques dans les paroles d'Arlequin ; les propositions sont de longueur inégale, le rythmé est heurté.

A l'inverse, les répliques de Silvia sont remarquablement bien construites.

"Autant vaut", "épouser" qui n'est pas suivi d'un complément d'objet direct témoignent de maladresse lexicales ; "voilà bien des façons" et "tant mieux" sont des expressions qui font partie du langage populaire.

Les paroles lourdes du valet contrastent avec la parole aisée des maîtres.

De plus, Arlequin manque de goût.

B. Les fautes de goût

Quand il parle de mariage, les mots "beau-père" et "femme" sont repris plusieurs fois. Ces termes appartenaient à l'époque au registre familier. Sa conception du mariage est triviale : "bagatelle" ou "quand on y a pensé, on n'y pense plus". On remarque aussi la légèreté du "un beau-père de la veille au lendemain".

Arlequin n'a pas d'éducation : il appelle Silvia "la belle", ce que ne ferait pas un maître même à une servante. De même, "n'êtes-vous pas la soubrette ?" et les questions qui suivent démontrent son manque d'assurance ainsi que son arrogance. Tout ceci est invraisemblable d'un maître à une servante.

On se rend bien compte que l'habit ne masque pas l'état des personnages. La vérité va au-delà des apparences. Ainsi, la vérité d'Arlequin est perçue par Silvia.

II) L'attitude de Silvia

Elle est inquiète car elle croit qu'elle va devoir épouser Arlequin puisqu'il se fait passer pour Dorante.

A. Une double attitude

Elle reprend les erreurs d'Arlequin "Vous voulez dire Monsieur Orgon et sa fille ?", "C'est une bagatelle qui vaut bien la peine qu'on y pense".

Ses affirmations sont rigoureuses et vigoureuses : "vous voulez dire... sans doute", "qui vaut bien la peine", "je lui dis seulement". Ce serait presque de l'impertinence si elle était servante.

Son jugement est très dépréciateur (ligne 12).

De l'indignation Silvia passe ensuite à l'ironie

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