Le jeu de l'amour et du hasard, Marivaux

Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

Analyse de texte

Acte 3, scène 8, lignes 1 à 85, p.95 à 98

Situation du passage

Dans la scène 6 de l’acte 3, Lisette et Arlequin sont, tous les deux, contraints de dire qui ils sont réellement l'un à l’autre pour que leur amour soit accepté par leur maître. C’est alors que les deux se disent qui ils sont et qu’ils finissent par se promettre un amour éternel.

Dans la scène 7 de l’acte 3, Arlequin décide de ne rien dire sur le travestissement de Silvia et de Lisette et préfère se jouer de son maître en lui disant que Lisette-Silvia veut bien de lui, même s’il est un simple valet. Dorante ne le croit pas et doute de la sincérité de son valet, car pour lui cela est inconcevable.

Thème et analyse de la situation d’énonciation

Le thème du passage est assurément celui départ, que l’on peut justifier à l’aide du champ lexical suivant : « partir » (l. 14), « partir » (l. 16), « je me retire » (l. 22), « adieu » (l. 34), « adieu » (l. 42), « s’il part » (l. 43),  « elle le regarde aller » (l. 44), « partir » (l. 58), « prendre mon parti » (l. 64), « m’en allassent » (l. 70), « homme qui part » (l. 78).  

Le départ de Dorante est le premier départ du passage à analyser et ensuite, on voit le départ de Silvia. Lors de ce passage, ils s’expliquent sur les raisons de ce départ.

Les temps sont ceux du discours et au présent. Les deux personnages présents sont Dorante et Silvia, fille de Monsieur Orgon. Ils sont, tous les deux, issus de la bourgeoisie.

Les deux personnages se vouvoient tout le long du passage à part à la fin de la partie à analyser (l. 84-85). Dorante tutoie Silvia lors d’une question personnelle en lien avec ces sentiments.

Le type de texte secondaire est argumentatif, car Silvia cherche à convaincre Dorante de ne pas partir.  

Le début du passage est dramatique, car on apprend le départ de Dorante et on voit qu’il est triste, car il pense que Silvia aime Mario. La fin du passage est un peu plus gai, car on voit que Dorante avoue à Silvia qu’il l’aime.

Structure du passage

Le passage à analyser peut se diviser en deux parties :

1. Le départ et la quasi-rupture de Silvia et Dorante (l. 1 – 56)
2. Les reproches et la jalousie de Dorante envers Silvia et vice-versa  (l. 57 – 85)

Analyse détaillée

1. Le départ et la quasi-rupture de Silvia et Dorante

Dorante pense que Silvia ne l’aime pas et ne l’aimera jamais, car il croit que Silvia est en réalité sensible aux charmes de Mario. Il se demande alors «…Pourquoi faut-il que Mario m’ait prévenu ? » (l. 1-2). Dorante pense donc qu’il n’y a rien à faire pour que Silvia change d’avis sur ces sentiments à son égard et il annonce donc son départ, «…je vais partir incognito » (l. 14), avec cela, il espère aussi que Silvia le retienne. C’est alors à ce moment-là que Silvia comprend que s’il part, elle se retrouvera seule et ne sera pas avec celui qu’elle aime et elle ne veut pas que cela arrive. « Partir ! ce n’est pas là mon compte » (l. 16). Dorante explique à Silvia les raisons pour lesquelles il part, «…je n’ai plus que faire ici » (l. 22) et Silvia fait semblant de n’avoir rien entendu, «Comme je ne sais pas vos raisons..." (l. 23). Silvia essaye avec cela de gagner du temps, en espérant que Dorante fasse le premier pas. Dorante essaie encore de faire réagir Silvia pour qu’elle fasse elle le premier pas en lui disant une nouvelle fois qu’il part, «… adieu Lisette » (l.34), mais elle ne le croit pas vraiment et lui demande s’il part réellement en espérant qu’il abandonne son idée. C’est alors que Dorante agacé décide de réellement partir et dit une dernière fois « … Adieu » (l. 43) et s’en vas.

Le long aparté de Silvia (l. 43 – 54) est une sorte de didascalie qui décrit le déroulement de la situation et l’attitude hésitante de Dorante. Le mot « portant » annonce é chaque fois un changement de Dorante (l.44, 46, 51). Lorsque Silvia voit réellement Dorante partir, elle remet tout son amour pour lui en cause, « S’il part, je ne l’aime plus, je ne l’épouserai jamais … » (hyperbole) (l. 43-44). Elle se remet en question et se demande si tout ça au final n’est pas de ça faute « Il serait pourtant singulier qu’il partit après tout ce que j’ai fait … » (l. 46-47) car, elle voulait qu’il la demande en mariage sans qu’elle n’ait à lui dire qui elle est réellement.

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