Le jeu de l'amour et de la chance
Fiche de lecture : Le jeu de l'amour et de la chance. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dianazrl • 7 Mars 2015 • Fiche de lecture • 430 Mots (2 Pages) • 622 Vues
Promise à Dorante, Silvia obtient de son père de faire la connaissance de son prétendant sous le masque de sa servante Lisette, qui jouera le rôle de sa maîtresse. Lorsque Dorante se présente à son tour dans l’habit de son valet Arlequin qui endosse les vêtements de son maître, les couples réassortis sont pris à leur propre piège, sous le regard amusé et éclairé du père bienveillant. Face à ce jeu de hasard où les troubles bousculent les convenances, les protagonistes répondent en faussant la donne et jouent la comédie jusqu’à se perdre.RLEQUIN, à part.
Préparons un peu cette affaire-là... (Haut.) Madame, votre amour est-il d'une constitution bien robuste, soutiendra-t-il bien la fatigue, que je vais lui donner, un mauvais gîte lui fait-il peur ? Je vais le loger petitement.
LISETTE
Ah, tirez-moi d'inquiétude ! en un mot qui êtes-vous ?
ARLEQUIN
Je suis... n'avez-vous jamais vu de fausse monnaie ? savez-vous ce que c'est qu'un louis d'or faux ? Eh bien, je ressemble assez à cela.
LISETTE
Achevez donc, quel est votre nom ?
ARLEQUIN
Mon nom ! (A part.) Lui dirai-je que je m'appelle Arlequin ? non ; cela rime trop avec coquin.
LISETTE
Eh bien ?
ARLEQUIN
Ah dame, il y a un peu à tirer ici ! Haissez-vous la qualité de soldat ?
LISETTE
Qu'appelez-vous un soldat ?
ARLEQUIN
Oui, par exemple un soldat d'antichambre.
LISETTE
Un soldat d'antichambre ! Ce n'est donc point Dorante à qui je parle enfin ?
ARLEQUIN
C'est lui qui est mon capitaine.
LISETTE
Faquin !
ARLEQUIN, à part.
Je n'ai pu éviter la rime.
LISETTE
Mais voyez ce magot ; tenez !
ARLEQUIN, à part.
La jolie culbute que je fais là !
LISETTE
Il y a une heure que je lui demande grâce, et que je m'épuise en humilités pour cet animal-là !
ARLEQUIN
Hélas, Madame, si vous préfériez l'amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu'un Monsieur.
LISETTE, riant.
Ah, ah, ah, je ne saurais pourtant m'empêcher d'en rire avec sa gloire ; et il n'y a plus que ce parti-là à prendre...
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