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Le jeu de Robin et Marion

Commentaire de texte : Le jeu de Robin et Marion. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 430 Mots (6 Pages)  •  470 Vues

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I – Tradition de la pastourelle

Dès l’incipit, on peut constater que la tradition de la pastourelle est respectée. Au premier abord, c’est une pièce simple que l’on pourrait qualifier de pastourelle typique et bien évidemment lyrique.  

  1. Les personnages traditionnels

La pastourelle passe en premier par la présence de personnages traditionnels et ici, nous sommes dans la première rencontre amoureuse de deux personnages.

 Commençons par Marion, premier personnage à apparaître dans la pièce, c’est une bergère chantant son amour pour le paysan Robin. Et la pastourelle traditionnelle veut que cet amour soit interrompu par un noble, le plus souvent chevalier et c’est le cas ici. Le chevalier Aubert vient perturber leurs vies en revenant d’un tournois. « je me repairoie du tournoiement, / si trouvai Marote seulete au cors gent. » Vers 9 et 10, il tente de la séduire, ainsi, il apparaît dès sa première répliquecomme un opposant au bonheur de Marion et Robin et d’ailleurs, cela se confirme par l’irrégularité des vers. Les deux vers que chante le second personnage ne riment pas avec ceux de la bergère et sont plus longs.  Parfois cette séduction peut se terminer par un viol en cas de refus, ou dans de plus rare cas, elle peut se terminer par une réponse positive. Aussi, la bergère peut se mettre à appeler au secours son paysan qui fera fuir le chevalier. Cependant, dans l’incipit, Marion est assez intelligente pour repousser le chevalier d’elle-même, elle continue de parler de Robin dévouée et amoureuse aux vers 11 et 12 « Hé ! Robin, se tu m’aimes, / par amours maine m’ent ! ». Un des buts premiers de la pastourelle est celui d’exprimer le désir masculin, on met en avant l’attirance pour une femme bergère par exemple aux vers 70-71 « Vauries vous venir avoec moi/ jeuerseu che bel palefroi ». Il faut aussi noter qu’ils n’ont pas la même noblesse de sentiment. On peut dire que le chevalier est insistant « Bregiere, devenés ma drue, / Et faites chez que je vous proi. », on voit ici qu’il lui ordonne de l’aimer, il est insistant parce qu’il ne supporte pas le refus. Ce qui nous amène à constater que l’on expose un personnage traditionnel de la pastourelle. Il est caractérisé par un ridicule traditionnel, en réalité, le fait que Marion soit plus maligne que lui est une façon de le ridiculiser, il apparaît également comme étant un vilain grossier, il parle directement à la première personne dès qu’il prend la parole et de cette manière se met en avant au vers 9 « Je me repairoie du toirnoiement », et il utilise aussi le terme « Marote », certaine proximité avec Marion qu’il se permet lui-même.  On a donc bien des personnages de la pastourelle traditionnelle qui s’installent, d’autant plus que comme nous l’avons déjà dit, l’être aimé Robin, n’apparaissant pas dans l’incipit mais qui est mentionné, est aussi un berger, ce qui se rallie donc aux personnages que l’on a pour habitude de croiser dans ce genre d’œuvres. Robin est en fait un des prénoms les plus connus de la pastourelle, et c’est aussi le premier mot qui ouvre l’œuvre vers 1 « Robin m’aime, Robin m’a », paroles dites par Marion, femme engagée et éprise.

Tout cela se déroulant dans le cadre de la campagne.

  1. Le cadre

En effet, le cadre est tout aussi important à analyser, il permet aussi de définir les lieux typiques de la pastourelle.

        Tout d’abord, cela peut se manifester par la description de la vie rustique et quotidienne dont Marion nous fait le récit. Par exemple, au vers 24 « Ceste houlete et cest coutel. », ce sont des objets caractéristiques du monde paysan comme le « froumage » vers 65 ou « pain » vers 67 ou encore, on en apprend sur sa vie privée, familiale « me taiien, cui sont chers brebis » vers 44, on sait alors qu’elle est belle et bien issue d’une famille de bergers. On peut voir qu’elle continue ainsi en donnant d’autres attraits typiques de cette vie à la campagne à travers des quiproquos, on voit tout d’abord qu’elle évoque les ânes aux vers 36/37 « j’en vi ier troi seur che quenin/ tous quarchiés aler au molin », d’ailleurs, le moulin fait partie évidente du paysage campagnard. Ensuite, elle continue sur le hareng, que l’on ne mange que pendant le carême aux vers 41 et 42 « Hairons, sire ? Par me foi, non ! / Je n’en vi nes un puis quaresme ». Elle confond les termes qui se ressemblent, elle semble ignorante ce qu’on pourrait donc rapprocher encore une fois du fait qu’elle fait partie d’un monde paysan, mais l’on verra plus tard, que cela pourrait en réalité être une ruse contre ce chevalier.  Tout cela introduit donc bien la vie de la paysanne. Aussi, le cadre de la reverdie est propre à celui de la pastourelle, on parle souvent d’une atmosphère printanière et érotique. On peut ainsi voir un parallèle se dessiner, on a des emprunts au Conte du Graal, on peut comparer les vers 85-90 de cette œuvre « Einsi an la forest s’an antre, / et maintenant li cuers del vantre / por le dolz tans li resjoï / et por le chant que il oï / des oisiax qui joie feisoient : / totes ces choses li pleisoient. ») avec ceux du Jeu de Marion et Robin vers 28 à 30 « Encore  i a en ces buissons/ Cadonnereul[e]s et pinçons / qui mout cante joliëment. Pour finir, nous savons aussi que la pastourelle se termine très souvent par des divertissements rustiques, comme un repas sur l’herbe, des figures de ballet, des fêtes de village etc… Et c’est ce qui se passera ensuite, les deux amoureux, ressortant vainqueurs et ensemble, clôtureront cette pièce par une fête champêtre.

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