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Le développement de l'Afrique du sud

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Par   •  7 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  2 089 Mots (9 Pages)  •  588 Vues

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Johanna Le Goff                                                                        10 mai 2016

N° 2158410

PAULAIS Thierry., 2012, Financer les villes d’Afrique. L’enjeu de l’investissement local Paris, Pearson, 416 p.

Arik Elvan

EP7

Politiques d’aménagement comparée : Les villes du « sud ».

Financer les villes d’Afrique est un ouvrage de la collection « L’Afrique en développement », codirigé par la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement, créée en 2009. Cette collection a pour objectif de s’intéresser aux grands enjeux sociaux et économiques du développement en Afrique subsaharienne, en publiant des travaux, de recherche ou de terrain, mettant en évidence les opportunités et les difficultés du développement du continent. Cet ouvrage est écrit par Thierry PAULAIS, directeur adjoint du Département Afrique de l’AFD[1], urbaniste et docteur en économie. Il s’est spécialisé dans le domaine du financement des villes et particulièrement sur le continent africain.

L’ouvrage (structuré en cinq chapitres) analyse les capacités financières et le financement de l’investissement local des villes d’Afrique. Il aborde les mutations des économies africaines, la démographie, les opportunités et les prévisions de croissance urbaine que recouvre le processus d’urbanisation selon les points de vues économique, politique et social.

Un dossier annexe présente huit études de cas sur un ensemble de pays/outils de financement de l’investissement local[2]. Cela permet au lecteur d’appréhender de manière plus détaillée et de contextualiser les différents outils de financement présents sur le territoire africain. Le cœur de cible de l’ouvrage porte sur les pays les moins développés. Cependant certaines analyses sont portées sur le « continent » dans sa totalité, permettant ainsi de prendre en compte les expériences les plus riches d’enseignements des pays à revenus intermédiaires du Maghreb.

        

L’idée générale de l’ouvrage est celle d’une défaillance de l’investissement local et de la prise en compte de la question urbaine en Afrique. Rappelons que le continent africain connaît le plus fort taux de croissance urbaine de la planète. Dans ce contexte, l’enjeu du financement des villes, que ce soit pour l’édifice de nouvelles infrastructures, que pour combler les retards pris, apparaît comme primordial. Bien que des progrès aient été constatés, notamment par la mise en place de politiques de bonne gouvernance et de décentralisation, le sous-investissement urbain reste préoccupant et les moyens financiers de l’urbanisation, comme les systèmes de financement, sont à repenser. L’enjeu est considérable et sous estimé, quelque soit les politiques suivies, les villes africaines vont devoir accueillir plus de 300 millions d’habitants dans les deux prochaines décennies. Cela équivaut à réaliser des unités urbaines suffisantes pour recevoir la population totale des Etats-Unis. Les décideurs africains et les bailleurs de fond négligent les conséquences économiques et sociales de la situation des villes et du risque que fait peser sur les économies africaines ces perspectives de croissance urbaine. Le sous-équipement urbain se traduit par des dysfonctionnements au quotidien (circulation, électricité...), entrainant des déséquilibres dans le développement de l’économie et particulièrement dans le secteur secondaire, empêchant de travailler dans de bonnes conditions. La multiplication des bidonvilles, des risques sanitaires, des difficultés de scolarisation sont les conséquences d’une faiblesse des investissements locaux et qui ne cessent d’affecter les villes. Face à ce constat sur la situation des villes africaines, Paulais remet en cause la capacité d’action du gouvernement central et préconise un changement d’intervention en démultipliant les investissements et insiste sur un changement des paradigmes d’organisation des systèmes d’investissement actuel. Il met à jour les difficultés et les défis que présente le système d’investissement pour les villes, et propose un éclairage de cette thématique ainsi que des pistes opérationnelles pour renforcer et moderniser les systèmes de financement de l’investissement local des villes.

Cet ouvrage bien que focalisé sur l’exemple des villes sub-sahariennes, s’inscrit dans un débat plus général portant sur les questions de gouvernance territoriale. Il participe, dans son sens large, aux recherches sur les nouveaux dispositifs d’organisation, d’investissement et de gestion territoriale, ainsi que sur les réflexions d’adaptation des politiques sectorielles pour mettre les programmes en musique. Il offre ainsi un regard intéressant sur les enjeux de la gouvernance urbaine et de la capacité de mise en œuvre au niveau local.

A la lecture de cet ouvrage, il en ressort des mécanismes et des pistes d’innovation en matière de financement local digne du plus grand intérêt.  Les analyses comparatives permettent d’envisager de nombreuses pistes pour le financement local, cependant certains facteurs importants et bloquants méritent d’être mis en lumière.

Les besoins (non-satisfaits) en matière de financement de l’investissement urbain en Afrique subsaharienne sont considérables. Toutefois, le recours à la valorisation du foncier pour combler une partie de ces faiblesses est une piste qui reste encore peu expérimentée sur le continent.

De ce fait, nous allons essayer de comprendre comment le foncier peut être un enjeu clef pour le financement de l’investissement local ?

Dans un premier axe nous analyserons la situation des villes en terme de foncier, dans le but de mettre en évidence les facteurs qui freinent le développement urbain de ces villes. Puis dans un second temps nous allons essayer de comprendre comment une fiscalité foncière peut peut-elle se mettre en place.

Alors qu’aux Etats-Unis, 70 % des recettes des collectivités territoriales proviennent de la fiscalité foncière, celle-ci reste très limitée voire quasi-inexistante en Afrique. Le foncier a toujours joué un rôle important dans le financement de l’infrastructure urbaine. Londres, New-York, Paris et plus récemment les villes chinoises, en ont fait une composante importante du financement de leurs infrastructures urbaines. Produisant des recettes substantielles immédiates, elles permettent de réduire la dépendance vis–àvis de l’endettement ainsi que les risques budgétaires liés à l’emprunt.  Le recours à des techniques de financement par le foncier semble adapté aux villes qui connaissent une croissance urbaine rapide.

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