Le dormeur du val (1870) Arthur Rimbaud
Discours : Le dormeur du val (1870) Arthur Rimbaud. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar marie277 • 7 Mai 2015 • Discours • 243 Mots (1 Pages) • 917 Vues
LE DORMEUR DU VAL (1870) Arthur Rimbaud
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Enfin, la dénonciation de la guerre meurtrière est en filigrane :
2 réalités s'opposent, le trou de verdure, la vie, et les 2 trous rouges, la mort. Les expressions sont d'ailleurs opposées par leur disposition respective au premier et au dernier vers. Le soldat est mort et ne peut plus assister au spectacle qu'offre la nature que Rimbaud s'attache à dépeindre méthodiquement. Il ne peut plus entendre la rivière qui chante, il est seul, il ne peut plus voir le soleil briller, la montagne dans sa splendeur, il ne peut plus ressentir le doux et frais cresson bleu, il ne peut sentir les parfums. Privé de ses sens, la lumière lui sert de linceuil sur son lit vert. La mort a emporté le soldat malgré sa jeunesse (champ lexical)...
...