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Le cimetière de Lampedusa, Eldorado, Laurent Guadé

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Par   •  8 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  1 671 Mots (7 Pages)  •  14 927 Vues

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Commentaire de texte :

Eldorado, Laurent Gaudé

Chapitre 5 : Le cimetière de Lampedusa, 

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        Le mot « migration » se définit par le déplacement volontaire de population vers un autre pays pour des raisons économiques, politiques et sociales et laisse deviner toutes les difficultés liées à ce déchirement, entre le pays quitté et le pays d’accueil. L’immigration est un sujet d’actualité récurent et souvent dramatique : la photo d’ Aylan, mort sur une plage de Turquie, est devenue le symbole de cette cruelle réalité, celle d’un enfant échoué, dans l’indifférence et pose de façon plus générale l’accueil de ces populations par les pays européens. En 2006,  Laurent Gaudé publie son roman Eldorado, qui traite, déjà, du sujet de l’immigration. En effet ce roman raconte les parcours croisés de deux personnages, Soleilman, un immigré dont le but est d’arriver en Europe et Salvatore Piracci, un commandant italien. L’extrait étudié Le cimetière de Lampedusa, se situe au moment où Salvatore, perdu après avoir refusé à un clandestin de le sauver, se rend au cimetière de Lampedusa et se recueille sur les tombes des premiers migrants. Un homme lui raconte alors qu’il a appelé ce lieu le cimetière de l’Eldorado. En quoi l’auteur illustre-t-il bien le désir pour tous les hommes d’une vie meilleure ? Après avoir étudié le mythe de l’Eldorado, nous mettrons en parallèle la réalité tragique des migrants et nous montrerons la prise de conscience de Salvatore sur le besoin de rechercher son propre « Eldorado ».

        Le désir de tous les hommes d’atteindre une vie meilleure est tout d’abord illustré par le mythe de l’Eldorado. En effet, il est décrit comme étant un monde parfait, la gradation « L’herbe sera grasse […] De l’or coulera […] Les forêts frémiront […] Tout sera doux là-bas » de la ligne 37 à 39, nous en montre ses merveilles, et nous donne une vision idéaliste et utopique de ce lieu. C’est un endroit où tout est en abondance : « les arbres chargés de fruits »(l.37) « carrières de diamants » « rayons de soleil »(l.38) « les forêt frémiront de gibier »(l.38) « les lacs seront poissonneux »(l.39), l’emploi des pluriels ainsi que le vocabulaire mélioratif donne l’impression que le pays croule sous la richesse, permettant de ne jamais manquer de rien. La vie y est donc paisible, sans aucun problème, la comparaison « la vie passera comme une caresse »(l.40) montre que la vie là-bas est calme, douce, simple et facile. L’Eldorado est donc décrit comme une utopie, et les migrants sont déterminés à y aller.

        Le mythe de l’Eldorado est ensuite exprimé par la détermination des clandestins à le trouver. En effet, l’Eldorado n’est qu’un mythe, pourtant les immigrants sont prêt à quitter leurs pays malgré les dangers pour pouvoir l’atteindre. Ils sont déterminés à trouver ce monde parfait « sera » « coulera » (l.37) « frémiront » « seront »(l.38) « passera »(l.39), l’emploi du futur montre que cela ne fait aucun doute aux yeux des migrants, ils en sont certains : l’Eldorado existe. La conquête de cet endroit n’est pourtant pas si simple, comme l’on peut s’en rendre compte dans l’œuvre. Il y a de nombreux dangers, et cela nécessite des sacrifices et du courage : « Ils l’ont voulu jusqu’à ce que leur embarcation se retourne »(l.41) cela nous montre leur détermination à trouver l’Eldorado malgré les risques, ils l’ont voulu jusqu’au bout. « En cela ils ont été plus riches que vous et moi »(l.41), le superlatif « plus que », indique que la détermination des clandestins est précieuse, ils avaient un but contrairement à Salvatore et l’inconnu, qui eux ne rêvent pas « Nous avons le fond de l’œil sec, nous autres. Et nos vies sont lentes »(l.41). La détermination des migrants est donc remplie d’espoir, cela est mis en parallèle avec une réalité qui est beaucoup plus tragique.

II] La réalité tragique des migrants

        A) L’omniprésence de la mort

- champ lexical de la mort « les croix »(l.5) « tombes »(l.6) « corps mort »(l.8) « cadavre »(l.9) « ensevelir »(l.10) « cimetière »(l.13) « posthume »(l.15) : renforce le réalisme de la réalité tragique des migrants : leur mort.

- « ces corps brisés par les vagues et déchirés par les rochers »(l.14) : personnification : les corps des clandestins connaissent une mort violente, la force de la nature ne laisse aucune chance à ces hommes.

- « la silhouette étrange de ces croix » (l.22) : personnification : les croix représentent les immigrants morts : omniprésence de la mort.

- le choix symbolique du lieu : le cimetière : Salvatore fait le deuil des immigrants qu’il n’a pas pu sauver.

        B) La déshumanisation des migrants

- de la ligne 6 à la ligne 21 : analepse : nous permet d’en savoir plus sur l’histoire des tombes des premiers migrants, et de leur fin tragique.

- « les croix ne portaient aucun nom – simplement une date » (l.5) : l’adverbe privatif « simplement » montre que les immigrants sont réduit uniquement à une date, ils ne sont plus rien, ils sont déshumanisés.

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