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Le Théâtre : Vu Ou Lu ?

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Par   •  24 Juin 2013  •  1 546 Mots (7 Pages)  •  5 383 Vues

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Sujet

A Molière qui affirmait : "Le théâtre n'est fait que pour être vu.", Montherlant a répondu : "Voir n'est pas lire et seul le volume compte."

Vous donnerez votre opinion personnelle en vous fondant sur votre expérience de spectateur et de lecteur.

Proposition de correction de la dissertation

Que faut-il penser de l'affirmation de Molière et de la réponse, plus de deux siècles après, d'Henry de Montherlant ? Tous les deux auteurs de talent, bien que dans des registres différents, ont une conception radicalement opposée quant à la représentation ou la lecture d'une œuvre. Il ne faut cependant pas perdre de vue que, nés à des époques différentes, l'affirmation de l'un et la réponse de l'autre peuvent parfaitement se comprendre. Est-il possible de n'envisager le théâtre que sur le plan de la vue ou de la lecture ? Après avoir étudié si, effectivement, le théâtre ne doit être que vu, nous nous demanderons si, au contraire, seule la lecture prévaut.

Pour Molière, homme du XVIIe siècle, "Le théâtre n'est fait que pour être vu.". Replacée dans le contexte de l'époque, sa phrase peut très bien se comprendre. En effet, dans le temps où vivait Molière, peu nombreux étaient celles et ceux qui savaient lire. Et, en tout cas le peuple, à de rares exceptions près, l'ignorait. Aussi, seule la vue d'une représentation théâtrale pouvait pallier une méconnaissance de la lecture. Molière l'avait bien compris quand il présentait ses pièces, avec sa troupe, dans les villes et les campagnes d'alors.

Peut-être affirmait-il cela en se référant aux pièces qu'il avait eues à jouer et pensait-il, alors, à la joie de l'acteur, comme du spectateur. De plus, nulle part ailleurs qu'au théâtre, il ne peut y avoir le plaisir de voir les acteurs se donner la réplique et, encore plus, quand on se rend compte qu'une grande complicité les unit. En outre, aller voir une pièce c'est aussi "mesurer la température" de la salle où les spectateurs attendent, dans un joyeux brouhaha, les trois coups fatidiques annonçant la levée de rideau et le début du spectacle.

Sur scène, il est plus aisé de rendre un mouvement, un effet comique. Ainsi, dans Le bourgeois gentilhomme, quand Monsieur Jourdain prend sa leçon de philosophie, le spectateur voit et entend l'acteur articuler les lettres de l'alphabet sous les conseils du Maître de philosophie. De même, dans L'Avare, le monologue d'Harpagon criant "au voleur" après que sa cassette lui ait été dérobée par La Flèche ou encore dans Les fourberies de Scapin lorsque Géronte ne cesse de répéter "Que diable allait-il faire dans cette galère", le spectateur s'amuse franchement car il y a des effets comiques qui ne peuvent être que visualisés. En effet, la simple lecture de ces pièces, même si l'on comprend ce que veut démontrer l'auteur, ne rend pas le côté comique de la situation comme peut le faire le jeu d'un acteur.

De plus, Molière dans ses pièces traitait, sous une apparence de comédie légère, des problèmes et des défauts de ses contemporains. Aujourd'hui, bien que nous les connaissions, ces problèmes n'ont plus le même impact. Toutefois, les pièces de Jean-Baptiste Poquelin sont toujours jouées, soit par les pensionnaires de la Comédie Française, soit par d'autres. Ainsi, L'Ecole des femmes, Dom Juan, Le Malade imaginaire ont permis, entre autres, à Jean Piat, Denis Podalydès, Philippe Torreton… de servir les textes de Molière, chacun avec sa sensibilité propre. Outre les acteurs, le texte, voir une pièce de théâtre nous permet d'admirer des costumes chatoyants qui ne sont plus, depuis longtemps, dans notre garde-robe.

Un autre aspect de la vue d'une pièce de théâtre, c'est le fait qu'un même spectacle peut être joué par différents acteurs sans que le spectacle soit identique pour autant. Ainsi, si l'on compare deux représentations du Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, l'une interprétée par Jean-Claude Drouot, inoubliable interprète du personnage de Thierry La Fronde et l'autre, par Jacques Weber, on constate que le talent, la fougue, l'enthousiasme des acteurs - principaux comme secondaires – apportent autant de joie et de plaisir. Il peut être difficile de départager ces interprétations car toutes deux excellentes.

Aujourd'hui, une nouvelle notion est apparue, celle du théâtre filmé pour la télévision ou le cinéma. En dépit du génie de Molière, celui-ci ne pouvait imaginer que ses pièces ou celles de confrères seraient un jour vues au travers d'un petit ou d'un grand écran. Or, grâce à ce moyen moderne, des milliers voire des millions de spectateurs ont pu voir Le Misanthrope avec Romane Bohringer et

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