Le Théâtre Est-il Le Lieu De La Plus Grande Liberté

Dès lors, il répond à des règles bien spécifiques et se retrouve contraint par son ambivalence. Pourtant, Ionesco affirme : « le théâtre est le lieu de la plus grande liberté ». autrement dit, le dramaturge estime que l’espace scénique tant au niveau du dramaturge que du metteur en scène offre des capacités illimités. Cela est-il exacte, le théâtre est-il le lieu de la plus grande liberté ? Cet enjeux appel à s’interroger sur les contraintes importantes au théâtre, qui peuvent en définitive se révéler être un cadre nécessaire de liberté.

I- Les contraintes

Le théâtre semble tout d’abord non pas se caractériser par sa liberté mais par ses contraintes. Des contraintes tant au niveau du texte que dans la représentation. En effet, c’est tout d’abord dans le texte que les contraintes apparaissent. Dès l’antiquité, le théâtre se décomposait en deux grands genres : tragédie et comédie, dont il faut respecter les spécificités. Ainsi la tragédie appel à un cadre antiquomythologique, la comédie propose des personnages beaucoup plus contemporains. Le dramaturge se doit d’informer le lecteur spectateur et de répondre à des exigences dans la scène d’exposition. Il doit également tenir compte de la double énonciation. Ainsi le théâtre est très contraignant. Il repose sur des conventions artificielles très précises, très codifiés, et ce nettement au 17e siècle, durent la période classique. En effet, le théâtre se doit de répondre à la vraisemblance et à la bienséance, de là découle notamment la règle des 3 unités. Ainsi l’histoire doit se dérouler qu’en 1 seul journée, en 1 seul lieu. Il ne doit y avoir qu’une seule intrigue (Boileau). Le théâtre n’apparait donc pas comme un genre libre et libéré bien au contraire, et ce, tant dans le théâtre que dans la représentation.

En effet, le metteur en scène, a comme 1e contrainte le texte théâtral. Il se doit de respecter les didascalies. C’est-à-dire les indications que le dramaturge a laissées dans le texte. Il se doit de respecter le texte lui-même. Il est donc contraint par un support, rigide qui s’oppose à la liberté. Ainsi, celui qui veut mettre en scène Andromaque, se doit de respecter les versifications, la progression du récit, les didascalies, le vocabulaire du 17e. Ainsi le metteur en scène lui-même a des libertés restreintes. Il peut certes, choisir ses costumes, le décor. Il ne s’agit là que d’une liberté limité, et non pas comme l’affirme Ionesco, la plus grande liberté.

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