Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé

Incipit, Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé.

Le Soleil des Scorta est un roman de Laurent Gaudé publié en 2004. Nous étudierons son incipit, dans lequel la nature est omniprésente et décrite de manière cinématographique. Les premières pages de ce roman sont caractérisées comme étant très ancrées dans la description du milieu géographique, beaucoup plus mise en valeur que celle du personnage, un homme, qui est très peu évoqué.

Nous verrons dans un premier temps en quoi l'incipit de ce roman peut être caractérisé de classique et tragique, puis nous verrons comment la fin du voyage de l'homme est aussi présentée comme étant le début du roman.

AXE 1 : UN INCIPIT CLASSIQUE ET TRAGIQUE (antique)

Le passage descriptif

Le champ lexical de la nature, hostile et personnifiée « rocaille », « champs », « massif », « oliviers », « colline », « pierre » montre que la scène se déroule dans un milieu naturel  climat aride et sec : « massif de gargano » on en déduit que nous sommes dans un pays du sud ( les Pouilles). La nature domine, et sa fonction nourricière disparaît : seuls les oliviers y survivent.

Reprises nominales qui apportent une information : « homme »  « cavalier »

Réalisme  massif du Gargano

La focalisation progressive (zoom) , qui décrit la nature dans sa globalité, puis se focalise sur un élément en particulier, est dû à la volonté de présenter l'environnement de la scène

Le choix de conjuguer les verbes à l'imparfait, souligne l'aspect de lenteur « semblait », « faisait », « s'était »... l'imparfait est un temps utilisé pour les descriptions, accentue la lourdeur du soleil qui semble tout écraser = aspect pesant

La progression thématique à thèmes éclatés « souffle du vent, tout le parfum des collines, le mois d'août... » il s'agit de la présentation des diff. Éléments du lieu minéral et hostile dans le 1er paragraphe.

La nature personnifiée.

Nature personnification : « avec l'assurance d'un seigneur » « l'âne » (caractère humain) => personnage central et unique présent au début de cet incipit.

Le champ lexical de la lenteur, une fois de plus insiste sur l'aspect pesant de la nature : « immobile », « lentement » ...

Le champ lexical de la bataille « gémissait, fendre, tuer, brûler » ; les éléments de la nature personnifiés se livrent une bataille sans merci.

Le champ lexical de la chaleur « soleil, août, brûler, chaleur » signifie que la chaleur brûle tout et transforme ce lieu en un lieu maudit par le soleil (figure centrale)

Un aspect mythologique

Les renvois dans un temps indéfini grâce à la notion de l'enfer « condamnée à brûler », « condamnée à un châtiment », « s'enflammer » apporte un aspect hostile à la nature qui semble n'avoir qu'un objectif, écraser le monde qui y vit grâce au soleil brûlant.

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