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Le Monologue Finale De Béranger

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Par   •  9 Février 2014  •  1 998 Mots (8 Pages)  •  1 756 Vues

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Lecture analytique n°4, Rhinocéros : Le monologue final de Béranger

Introduction :

[Amorce et présentation du texte] Au XXe siècle, le théâtre de l’absurde se lance dans la recherche de la nouveauté. Ainsi, Ionesco cultive la volonté de témoigner, de dénoncer et de contester. En réaction à l’invasion de la Roumanie par l’idéologie nazie, dans Rhinocéros, en 1959, il met en scène le processus du totalitarisme sous forme métaphorique : les habitants d’une petite ville se sont tous transformés en rhinocéros ; seul Bérenger, incarnation symbolique du « résistant », refuse cette situation. À la fin de la pièce il prononce un ultime monologue…

[Lecture et annonce des axes] Dans ce monologue à cheval entre tradition et modernité théâtrales, Ionesco met en scène la lutte tragique de l’individu contre le groupe et l’absurde de la condition humaine, et révèle sa vision de l’homme et du monde.

Annonce du plan : I. Un monologue théâtral entre tradition et modernité

II. L’image de l’individu face au totalitarisme

III. La crise d’identité d’un héros moderne

I. Un monologue théâtral entre tradition et modernité

a. La reprise de la tradition du monologue délibératif Ionesco reprend la tradition théâtrale du monologue, forme d’expression de la solitude, qui illustre une situation tragique traditionnelle : celle d’un personnage confronté à une crise d’identité (« c’est moi, c’est moi ») et à une décision vitale. Bérenger s’exprime comme un héros tragique traditionnel : nombreuses phrases exclamatives, interjections tragiques (« hélas ! »), rythme heurté et répétitions, et même quelques alexandrins (« les hurlements ne sont pas des barrissements », avec rimes intérieures ; « Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? » ; « J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc et poilu ! ») Avec un jeu sur les sonorités (comme dans la tragédie classique : « Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un charme certain »).

b. Mais le refus de la tradition théâtrale

Mais Ionesco modernise la situation : le tragique et le destin prennent la forme métaphorique du rhinocéros, qui donne lieu à une irruption du fantastique à travers l’évocation des transformations en rhinocéros (« corne » qui « pousse », « (mains) rugueuses », « peau flasque »/« dure », « couleur d’un vert sombre »…). La théâtralité de la scène repose sur l’importance du jeu et des éléments visuels, que signalent les nombreuses didascalies : le décor est précis ; les accessoires (la « carabine », le miroir), les jeux de scène, les gestes sont aussi significatifs que la parole. Le langage aussi est modernisé : on note des onomatopées inattendues (barrissements), des références à des éléments modernes (« carabine »). La structure et le rythme du monologue (crise d’identité, renversements des valeurs, tentative pour abjurer et échec, mais surtout sursaut final et refus de capituler) composent un dénouement ouvert, inhabituel dans la tragédie.

II. L’image de l’individu face au totalitarisme

a. L’individualisme contre l’instinct grégaire

L’opposition est dramatisée par les mots et les éléments de mise en scène. La lutte de l’individu contre la pression du groupe est matérialisée par le jeu des pronoms personnels : « eux », « tout le monde » (pluriel indivisible) contre le « je », marque de l’identité et de la singularité. Bérenger insiste sur le risque de déshumanisation s’il se joint au mouvement : en effet les rhinocéros ont tous la même tête.

C’est la lutte de la laideur contre la beauté (relever les mots en opposition). b. La dénonciation du conditionnement social

Le poids du groupe conduit à l’inversion et à

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