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Le Don Des Morts, Danielle Sallenave

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Par   •  10 Novembre 2014  •  4 889 Mots (20 Pages)  •  1 168 Vues

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Notes sur LE DON DES MORTS (D. Sallenave) Gallimard 1991

DIT LE RAPPORT AU REEL

1. LE LIVRE, LA VILLE

• Universelle banlieue où la TV remplace les livres fait penser à Baudelaire : La mélancolique beauté du moderne = sentiment sublime de la précarité que traverse d’un souffle le sentiment de l’éternité.

• Ville = livre = imposer au désordre du monde un ordre pour une lecture possible ≠ banlieue

• Il n’est pas nécessaire, pour vivre, de renoncer à la pensée et aux livres. Et il n’est pas nécessaire pour lire et penser de s’écarter de la vie.

• Ville (agora) ≠ banlieue (centre commercial)

• ∆ ! L’art devient un bien de consommation comme un autre. La visite guidée remplace l’approche personnelle du tableau…

• L’expérience de l’œuvre n’est pas réservée au créateur. Elle est une connaissance du monde et de soi. L’œuvre enseigne une idée du monde où le monde n’est pas une proie à saisir ou une matière à transformer, mais elle nous apprend à nous tenir « en face » du monde, ainsi l’œuvre nous éduque, enseigne à se déprendre de soi, à cesser d’être un sujet « éternellement désirant ».

• Les livres nous donnent la toute 1ère expérience de l’œuvre, de la nécessité d’y faire détour et d’y prendre leçon. Car le détour par l’œuvre n’est pas l’oubli de notre condition, de notre finitude, mais il en est la métamorphose. Le passage par l’œuvre anéantit le monde pour nous le rendre.

• Les livres exaltent des valeurs contraires à l’esprit du temps : durée, inactualité, méditation, secret, silence, espace de retrait…

• Dans le livre, la quête du sens se fait dans le retour sur soi, dans le détour d’une réflexion solitaire.

2. CEUX QUI NE LISENT PAS

• Ceux qui n’ont pas de livre n’ont pas ce « don des morts pour nous aider à vivre » et vivent sans monde. Ceux à qui les livres ont manqué, il leur manquera toujours la pensée. Douleur de la vie sans les livres.

• Celui qui n’a pas lu se voit réduit à ses propres armes et à l’expérience singulière pour affronter le péril du monde. Il ne peut compter, pour sortir de soi et du triste enfermement de l’existence privée, que sur la chance d’une rencontre, la grâce d’un événement transcendant. Et encore : car ce sont des livres qui l’aideraient à en reconnaître la venue, à en goûter le prix.

• Avec les livres, ce sont d’autres hommes qui nous offrent le moyen d’être homme, véritablement, dans la communauté partagée.

• Déf. de la « vie ordinaire » : celle à qui manquent la pensée, les livres, l’expérience élargie grâce aux livres. Car le savoir et la douleur qui passent par les livres n’entre pas en nous de la même façon que les images ou les discours.

• Consacrer sa vie aux livres, non pour fuir le monde, mais pour le retrouver.

• Ce qui sépare les hommes le + gravement, ça n’est pas l’argent, mais la lecture, c'est-à-dire la présence ou non des livres dans la vie quotidienne. Cette ≠ce aggrave toutes les autres.

• Les livres ne remplacent rien, ne sont le substitut de rien (argent, culture…) mais rien ne peut se substituer à eux, car les livres incluent cette vie que nous menons dans la grande trame du monde. Le livre me fait communiquer avec les autres, vivants ou morts, avec le monde. Le livre est le procès d’humanisation de l’homme : il dit qu’on ne naît pas homme, mais qu’on le devient. Ce sont les livres qui font de ma vie cette participation à cet élan mystérieux qui nous associe tous depuis qu’à l’origine est né le goût de raconter.

• Double intuition de D.S. = la vie sans livre est une vie mutilée + il y a une vérité du monde se dévoilant par instants dans la vie ordinaire, donc c’est dans et par la litt. que la vie ordinaire est transfigurée, rachetée. Parfois, il y a, dans la vie ordinaire, des moments de contemplation qui l’illuminent. Mais cette vérité redisparaît rapidement dans l’insignifiance des actions, des projets ; donc les livres sont indispensables pour que cette révélation s’établisse durablement et se prolonge au-delà de rares instants de grâce.

• S’adjoindre les livres, non pour changer de vie, mais pour changer la vie. Tout le reste masque la douleur de la vie ordinaire ; seuls les livres la métamorphosent.

• Le livre est fait non pour s’élever, non pour se distraire, non pour s’enrichir, mais pour rentrer en soi et en possession de la vie et du monde. Les livres ne rompent pas avec la vie des gens ordinaires mais nous ramènent à cette vie simple.

• But de la fréquentation des livres et des œuvres de l’esprit incluses dans les livres = transfigurer la vie ordinaire (non pas rompre avec elle). « Etre un menuisier qui lit. » La vie avec les livres est la vie vraie, la vie accomplie. La vie n’accède pleinement au sens que revisitée par la littérature.

3. L’ENFANT LECTEUR

• Esthètes qui placent les livres au-dessus de la vie = même erreur que les ignorants (ou démagogues) pour qui la vie est maîtresse de toute expérience et de tout savoir

• C’est dans la vie que les livres trouvent un monde ; c’est dans les livres que la vie prend figure ; la vie n’accède pleinement au sens que revisitée par la litt.

• Thèse D.S. : Le monde ne se constitue pleinement comme monde habitable qu’à travers l’expérience des livres ; être privé de livre, c’est être hors d’état de poser la q° du sens du monde

• « Pour qui n’a autour de soi que l’exemple de vies sans horizons, il n’est pas étonnant que le seul horizon se fût trouvé dans les livres. »

• pour l’enfant, le livre est un lieu abrité de l’image désabusée de la « vie » que donnent les conversations des adultes. Les livres donnent à l’enfant, de la « vraie vie, le pressentiment d’une existence moins vaine, d’un accomplissement possible. L’enfant peut aller vers les livres pour survivre.

• Parfois futilité du monde réel, donc l’évasion par la lecture permet non de le quitter, mais de le rejoindre

• Face à la futilité du monde réel, les fragiles constructions de l’art des mots ont la dureté de l’acier, édifient un univers indestructible où l’homme peut se montrer dans

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