Le Conte Sert-il Uniquement à Divertir ?

La Fontaine, un fabuliste célébre du XVIIe siècle appelé siècle classique a exprimé dans "Le Pouvoir des Fables"

tout le bien qu'il pensait du conte. Le mot conte vient du latin "computare" qui signifie dénombrer. Ce genre littéraire,

de tradition orale est l'art du conteur. C'est un récit de faits ou d'aventures imaginaires. Il se distingue par sa briéveté

du roman ou de l'épopée. Le conte est une sorte de fiction qui relate au passé les actions, les péripéties et les épreuves

vécues par le héros. Le protagoniste incarne un personnage type, schématisé et possède un trait de caractère particulier qui

permet au lecteur de se souvenir de lui : par ex, la barbe dans Barbe Bleue.

Il a pour but de divertir, il contient également une morale et s'inscrit dans le genre de l'apologue car il peut defendre

un point de vue.

Ce dernier sert-il uniquement à divertir le lecteur ?

Nous traiterons en premier lieu la portée divertissante de cet apologue, avant d'aborder l'aspect moralisateur du conte et

nous terminerons par le cas particulier du conte philosophique.

Le conte est tout d'abord un recit agréable et divertissant à lire. En effet, c'est un moyen de s'évader vers un

monde fantastique, le lecteur fait travailler son imagination et voyage à travers sa lecture. Souvent, rien qu'en lisant

l'intitulé le lecteur peut déjà se faire une idée de l'aventure qu'il va vivre. Dans les Mille et une Nuits, par exemple,

dès que le lecteur prend connaissance du titre, son esprit se plonge immédiatement dans un univers imaginaire, constitué de

fantastique, de merveilleux et parfois d'exotisme. La formule du conte, qui est le plus souvent "Il était une fois" ou

encore "En ce temps-là" montre que l'histoire se passe dans un monde totalement different au nôtre. La rapidité de

la mise en route du récit, le dénouement et la simplicité de l'intrigue maintient l'attention du lecteur jusqu'à la fin.

La séparation entre la fiction et le réel contribue aussi à la curiosité du destinataire. Cet univers déroutant réalise les rêves du lecteur

car il ne pourrait pas vivre toutes ces aventures dans la réalité. Le conte provoque un

sentiment de plaisir et d'amusement. Le conte s'étend dans le temps et dans l'espace, il n'a pas de frontières car tout est

possible, on trouve des êtres aux pouvoirs magiques, les plus faibles triomphent du mal, un personnage peut dormir cent

ans : La Belle au bois dormant.

On peut retrouver quelques procédés comiques comme des noms de personnages ridicules,

et un peu d'humour. Le conte devient le lieu d'un mélange troublant où le terre-à-terre et le surnaturel se

rencontrent, amenant le lecteur à rire. L'inattendu, le suspense, le retournement de situation absorbent le lecteur. A cela

s'ajoutent de la dérision, de l'ironie comme dans "Le sourire des fées" de J.Mainil qui s'interroge sur l'intérêt et la pertinence

du conte lui-même. Le rire peut également naître d'une source d'illogisme, d'absurde et d'incohérence.

Cependant, le conte a une autre portée, il traite de sujets beaucoup plus sérieux, lève des tabous comme l'incest

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