Le Colonel Chabert

3/ Les différents locuteurs : une histoire enchâssée

L'observation de la disposition du texte, de la ponctuation et la présence de verbes de paroles montre bien la présence de plusieurs interlocuteurs.

Les trois premières lignes encadrées par des guillemets, celui qui parle est l'avoué Derville, sujet du verbe « reprit » (ligne 1). Il s'exprime à la première personne et s'adresse au colonel Chabert.

Ensuite, trois lignes de récits sont prises par un narrateur non identifié, puis les lignes 8 à 29 sont le fait du défunt et sont encadrées par des guillemets : le Colonel Chabert est le sujet du verbe « dit » (ligne 8).

Le dernier paragraphe du texte est une reprise du récit par le narrateur qui exprime les réactions de l'avoué.

On observe une structure particulière du texte : à l’intérieur du récit fait par un narrateur premier insère un autre récit fait par le personnage de Chabert qui cite lui-même au discours direct le personnage de l'empereur, Napoléon Ier.

4/ Une situation insolite : le caractère fantastique du texte

Dans ce texte, on note que la scène se déroule la nuit (ligne 2) qu'elle fait intervenir un personnage qui se distingue par son originalité : « singulier client » (ligne 5) « feu colonel » (ligne 6). D'autres part, l'impression « dit le défunt » (ligne 8) semble renvoyer à un texte de registre fantastique ainsi que le prouve le mot « étrange » (ligne 31) utilisé par le narrateur pour qualifier les faits.

Le caractère insolite de la situation est essentiellement mis en relief par le récit de Chabert et par ce que dit le narrateur lorsqu'il rapporte les attitudes de l'avoué.

5/ Analyse de récit de Chabert

la première partie du récit, ligne 8 à 12 situe le lieu de cette bataille « à Eylau » (ligne 9), puis l'issue de celle-ci (ligne 10).

La deuxième partie du récit de Chabert , ligne 12 à 15 raconte le déroulement de la bataille avec l'emploi du pronom « nous » qui le désigne avec son bataillon.

La troisième partie ligne 15 à 20 relate les circonstances de la mort du colonel Chabert avec l'emploi du pronom « je » qui le désigne et décrit sa mort avec précisions.

La quatrième partie, ligne 20 à 29 annonce et proclame et constate sa mort (acte de décès).

Le récit central de Chabert est marqué par l'utilisation du passé simple qui décrit une succession d'action données avec précisions. D'autres part, le registre épique est présent dans le récit de la bataille avec notamment l'emploi de plusieurs hyperbole : « deux vrais géants » (ligne 16), « m'ouvrit profondément le crane » (ligne 18) et « les cheveux de deux régiments » (ligne 29) qui met en relief la situation exceptionnelle du personnage et constitue un auto-portrait élogieux de celui qui donne son nom à l’œuvre.

6/ Les fonctions du récit rétrospectif enchâssé

Le récit de Chabert présente deux caractéristiques qui sont en relation avec ses fonctions : il constitue d'abord un retour en

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