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Le Cid de Corneille

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Par   •  10 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  3 527 Mots (15 Pages)  •  829 Vues

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Le Cid de Corneille : Résumé

Le Cid de Corneille (1637)

Don Rodrigue et don Sanche, jeunes seigneurs de la cour de Fernand ou Ferdinand Ier, roi de Castille en 1033, sont épris tous deux de Dona Chimène, fille de D. Gomès, seigneur de la même cour. Rodrigue est préféré par Chimène ; D. Diègue, homme âgé et père de Rodrigue, doit demander à D. Gomès la main de sa fille pour son fils. Mais le jour même le roi vient de choisir D. Diègue pour gouverneur de l’infant de Castille. D. Gomès prétendait à ce poste. Il est jeune, dans la force de l’âge, plein d’ardeur ; tandis que son rival, accablé d’années, ne pouvait invoquer que des services passés. Il se laisse aller contre D. Diègue à quelques paroles de jalousie. Ce dernier cherche à le calmer, lui manifeste le désir d’unir leurs deux maisons, et lui demande pour Rodrigue la main de Chimène. D. Gomès refuse avec une modestie ironique, et revient sur la préférence que le roi a donnée à D. Diègue. Des paroles d’aigreur sont échangées, et D. Diègue en vient à dire à D. Gomès que s’il n’a pas été nommé gouverneur du prince, c’est qu’il n’était pas digne de ce haut emploi. À ce mot, D. Gomès ne peut contenir sa colère, et donne un soufflet à D. Diègue. Le vieillard outragé met les armes à la main pour venger son affront ; mais, accablé par l’âge, sa force le trahit, et il est désarmé. Alors il a recours à son fils, et lui demande de le venger. D. Rodrigue, bien qu’adorant Chimène, comprend que son amour doit être sacrifié à l’honneur de son père ; il n’hésite pas : il va provoquer D. Gomès, et le tue dans un combat singulier. Dès que Chimène apprend cette funeste nouvelle, elle renonce à son mariage pour ne plus songer qu’à obtenir justice contre Rodrigue. Elle vient la demander au roi, qui lui répond que sa demande sera délibérée en plein conseil.

Sur ces entrefaites, les Mores tentent de s’emparer de Séville, lieu où se passe la scène. Rodrigue marche à leur rencontre, les défait complètement, et sauve la ville. Le roi veut récompenser sa valeur, lorsque Chimène vient lui rappeler sa promesse, et réclamer vengeance de nouveau. Fernand hésite entre son devoir, qui est de punir le meurtrier de D. Gomès, et son penchant qui le porte à sauver Rodrigue. Alors Chimène exaltée promet d’épouser quiconque lui apportera la tête de Rodrigue tué en duel. Le roi saisit cette idée de Chimène, mais il autorise un seul combat, et y met la condition que, quelle qu’en soit l’issue, Chimène se tiendra pour satisfaite, et épousera le vainqueur.

D. Sanche, qui avait déjà offert à Chimène de venger la mort de son père, se présente : Chimène l’accepte pour son champion, et le combat a lieu hors de la présence du roi et de sa cour. Peu d’heures après, D. Sanche vient déposer son épée aux pieds de Chimène. Vaincu et désarmé par Rodrigue, son vainqueur lui a commandé cette démarche. À la vue de D. Sanche, Chimène le croit vainqueur ; doublement malheureuse par la perte de son père et de l’amant qu’elle préférait, elle éclate en sanglots, et sans laisser à D. Sanche le temps de parler, elle l’accable de reproches.

Alors le roi entre, suivi de toute sa cour, et bien certain, par les aveux mêmes de Chimène, qu’elle aime toujours Rodrigue, il lui apprend que son amant est vainqueur, la loue de sa piété filiale, lui représente qu’elle a fait tout ce que le devoir lui commandait, et l’engage à pardonner à Rodrigue et à l’accepter pour époux. Chimène représente qu’elle ne saurait le faire ; mais sa résistance est assez faible pour laisser voir qu’un jour, peu éloigné peut-être, elle en viendra à suivre le conseil du roi.

Appréciation littéraire et analytique

Le sujet de la pièce de Corneille est l’amour que Rodrigue et Chimène ont l’un pour l’autre, traversé par la querelle de don Diègue et du Comte, et par la mort de ce dernier, tué par le Cid. La situation violente de Chimène entre son amour et son devoir forme le nœud qui doit se trouver dans toute action dramatique ; et ce nœud est en lui-même un des plus beaux qu’on ait imaginés, indépendamment de la péripétie qui peut terminer la pièce. Cette péripétie, ou changement d’état, est la double victoire de Rodrigue, l’une sur les Maures, qui sauve l’État, et met son libérateur à l’abri de la punition ; l’autre sur don Sanche, laquelle, dans les règles de la chevalerie, doit satisfaire la vengeance de Chimène. Le sujet est irréprochable dans tous les principes de l’art, puisqu’il est conforme à la nature et aux mœurs. Il est de plus très intéressant, puisqu’il excite à la fois l’admiration et la pitié : l’admiration pour Rodrigue, qui ne balance pas à combattre le Comte dont il adore la fille ; l’admiration pour Chimène, qui poursuit la vengeance de son père en adorant celui qui l’a tué, et la pitié pour les deux amants, qui sacrifient l’intérêt de leur passion aux lois de l’honneur. Je dis l’intérêt de leur passion, et non pas leur passion même : car si Chimène cessait d’aimer Rodrigue parce qu’il a fait le devoir d’un fils en vengeant son père, la pièce ne ferait pas le moindre effet…

« Les reproches incontestables que l’on peut faire au Cid sont :

1° Le rôle de l’infante, qui a le double inconvénient d’être absolument inutile, et de venir se mêler mal à propos aux situations les plus intéressantes ;

2° L’imprudence du roi de Castille, qui ne prend aucune mesure pour prévenir la descente des Maures, quoiqu’il en soit instruit à temps, et qui par conséquent joue un rôle peu digne de la royauté ;

3° L’invraisemblance de la scène où don Sanche apporte son épée à Chimène, qui se persuade que Rodrigue est mort, et persiste dans une méprise beaucoup trop prolongée, et dont un seul mot pouvait la tirer. On voit que l’auteur s’est servi de ce moyen forcé pour amener le désespoir de Chimène jusqu’à l’aveu public de son amour pour Rodrigue, et affaiblir ainsi la résistance qu’elle oppose au Roi qui veut l’unir à son amant. Mais il ne paraît pas que ce ressort fût nécessaire, et la passion de Chimène était suffisamment connue ;

4° La violation fréquente de cette règle essentielle qui défend de laisser jamais la scène vide, et que les acteurs entrent et sortent sans se parler ou sans se voir ;

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