La viole de gambe
Étude de cas : La viole de gambe. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Février 2012 • Étude de cas • 276 Mots (2 Pages) • 838 Vues
La viole, une voix pour dire
la tristesse, une barque pour
naviguer vers les morts
1. « Un instrument n’est pas la musique »
La viole de gambe est au centre des deux oeuvres et Monsieur de Sainte
Colombe semble avoir avec cet instrument une relation complexe. Il différencie
en effet musique et instrument. Lorsqu’il invective Marin Marais,
après lui avoir brisé sa viole, il dit : « Monsieur, qu’est-ce qu’un instrument
? Un instrument n’est pas la musique ». Et Tch’eng Lien, le personnage
du conte La dernière leçon de musique de Tch’eng Lien tient quasiment
les mêmes propos. La scène est d’une extrême violence et presque
insupportable, comme si le musicien commettait un acte sacrilège. Pourtant,
il rajoute à cet instrument une septième corde pour « le doter d’une
possibilité plus grave et afin de lui procurer un tour plus mélancolique ».
La viole est donc pour lui le moyen privilégié de l’expression des sentiments,
et notamment de la tristesse. Lors de la quatrième visite de sa
femme, le narrateur personnifie la viole en en faisant une sorte de confidente
du maître de musique : « Il se confiait simplement à sa viole ».
Lorsqu’il fracasse la viole de Marin Marais, la violence qu’il exerce sur
l’instrument est destinée à Marin Marais qu’il compare alors à un hanneton
(on peut se rappeler qu’il aime écraser les hannetons que ses filles
lui apportent dans ce but). La viole est ici un substitut du jeune musicien.
La scène est d’une immense violence, proportionnelle à la haine
qu’éprouve Sainte Colombe à l’égard du jeune musicien (chapitre IX,
28 s de 52’ 48’’ à 53’18’’).
En comparant avec mépris la viole à un « cheval de cirque », il accuse
Marin Marais de jouer une musique de « bateleur », vouée au seul divertissement.
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