La scène de la barque - La Princesse de Montpensier

                                                Littérature

        La Princesse de Montpensier est une nouvelle de Mme de La Fayette publiée anonymement en 1662 et adaptée au cinéma par Bertrand Tavernier en 2010. L’adaptation de Tavernier ne s’attache pas à reproduire l’œuvre exactement de la même manière que La Fayette, notamment par l’ajout de dialogues. L’épisode  de la barque est un passage important dans la nouvelle de La Fayette qui a moins d’importance dans le film mais qui garde tout de même son aspect romanesque qui contraste avec le réalisme de la nouvelle. En quoi la représentation de la scène de la barque diffère-t-elle de la nouvelle dans l’adaptation de Tavernier et en quoi celle-ci est-elle similaire sur  certains aspects de ce passage ? Nous verrons tout d’abord les différences de la scène de la barque entre l’adaptation de Tavernier et la nouvelle de La Fayette. Ensuite nous verrons les aspects du passage de la barque par La Fayette similaires à ceux de Tavernier dans le film de La Princesse de Montpensier.

        Tout d’        abord,le passage de la barque n’est pas le même dans le film et dans la nouvelle. La scène de la barque dans la nouvelle à une place plus importante que dans le film, en effet elle compose à peu près dix pour cent du texte ( quatre pages sur quarante dans l’édition Flammarion) alors qu’elle ne dure qu’environ quatre minutes dans le film sur les deux heures et quatorze minutes. De plus, la présence de Guise qui est assez en retrait n’est pas exprimée de la même façon dans les deux œuvres. Dans la nouvelle Guise est sur la barque au côté d’Anjou et Marie mais il reste très effacé « M. de Guise ne se mêlait point dans la conversation », la discussion avait lieu seulement entre Anjou et la Princesse comme on peut le voir à travers les paroles rapportées de Mme de La Fayette dans lesquelles Guise n’est pas mentionné. Dans le film, le retrait de Guise  dans la conversation avec Marie et Anjou sur la barque est représentée par l’absence totale de Guise, en effet il ne monte pas sur la barque et fait le détour avec les autres cavaliers. Cependant, la scène de la barque dans le film ne comprend pas la conversation rapportée dans la nouvelle, celle-ci se déroule après sur terre en présence de Guise sur le chemin vers Champigny. Dans le film la scène de la barque se déroule principalement sur terre après la traversée d’Anjou sur la barque jusqu’à l’arrivée à Champigny. Aussi, dans la nouvelle lorsque les personnages finissent la traversée en barque et s’apprête à chevaucher leurs chevaux, Anjou  aide la princesse à monter son cheval. En revanche dans le film, Guise propose son aide à Marie qui l’ignore et elle tend la main à un autre cavalier qui l’aide à monter. Ce moment fait écho à celui de la nouvelle dans lequel ils sont à cheval et Marie répond aux « louanges »  des deux hommes mais « un peu plus froidement à celles du duc de Guise » pour « garder une fierté ». De plus dans la nouvelle, lorsque Anjou, Guise et les cavaliers rencontre Marie par hasard, Mme de La Fayette insiste sur la réaction des hommes à la beauté de la jeune femme et de l’admiration qu’elle provoque chez ces hommes « elle leur parut une chose de roman », « cette belle personne », « il fallait qu’il en devînt amoureux », « le duc d’Anjou soutenait que c’était lui qui devait être son amant », «  la fit paraître aux yeux de ces princes dans une beauté qu’ils crurent surnaturelle ». Dans le film, on ne peut observer l’admiration à la beauté de Marie que chez Anjou par son attitude face à elle dans la barque : sa chute en rentrant dans la barque puis sa réplique « c’est votre beauté qui me trouble », le baise main, ses yeux qui ne lâche pas le regard de Marie et enfin sa position assise face à elle.

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